Meilleurs vœux pour 2021.

Il est temps, il est grand temps.

Tout d’abord Il est temps de vous présentez mes meilleurs vœux pour 2021 et meilleurs, il faudra qu’ils le soient.

Alors qu’un troisième confinement se profile, il est temps que je me remette à écrire. Oui, écrire me manque, vous raconter mes ancêtres et mes découvertes également. Il y a deux ans, il y avait le travail et le blog. C’était tout. Depuis, liberté retrouvée, je me suis dispersée, le temps s’est dilué mais si tout est question d’organisation je dois bien arriver à écrire à nouveau. Nous verrons bien. Je ne promets rien.

Pour commencer l’année je voudrai vous raconter le cadeau que j’ai reçu le 31 décembre juste avant le réveillon. Dans un courriel, geneanet « Vsigrid » me demandait si j’avais connaissance sur le site Mémoire des hommes d’un document concernant l’enrôlement de Jacques Lethellier dans le régiment de Lorraine. C’était un beau cadeau.

Je savais qu’il avait fait parti du régiment d’Egmont ( article avril 2018). Ce document précise qu’il faisait parti du régiment de cavalerie de Lordat-Rosen, enrôlé pour 6 ans en septembre 1730. il est bien le fils d’Antoine et de Marie Augé natif de la ville de Baccarat. Mais surprise, ses deux frères furent enrôlés dans le même régiment, François Le Thellier dit François en mai 1731 et Claude Thellier dit cadet en juillet 1731 pour 12 ans.

Mieux encore, j’ai eu la description des trois hommes; ainsi Jacques Thellier dit Le Thellier était âgé de 27 ans, d’une taille de 5 pieds 5 pouces, les cheveux blonds cendrés, les yeux bruns, le nez bien fait et relevé, le teint beau, belle physionomie .

François Le Thellier dit François était âgé de 23 ans au moment de son enrôlement de taille 5 pieds 4 pouces passés, les cheveux blonds, les yeux bleus le nez long, belle physionomie marquée de rousseurs.

Claude Thellier dit Cadet était âgé de 20 ans en 1731, avait une taille de 5 pieds 3 pouces, des cheveux blonds, les yeux bruns et beau, le nez court, le visage gros, tant soit peu marqué de rousseurs.

J’émets une réserve sur l’âge des enrôlés. En effet pour avoir retrouvé les actes de naissance de François (22 août 1713 Luneville) et Claude (7 juillet 1716, Neufmaisons), ils devaient avoir respectivement 17 et 15 ans!

Jacques Thellier se maria dans le Pas-de-Calais en 1749 puis 1758, eut des enfants devenant ainsi mon ancêtre. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ses frères…..

Sosa 2020, Eustache, François ou Charles Theret?

C’est avec un peu de retard que je me soumet à l’exercice avec l’idée un peu simpliste que : »facile, je rentre le numéro 2020 dans mon logiciel hérédis et bim , j’ai la réponse ».

Et bien non. Cela ne s’est pas passé comme ça.

Le logiciel a bien fait son travail, ce sosa 2020 est bien un homme, ancêtre du côté maternel, ou plutot la mère de la mère de la mère…pas de surprise; oui et non.

J’ai voulu vérifier et là, c’est devenu plus compliqué.

Sosa 3; ma mère

Sosa 7; Juliette Mellier

Sosa 15; Marine Salmon (1879-1957) la soeur de Elise sosa 13

Sosa 31; Cécile Boyaval (1836-1913)

Sosa 63; Sophie Decaufour (1804-1887)

Sosa 126; Louis joseph Decaufour (1765-1855)

Sosa 252; Louis Barnabé Decaufour (1736-1820)

Sosa 505; Marie Jeanne Theret

julien Dupré

A  ce moment là je m’aperçois que la filiation n’est pas prouvée. Comme beaucoup sur geneanet, j’ai considéré comme acquis qu’elle était la fille de Jean François Theret et Marie Antoinette Carau. Mais je n’ai aucune preuve. Son mariage avec Louis Georges Decaufour le 26 novembre 1727 à Valhuon dans le Pas-de-Calais ne mentionne pas de parents et les témoins ne nous donnent pas de renseignements supplémentaires.

Une recherche sur marie Jeanne Theret à Valhuon et aux environs ajoute à la confusion. Il y en a au moins 3;

Marie Jeanne Theret née le 9 juin 1699 à Valhuon de Pierre Theret et Barbe Robbe, petite fille de Charles Theret et Froment Marie Marguerite.

Marie Jeanne Theret née le 17 février 1700 à Bryas, fille de jean François et de marie Antoinette Carau, petite fille de Eustache Theret et Marie Jeanne Dassonval.

Marie Jeanne Theret née le 14 janvier 1701 à Valhuon, fille de michel Theret et de Marie Jeanne Boidin, petite fille de François Theret et Isabelle Hanel.

Julien Dupré

Julien Dupré; les travaux des champs.

A partir de son mariage Marie Jeanne Theret épouse Decaufour, vit à Bours, pays de naissance de son mari. Elle aura au moins 8 enfants. Les 5 premiers naissent à Bours; Suzanne (1728), Gaspard (1730), Philippe François (1731), Marie Françoise (1732), Georges (1733). Les 3 derniers naissent à Valhuon; Louis Barnabé (1736), mon ancêtre, Marie Josèphe (1740.1742), Pierre François (1741.1741).

Les prénoms ne donnent aucune direction sinon celui de François.

Les noms des parrains et marraines ne nous renseignent pas plus sauf pour les enfants nés à Valhuon. Louis Barnabé a pour marraine Jeanne Françoise Theret, Marie Josèphe a pour parrain Martin Jovenet, et Pierre françois a pour marraine Marie Adrienne Theret épouse Jovenet. Jeanne Françoise et Marie Adrienne sont les filles de Pierre Theret et Barbe Robbe et les soeurs de Marie Jeanne Theret née à Valhuon en 1699. Elle était la petite fille de Charles Theret qui serait alors mon Sosa 2020.

Je complète donc selon la plus forte probabilité;

Sosa 505; Marie Jeanne Theret (1699-1776)

Sosa 1010; Pierre Theret (1670-1727)

Sosa 2020; Charles Theret (vers 1730-1710)

Que sais-je sur Charles Theret? Peu de chose en vérité. Il serait né entre 1620 et 1630 à Valhuon (62) . Il épousa Marguerite avant 1670 et eut au moins deux enfants. Pierre né vers 1670 marié à Barbe Robbe vers 1690 et Marie Adrienne qui épousa Guillaume Boury. Je ne connais pas sa profession. Il décèdera « atteint de débilité » le 10 janvier 1710 à Valhuon à l’âge de 80 ans, veuf depuis 1707. Il est mon ancêtre au moins deux fois mais Michel Theret et Marie Jeanne Boidin sont également mes ancêtres mais pas Sosa 2020.

JulienDupré, pause de midi.

Julien Dupré, le déjeuner des faneurs, collection particulière.

Tout ceci est une hypothèse qui demande à être confirmée par un contrat de mariage ou une sucession voire un partage, ce qui n’est pas possible à ce jour.

 

 

Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au XIXème siècle, suite.

J’avais écris le premier article en octobre 2015 faisant état de mes recherches sur la famille PATUREAU, mon ascendance périgourdine ou charentaise comme je l’ai découvert ensuite. Cette recherche m’avait amené à penser que les descendants de cette famille Patureau étaient en Louisiane. 

Je pourrai aujourd’hui ajouter un épisode à cette recherche. Pour retrouver un français émigré, on peut écrire un article de blog!

je m’explique.

A la fin de l’année 2019 j’ai reçu un commentaire sur le blog pour le moins surprenant.

Hello from Baton Rouge, LA in USA!
I am Dana Marie Patureau and I am your distant cousin if you are related to Pierre Patureau mentioned above. (My Daddy is Elmo Leobon Patureau Jr.) I have all the answers and history you seek and would love to share pictures etc with you! We have an attorney in the family that has done extensive genealogy history of the Patureau’s! I have been to France but would love to visit again and meet « my people » one day! Please email me! I look forward to hopefully hearing from you soon! 😉🇺🇸🇫🇷

Vous avez bien lu. L’article écrit en 2015, lancé comme une bouteille à la mer a reçu une réponse. Je voulais partager cela avec vous.

Chère Dana Marie Patureau;

Le fait que votre père ai conservé le prénom de Léobon va dans le sens d’une ascendance commune. Si tel est le cas notre ancêtre commun est Antoine PATUREAU, maître chirurgien, né vers 1738 de Léonard Patureau et de Marie Berger du bourg de Palluaud en Charente.

Antoine Patureau épousa Marie Sicaud à Palluaud un 3 novembre 1767.  Ils eurent 6 enfants mais il semblent que seulement deux eurent une descendance.: Théobon Leobon Patureau et François Patureau.

Leobon Patureau, instituteur, eut 6 enfants dont Pierre Ferdinand boulanger, né en 1800. Pierre Ferdinand épousa Anne Machet à Mareuil. Jeanne naquit en mars 1822 à la Roche Chalais et son père est alors dit boulanger, 23 ans et signe P Paturaux. En 1824 est né une deuxième fille Anne. Il est toujours boulanger et signe P Patturaux. 1826 est né un premier fils Pierre et en 1827 un second fils Louis.

Euphrosine Patureau soeur de Pierre Ferdinand se marie en 1825 avec Louis Tambrun, sellier. Son père Léobon est présent et signe l’acte de mariage, mon aieul François Patureau est également présent. Sa soeur ainée Anne Patureau s’était mariée en 1817 avec Pierre Ardouin et eut un fils Pierre Ardouin.

Au recensement de 1836 à La Roche Chalais (24) il y avait trois boulangers, mais aucun ne s’appelait Pierre Patureau. Son père Léobon (73 ans) et sa mère Marie Lauson (70 ans) vivaient avec la famille Tambrun.

On perd donc la trace à la Roche Chalais de Pierre Ferdinand, de sa femme et leurs quatre enfants avant 1836. Pierre Ferdinand et sa famille seraient donc partis en Louisiane vers 1840?

Le site de visa en bordelais, nous donne deux Pierre Patureau et deux Louis Patureau.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 16 septembre 1840,
PATUREAU, Pierre a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Préfet de Dordogne.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M666
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 403
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 22
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 15 janvier 1857,
PATUREAU, Pierre, âgé(e) de 55 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Consul de France à Baton Rouge.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Louisiane.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 67
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 131
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport étrangers par la préfecture de la Gironde

Le 8 décembre 1846,
PATUREAU, Louis, âgé(e) de 49 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était originaire de Amérique.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Autorités de Barcelone.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de Barcelone.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M673
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 1321
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 68
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la GirondeLe 1 juin 1859,
PATUREAU, L. Abel ?, âgé(e) de 31 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Sous Préfet de Ribérac le 27 mai 1859.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Moser Tayler.
Attention, la personne qui a effectué le relevé signale par un « ? » un doute/manque dans le relevé du prénom qu’il a effectué.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 405
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 224
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Geneanet nous trouvons une information sur le décès de Rose Machet en 1843, et de Elisa Patureau en 1843 également.

Voila où s’arrête mes connaissances.

De mon côté,François Patureau, le frère cadet de Léobon est mon ascendant direct côté paternel. François Patureau Laborie même si je n’ai pas encore trouvé la raison de cet ajout Laborie à son nom, était donc l’oncle de Pierre Ferdinand. Né un an après  Léobon en 1769, il deviendra huissier épousera Anne Marin et aura ….5 filles.

Ceci vous explique que du côté de François Patureau, il n’y ai pas de descendant portant le nom de PATUREAU. Cet aïeul est décédé en octobre 1840. Je suis un des descendants  de sa dernière fille Françoise Nanci qui épousa Bertrand Desages et vécu à La Roche chalais jusqu’en 1851 ou environ. Bertrand et Nanci eurent un fils unique Hector qui « émigra » dans une autre région française, le Poitou. Ce fils unique Hector épousa Nelly, mon arrière grand-mère, poitevine et inspiratrice de ce blog.

Je vous laisse raconter maintenant votre histoire que je publierai ou pas selon vos souhaits.

En attendant de vous lire.

I.P

Oui si cela peut vous encourager, chers lecteurs, écrire un article sur un blog peut vous enmener plus loin que prévu et vous ouvrir d’autres horizons généalogiques.

The Gallery of HMS Calcutta (Portsmouth) circa 1876 James Tissot 1836-1902 Presented by Samuel Courtauld 1936 http://www.tate.org.uk/art/work/N04847

 

 

 

 

 

 

Voeux 2020

Il est encore temps que je vous présente à tous, chers lecteurs , mes voeux pour l’année 2020 et vous demande d’excuser mon silence ainsi que mes deux (oui deux) malheureux articles de 2019 en espérant faire mieux en 2020. Le challenge n’est pas trop élevé, je relève le défi!

 

 

 

Un cousinage inatendu.

L’idée de trouver un lien généalogique entre mon grand-père et ma grand-mère paternels pour la branche poitevine a toujours été dans mon esprit. Au jour d’aujourd’hui je n’ai pas l’ombre d’une piste. Je ne désespère pas. Par contre je n’avais pas imaginé cela en ce qui concerne l’ascendance de mon conjoint et la mienne ;   cousins!…. J’ai été la première surprise.

Cette ascendance nous mène à Vouillé (79), à côté de Niort et nous parle de Jean Moreau et Marie Belot(Billot).

Les parents de Marie Belot sont de Vouillé. Jean Belot et Marie Doray sont protestants et se sont mariés à Mougon le 15 mars 1648 (non filiatif). Ils sont nos ancêtres communs. Deux de leurs enfants sont connus; Michel né vers 1648 et Marie née vers 1667, notre aïeule.

Pieter Brueghel l’Ancien, danse de mariage paysan,1566.Detroit Institute of Arts

Marie Belot épousa Jean Moreau avant 1677. Ils eurent au moins 9 enfants, nés à Vouillé entre 1678 et 1696. Le jeune couple ainsi que leurs deux aînés Anne née à Mougon en 1678 et jean né à Vouillé en 1680 firent parti des nouveaux convertis en 1681. La famille a abjuré la RPR le 10 aout 1681.

Pierre Fougrain âgé de 30 ans et Suzanne Billot sa femme 23 ans, Jean Moreau âgé de 28 ans et Marie Billot sa femme âgée de 24 ans ayant Anne 4 ans et Jean 1 ans. AD79 Vouillé BMS 1MI EC 239 R 669 vue 40/189

Anne l’ainée de la fratrie, née en 1678 est l’aïeule de mon conjoint. Elle passa son enfance à Vouillé, puis épousa le 7 novembre 1695 à Vouillé Jacques Sauquet.

Ce septième de novembre 1695, ont été épousé en face de l’église jacques sauquet à anne moreau en présence de gilles sauquet, oncle louis sauquet frère andré esmerit cousin germain pierre belot cousin germain jean belot cousin germain gilles michelet qui ont déclarés ne savoir signer. Baussay curé de Vouillé. AD 79 Vouillé BMS 1676.1698 vue 158

Après Anne et Jean, il y eu Marie en avril 1683, une autre Marie en mars 1685, Madeleine en juillet 1686, Pierre en octobre 1689, Jeanne en 1693, Marie en juillet 1696 et André né vers 1688.

Les enfants Moreau se marièrent à Vouillé, près de Niort. Après Anne Moreau et Jacques en 1695;

André Moreau se maria à Jeanne Brisset en octobre 1711.

Pierre (1689) et Jeanne (1693) Moreau épousèrent le même jour, 19 novembre 1714 l’un Françoise Esmerit, l’autre Pierre Esmerit. André Moreau et Jacques Sauquet étaient témoins. Le troisième couple Jacques Hipau et Suzanne Thibault fait également parti de mes ancêtres. Suzanne et Françoise Esmerit étaient cousines.

Le 19 novembre 1714 ont été épousé en face de l’église, pierre moreau et françoise esmerit, pierre esmerit et jeanne moreau, jacques hipau et Suzanne Thibault, en présence d’ andré moreau, jacques sauquet, pierre Michelet, jean mousset, antoine hipau jean hipau jean esmerit  michel bellot qui ont déclarés ne savoir signer sauf les soussignés jean mousset et P moreaux. AD 79 Vouillé; BMS 1711-1735 vue 29.

Marie Moreau (1696) épousa Pierre Brisset en octobre 1718.

Pierre Moreau et Françoise Esmerit sont mes ascendants.

La descendance d’Anne Moreau;

Anne Moreau x (1695 Vouillé) Jacques Sauquet

Jacques Sauquet X (1746 Niort) Marie Damour

jacques Simon Sauquet X Chiron Marie

Jean Sauquet X (1808) Durand Elisabeth

Pierre Sauquet X (1838 Usseau) Madeleine Ristord

Olive Sauquet X (1863 Priaires) Louis Eugène Guitteau

Anais Guitteau X (1886 Usseau) Adolphe Manifier

Berthe Manifier X (1906 Beauvoir sur Niort) Pierre Charron

Jean Charron 1907 le grand-père de mon mari

La descendance de Pierre Moreau;

Pierre Moreau X (1714 Vouillé) Françoise Esmerit

André Moreau x (1744 Vouillé) Jacquette Hipeaux

Pierre François Moreau X (1774 Vouillé) Louise Legeron

Henriette Moreau X (1806 Ste Néomaye) Jacques Moindron

Marie Jeanne Moindron X (1835 Ste Néomaye) Pierre Bergeron

Marie Louise Bergeron X (1871 La Crèche) André Dairé

Eugène Dairé X (1907Paris) Blanche Vacher

Madeleine Dairé  (1907.2008) ma grand-mère

Ancien cimetière de Breloux, tombe d’Eugène Dairé

Jean Moreau et Marie Moreau sont le Sosa 3522 et 3523 de mon époux alors que pour moi ils sont les Sosa 1392 et 1393. Anne Moreau et son frère Pierre avait 11 ans d’écart et Pierre avait 6 ans lors du mariage de sa sœur aînée.

Si on regarde leur lieu de mariage et plus précisément leurs lieux de résidence on constate qu’ils se sont éloignés l’un de l’autre. La famille Sauquet est rapidement partie de Vouillé pour Niort jusqu’au mariage de Jean Sauquet maréchal avec Elisabeth Durand à Usseau(79). Ils sont resté ensuite dans ce secteur.

La famille Moreau quant à elle est restée trois générations sur Vouillé avant d’aller à Ste Néomaye puis rapidement à La crèche où est enterré Eugène Dairé.

Il est vraisemblable que Anne et Pierre se soit peu connus compte de leur écart d’âge et de leur éloignement géographique. Néanmoins c’est par leur intermédiaire que moi et mon époux sommes cousins à la 11 ème génération…Le plus drôle, c’est que je n’ai trouvé aucun lien avec Nelly Moreau, ancêtre du Poitou. C’est un vrai tour généalogique. Certes le nom de Moreau est très répandu dans la région, mais c’est une autre histoire.

Année 2019 et numéro de Sosa.

L’idée de rechercher l’ancêtre correspondant à l’année 2019 me plaisait bien. Sitôt dit sitôt fait, la recherche dans le logiciel Hérédis …. me donne un autre Sosa. Mais comment, ce n’est pas possible, pourquoi ce logiciel me propose-t-il le Sosa 1619 et non pas 2019. Je suppose que vous avez déjà saisi. Il s’agit d’un implexe.

Je vous présente Anne PREVOT, Sosa 1619 et 2019. Anne est une femme du Nord Pas-de-Calais née vers 1640 aux environs de Bours. Elle épousa Ghislain Hestrue (de Hestrue) vers 1660 et eut au moins 7 enfants. Les archives de Bours (AD62) ne permettent pas de rechercher plus exactement. Mais le curé du village établit plusieurs « recensements  » vers 1698 et un daté de 1711. C’est ainsi que l’on peut reconstituer avec plus ou moins d’exactitude sa famille. En effet le recensement tel que pratiqué aujourd’hui n’est pas le même qu’à l’époque. Le but alors était alors plus ou moins clairement de repérer les « brebis égarées » et de rayer une personne quand elle était décédée.

Julien Dupré.

Avant 1698, Anne était déjà veuve et vivait avec ses 7 enfants; Joseph, Austreberthe, Adrienne, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise. Dans la maison voisine vivait la famille Decaufour, Jean, sa femme Jeanne Leroy et leurs 4 enfants George, Nicole, Louis et Anne.

Avant 1711, un nouveau recensement nous apprend que Adrienne a épousé son voisin Georges. Ils se sont mariés en 1698 et ont maintenant 2 enfants, Pierre François et Louis Georges. Pas très loin de là, vivent Joseph, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise Dhestru qui ne sont apparemment pas mariés. Mais Anne Prevot n’apparait plus et est donc surement décédée. .

En mars 1711, Joseph a 50 ans selon le nouveau recensement, Marie Anne 42 ans, Marguerite 40 ans et Jean 38 ans. Jean se mariera le 30 mai 1711 avec Marguerite Lombart . Toujours à coté Adrienne et son mari veillent sur leurs 2 fils de 11 et 10 ans.

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Marine Marie Salmon
(1879-1957)
épouse de Bertin Mellier
Anne Prevost
Adrienne Dhestru
Louis Georges Decaufour
(1701-1773)
Louis Barnabé
Decaufour
(1736-1820)
Louis Joseph Decaufour
(1765-1855)
Sophie Decaufour
an XIII-1887
Cécile Eleonore Boyaval
(1836-)
Elise Stéphanie
Salmon
(1869-1912) épouse de
Henri Lethellier ci-contre
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.Antoinette Decaufour
(1771-1857)
Louis Thellier
(1809-1885)
Rosa Thellier
(1841-1925)
Henri Lethellier
(1865-1950)

La famille Decaufour vécu à Bours pendant au moins 3 générations puis à Valhuon pour finir par vivre à Pressy vers 1765. C’est Louis Barnabé Decaufour qui s’y installe au moment de la naissance de son premier enfant. Il était tailleur d’habits. Sur 3 enfants vivants deux sont mes ancêtres, Louis Joseph né en 1765 tailleur d’habits comme son père et Antoinette née en 1771, couturière. Le reste de l’histoire se passe à Pressy. C’est un exemple d’endogamie, car comme dans beaucoup d’endroits, ils se mariaient dans leur milieu géographique et social, ce qui nous mène à un implexe.

Un implexe dans un arbre généalogique est un même ancêtre apparaissant à plusieurs endroits de l’arbre. La notion se rattache à celle de consanguinité définie par le droit canonique puis par le Code civil.

La fille de Louis Decaufour, Sophie,(an XIII-1887) est la grand-mère des sœurs Salmon, Elise et Marine. Ce sont deux de mes arrières grands-mères. Mais la sœur de Louis, Antoinette, épousa François Thellier et sa petite fille Rosa Thellier fut la belle mère d’Elise Salmon. Bon je reconnais que tous cela est embrouillé et difficile à suivre, comme cet arbre généalogique, mais en résumé Anne Prevot apparait trois fois dans mon arbre, deux fois du coté Lethellier et une fois du coté Mellier. C’est donc une personne importante dans cette ascendance.

Julien Dupré.

Merci 2019, qui m’a déjà permis de mettre un peu de lumière sur cette femme du Pas-De-Calais, ancêtre de la onzième génération.

 

 

Madame de Maintenon et la révocation de l’Edit de Nantes.

Ce fut de longues vacances et je n’ai pas eu l’occasion de féliciter toute la communauté de généalogistes qui a publié des articles de qualité pendant tout le mois de novembre dans le cadre du challenge A-Z. Ce que je fais aujourd’hui.

Je souhaite vous parler d’un sujet qui, m’intéressant aux protestants en Poitou, m’a interpellé, celui des responsables des dragonnades de 1681. L’opinion selon laquelle madame de Maintenon, poitevine d’origine, est grande partie responsable de la révocation de l’Edit de Nantes est communément admise et encore aujourd’hui relayée dans l’opinion publique. Je ne sais pas vous, mais compte tenu de mon article précédent je doute fortement, même si elle était réputée dévote et communiquait une certaine austérité à la cour de France. Enfin c’est ce que l’on raconte. Elle n’a certainement pas séduit le Roi de cette façon et tout de noir vêtue. Voilà son histoire;

Madame de Maintenon est née Francoise d’Aubigné le 28 novembre 1635 dans la prison de Niort, fille de Constant d’Aubigné, petite fille d’Agrippa d’Aubigné rebelle, poète mais aussi protestant reconnu. Sa mère voulut pour elle un baptême catholique elle fut donc baptisée à Niort paroisse Notre Dame, mais elle passa ses premiers mois chez sa tante huguenote, Madame de Villette, au château de Mursay à Échiré près de Niort dans un foyer protestant. Après 6 ans en Martinique avec ses parents, elle revint en France en 1647, et devenue orpheline fut placée sous la protection de Madame de Villette. Sa marraine, Madame de Neuillant, fervente catholique intervint alors pour qu’elle pratique, « dans son intérêt »,  la religion catholique en particulier pour être présentée à la cour. Elle la fit rentrer,contre sa volonté au couvent des Ursulines à Niort puis à Paris. C’est part l’intervention d’une religieuse, sœur Céleste, qu’elle renonça à la religion protestante.

Elle n’était donc pas ignorante des questions religieuses depuis son plus jeune âge.

Épouse puis veuve de Paul Scarron qui fit son éducation culturelle, c’est en 1669 qu’elle rencontra pour la première fois Louis XIV alors qu’elle s’occupait des enfants adultérins de celui-ci. Elle vivait alors dans un grand hôtel du village de Vaugirard. Rencontrer est un grand mot puisqu’elle n’habita la cour qu’à partir de 1673, au moment où les enfants royaux furent légitimés.

Madame de Maintenon et deux enfants de Madame de Montespan. Pierre Mignard

Le roi Louis XIV avait déjà affirmé depuis 1663 qu’il était le roi Soleil, seul représentant de Dieu sur terre, catholique régnant sur un peuple catholique. La déclaration du roi du 2 avril 1666 restreignant la liberté de culte public et les droits civiques et sociaux des protestants n’est que la volonté royale.

C’est en décembre 1674 qu’elle acheta le château et le titre de Maintenon et en 1675 qu’elle sembla gagner les faveurs du roi.

Mais le Roi avait déjà au moins trois femmes dans sa vie. Mademoiselle de Fontanges, âgée de 17 ans en 1679 fut la dernière favorite en titre du Roi et mourut le 28 juin 1681 à l’Abbaye de Port-Royal de Paris. La marquise de Montespan, maîtresse du Roi depuis 1667 avec qui elle eut 7 enfants, fut compromise en 1681 dans « l’affaire des poisons ». La reine Marie Thérèse mourut le 30 juillet 1683 . Le Roi âgé de 45 ans fit alors le choix d’une seule femme et le 9 octobre 1683 fut célébré en toute discrétion le mariage de Louis XIV et de Madame de Maintenon, mariage qui resta secret. Elle était reine en privé et à la cour mais pas au delà. On admet maintenant que son influence s’exerça en privé sur le Roi et les enfants de celui-ci, sur sa pratique et ses croyances religieuses. Mais c’est en 1683.

En 1680, le Roi est au sommet de sa puissance, il a imposé sa volonté aux princes européens après la guerre de Hollande, il est au sommet de sa gloire. La caisse de conversion fondée en 1674 qui distribue des récompenses et des faveurs pour ramener les protestants dans le droit chemin a un certain succès mais pas assez ni assez vite au gré de Louis XIV. Le Roi se décide alors à employer la manière forte, prend conseil auprès de Louvois. Louvois envoie un régiment de cavalerie pour ses quartiers d’hiver que Marillac loge principalement chez les réformés les autorisant à les piller, les ruiner, les maltraiter.

C’est une ordonnance du 11 avril 1681 qui déclencha les dragonnades mis en œuvre par Marillac, intendant du Poitou. Les intendants font croire au Roi que les conversions se multiplient, que la religion protestante est en train de disparaitre, ce qui est une réalité mais dans quelle mesure racontent-t-ils que c’est dans la terreur et la désolation que ces « missions bottées » agissent. Quelle information arrivent d’abord au roi, et ensuite à Madame de Maintenon qui n’est pas encore l’épouse du Roi.

Les historiens se sont penchés sur ce point de l’histoire et ils adhèrent à la démonstration résumée par François Bluche dans une biographie de référence sur le grand roi.

« la marquise de Maintenon se réjouit des conversions quand elles lui semblent le résultat de la persuasion et de la douceur. Mais elle répugne à la contrainte envers ses anciens coreligionnaires. Seules une polémique outrancière, puis une légende sans fondement pourront faire croire qu’elle ait encouragé le monarque à la dureté. »

Madame de Maintenon, Mignard musée Niort

Après avoir élevé les enfants du roi, elle crée a partir de 1681, à saint Cyr , une maison d’éducation.  C’est ainsi qu’est fondée la Maison royale de Saint-Louis. Elle accueille gratuitement les jeunes filles de sept à douze ans qui ont moins quatre quartiers de noblesse et une famille trop pauvre pour leur assurer une bonne éducation. Sont privilégiées les jeunes filles dont le père a combattu ou donné sa vie au service du roi. Ces « demoiselles de Saint-Cyr », au nombre de 200 à 250,  sont destinées à faire un « beau mariage » et devenir des dames de la Cour.

L’image que je retiens de Madame de Maintenon est plutôt celle d’une femme, cultivée éducatrice et femme avant tout. Peut-être faut il rechercher les responsabilités du coté de Louvois et bien sûr du Roi Louis XIV, monarque absolu. Qu’en pensez vous?

Les métiers des huguenots au moment de la révocation de l’Edit de Nantes.

Jusqu’en 1685, l’Edit de Nantes sert de base à toute législation concernant les protestants, en particulier l’article 27. Cet édit de 1598, reconnaissait l’égalité de droit entre huguenots et catholiques. Cependant dès le départ,  cette tolérance est remise en cause en particulier en mettant en place des règles favorables aux catholiques. c’est le fait du clergé de France qui lutte en permanence contre le libre accès aux postes, charges et offices les plus importants ou l’accès à  des professions traitant du dogme ou des commandements de l’église. On trouve dans ce cas les maîtres d’école qui enseignent le catéchisme, les médecins, sage-femme et pharmaciens en raison des contacts qu’ils avaient avec les malades, les notaires qui étaient les maitres en matière de testament et de contrat de mariage ainsi que les juges. Non moins importants, les civils font barrages pour l’entrée des huguenots dans leur profession, pour défendre leurs propres intérêts et établir une forme de non concurrence. Quand ils ne peuvent en interdire l’accès ils réduisent voire interdisent différents droits et privilèges.

David Téniers le jeune, école flamande (1610-1690); le chirurgien

Cet édit de 1598 fait que la loi est pour l’égalité et en cas de procès les catholiques ne sont pas assurés d’avoir gain de cause….jusqu’à un certain point. En effet le gouvernement prend de plus en plus souvent le parti des catholiques jusqu’à l’arrêt du 17 novembre 1664 sous Louis XIV qui énonce que si le Roi est catholique, ses sujets ne peuvent être que catholiques. L’issue est alors écrite, le royaume sera à terme entièrement converti, et la loi sera celle du clergé. Il faut noter que ce ne sont pas alors des interdictions d’accès à certaines professions. C’est plus une politique de réduction des charges et offices comme en 1663 et 1664 pour les procureurs, notaires et huissiers qui touchent en priorité les protestants, mais également une diminution de leurs responsabilité au sein de leur profession. Ainsi la marine ne peut se passer d’officier protestants mais ils ne peuvent présider les conseils de guerre de même que sur les bâtiments qu’ils commandent la religion catholique doit rester prédominante.

2 avril1666 une déclaration du roi restreint la liberté de culte public et les droits civiques et sociaux des protestants. Pierre Bernard, conseiller au présidial de Béziers, hostile aux huguenots, publie cette même année l’Explication de l’édit de Nantes, qui remet en question l’article 27 de l’édit de Nantes qui déclarait les protestants « capables de tenir et exercer tous états, dignités, offices et charges publiques quelconques royales, seigneuriales, ou des villes de notre royaume 

A partir de 1671, une ville ne peut plus avoir qu’une seule école protestante, et cette école un seul maître. La paix de Nimègue (1679), puis à partir de 1680, les arrêts réservant une profession puis une autre aux catholiques se succèdent jusqu’à un arrêt du conseil du roi du 28 juin 1681 qui ordonnait aux notaires, procureurs, postulans, huissiers et sergent de la Religion prétendue Réformée de se démettre de leurs offices en faveur des catholiques … dans six mois. Si bien que quand arrive la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, de nombreuses charges et offices ne sont plus accessibles aux protestants. Mais cet Edit généralise et étend cette règle officiellement à toutes les professions puisque les huguenots sont déclarés hors la loi. Certains se trouvent dans des situations délicates. Ainsi tout maitre d’école doit enseigner la religion catholique, un médecin doit déclarer ses malades à la cure de la paroisse et le notaire doit s’assurer que après la rédaction de l’acte de mariage, le mariage sera bien célébré à l’église. De fait, puisque les huguenots sont partis ou bien ont abjuré la RPR, ils sont de « nouveaux convertis » le royaume est maintenant catholique, tous ses sujets sont égaux devant la loi et ont donc accès à tous les charges et offices. …. le gouvernement en est bien conscient, cette politique n’est pas sans danger. Les huguenots sont très présents dans certaines professions et indispensables même, ainsi dans l’armée et la marine. Il faut donc éviter la fuite de ces éléments indispensables pour l’étranger et les contrôles de ces professions sont alors modérés.

Déclaration du 13 décembre 1698; les interdictions ne sont pas levées mais certaines professions ne sont plus citées; ainsi les libraires, imprimeurs, chirurgiens, pharmaciens, sages-femmes, avocats, fonctionnaires fiscaux, officiers de l’armée et de la marine, fonctionnaires communaux. Les nouvelles règles sont difficiles à appliquer, vient la guerre de succession d’Espagne et  la Régence peine à résoudre cette équation.

14 mai 1724, nouvelle déclaration. Les professions non mentionnées réapparaissent, les règles s »alourdissent mais paradoxalement sont moins appliquées.

David Téniers le jeune; école flamande (1610-1690) un fermier avec femme et enfant à la maison.

C’est l’histoire de Jean Migault telle qu’il la raconte dans le témoignage qu’il écrivit pour ses enfants après sa fuite à Amsterdam. C’est dans ce recueil qu’il explique les raisons qui l’ont conduit à partir de France.

Jean Migault épousa à 18 ans Françoise Fourestier, âgée de 19 ans et s’établit à Moullé ( Moulay) paroisse de Fressines (canton de Celles, Arrondissement Melle) où ils passèrent « quelques années fort tranquillement »… « ayant beaucoup d’emploi et peu de conduite, attendu notre âge, pour gouverner en toutes saisons plusieurs pensionnaires et grand nombre d’écoliers, qui m’étaient envoyés des environs. » Il enseigna donc « en public » comme son père avant lui, fit la lecture dans l’église réformée de Mougon, et exerça l’office de notaire dont le seigneur de Mougon lui avait fait présent dès 1670. En 1680 il avait onze enfants vivants et comme il l’écrit « on entendait parler alors que d’édits et déclarations qui nous rendaient pour la plupart incapables de gagner notre vie ». Il fut contraint en 1681 d’abandonner sa maison et ses fonctions. Il alla alors à Mougon pour continuer à exercer les fonctions de lecteur et de scribe. La vie repris son cours jusqu’à l’arrivée des dragons autorisés par le ministre de la guerre de Louvois à partir du 18 mars 1681 et pilotés par Louis de Marillac, intendant et représentant du Roi. Je vous invite à lire son récit sur Gallica. Comme il le raconte l’orage éclata enfin le 22 août 1681.

Sans travail, persécuté il décida d’émigrer vers Amsterdam ainsi que ses enfants, sa femme étant décédée. Ce qui fut également une terrible aventure.

Les édits et décrets sont une chose, le récit de Jean Migault nous entraîne dans une réalité sordide. Ils sont partis avec un espoir de retour mais ses enfants ont fait souche à l’étranger son arbre généalogique a fait pousser de nouvelles branches ailleurs.

Cette situation explique en partie que mes ancêtres étaient des laboureurs, des paysans huguenots mais aussi garde-étalon et c’est ce qui a motivé ma recherche.

Signatures et alphabétisation dans la France du 18e

Les signatures font parti de mes motivations pour la généalogie. Les pleins, les déliés, les ruches, m’ont procuré une émotion et le sentiment illusoire de connaître mes ancêtres un peu mieux. Puis il y eut les autres, tous les autres ceux qui font une croix pour signer, et ceux qui ….ne font rien. Le grand écart entre les Archives du Pas-de-Calais et du Poitou m’ont fait toucher du doigt une autre différence et je me suis alors posée la question de l’alphabétisation.

Aucun document écrit par mes ancêtres ne m’est parvenu, les seules sources fiables sont donc les documents signés au moment de baptêmes, mariages ou enterrements dans les registres paroissiaux depuis 1737 ou les documents signés chez les notaires. Depuis 1554, par l’Edit de Fontainebleau, Henri II demande aux notaires de faire signer les parties contractantes, « s’ils savent signer ».

Je dois faire une exception pour les deux bibles protestantes qui sont arrivées jusqu’à moi. Mis à part cela, les archives départementales sont ma principale source.

Mais c’est dans l’Histoire des paysans français français de Emmanuel Le Roy Ladurie que j’ai trouvé un début d’explication à ce que j’avais constaté par moi-même.

 » les sociologues des années 1830, tels que Dupin et d’Angeville avaient pris les premiers conscience du phénomène : si 48,3% des conscrits sont illettrés en 1830-1833, une telle ignorance, notent ces chercheurs, n’est cependant pas répartie de façon uniforme sur le territoire. Les masses analphabètes, dit d’Angeville, dominent largement au sud-ouest de la ligne Saint-Malo/Genève ; ; Le  » décrassage  » culturel en revanche est presque achevé au nord-est; il est entrepris largement dans le Nord et en Normandie. ( page 631, 632)……

Dès Louis XIV, en effet, dans les années 1686-1690, les « deux France  » (que Dupin et d’Angeville diagnostiqueront encore un siècle et demi après l’époque du Roi-Soleil ) s’opposent déjà. Sans doute les pourcentages ne sont-ils pas les mêmes: Le royaume, au temps de Louvois comptent au bas mot 70% d’analphabètes mâles, beaucoup plus que sous Louis Philippe…….page 404)

« Les analphabètes louis-quatorzien, en foule compacte, se pressent au midi de la ligne durable qui court du sud du Cotentin au sud du Jura. Au nord de cette frontière, en revanche, les provinces sont passablement alphabétisées.

L’ignorance est particulièrement marquée chez les femmes dont 14% seulement savent signer, contre 29% parmi les hommes. Mais là aussi les contrastes s’imposent; en 1686.1690 les femmes du sud et celles des bocages de l’Ouest sont beaucoup plus ignorante que leurs consœurs du Nord-est. (Page 404)

C’est de cette idée que je suis partie, en constatant que Marie Marguerite Deruy, jeune fille à marier du Pas-de-Calais en 1726, signe son nom, certes maladroitement mais lisiblement. Mais à la même époque, Marie Bayard (Sosa 339) signe le jour de son mariage en 1722 en Deux-Sèvres; de même que Louise Bault (Sosa 341) en 1736 à Ste Ouenne (79). Par contre d’autres ne signent pas comme Marie Proust (Sosa 611 )en 1724 dans les registres de st Pierre de Melle (79).

Une autre composante m’a semblé importante. Je reprend ma lecture de l’Histoire des paysans français ;

 » il y eut sans aucun doute une première explosion de croissance intellectuelle pendant le XVIIe siècle, même dans les villages; mais elle ne touche au Nord que la majorité des laboureurs ou exploitants mâles – grands, moyens ou même petits… » page 406

J’ai bien constaté que dans la majorité des actes dans le village de Pressy (AD62) figurait au moins une signature, surtout des signatures masculines mais aussi féminines, ce que je n’ai pas retrouvé dans les registres de Dordogne, dans lesquels, volonté ou non du curé il y a très peu de signatures hormis les élites, les notaires.

Quant aux Deux-Sèvres, c’est beaucoup plus aléatoire. Il y a une disparité entre les villes et les registres des paroisses de campagne, mais plus encore entre mes ancêtres journaliers, laboureurs ou artisans.

Alors que les gens du nord apposent leur marque souvent une croix quand ils ne savent pas signer, ceux de l’ouest ne marquent ni ne mettent leurs initiales.

J’ai aussi constaté que René Desré cordonnier, signe en 1770 à la naissance de son fils; Pierre Bergeron laboureur puis aubergiste et Jeanne Lambert signent tous les deux leur acte de mariage en 1763. Il y a effectivement plus d’hommes que de femmes qui signent, mais la proportion de signatures me parait également importante dans ces paroisses des Deux-Sèvres.

La religion est peut être un début d’explication. Il ne faut pas oublier que les protestants doivent pouvoir lire la bible et écrire, mais ne sont pas désirés dans les paroisses entre 1685 date de la révocation et la révolution et que leur signature peut trahir leur appartenance à la religion reformée. Néanmoins ils signent alors les actes notariés et leurs signatures sont alors plus ou moins sophistiquées. Ayant une forte proportion de protestants dans mon ascendance des Deux-Sèvres, ceci pourrait expliquer cela.

Il reste beaucoup d’incertitudes;

Y avait il des maitres d’école, depuis quelle époque, dans quelles paroisses?

Le rôle des femmes dans la société; avait elle la nécessité de signer des documents?

L’époque; entre le 17e et le 18e siècle, la différence semble encore plus importe.

Je vous livre la conclusion de l’auteur de l’Histoire des paysans français »,

En ce qui concerne l’anthropologie physique, les travaux les plus récents réfutent, les vieilles sornettes racistes relative à la prétendue supériorité intellectuelle ou physique, peu importe ,des grands aryens blonds du nord de l’Europe et du nord de la France… On savait depuis longtemps maintenant on sait mieux encore qu’en dépit de certaines permanences génétiques la stature est un caractère instable, exacerbé ou déprimé par les facteurs économiques, socio-culturels, socio-biologiques, tels que l’alimentation, le genre de vie, l’hygiène, la pratique plus ou moins tardive du travail physique, la scolarisation, la rupture ou le maintien des isolats etc…

Ce qui pose une autre question; qu’elle était la taille de mes ancêtres à cette époque-là?

Je n’ai pas de réponse.

Carl Larsson.

 

L’Etat Civil et 10 générations à Pressy en Artois.

Il y un côté excitant à rechercher les migrations de nos ancêtres . Le berceau d’une branche que l’on croyait dans le Pas-de-Calais se trouve en Lorraine ou encore ceux du lot et Garonne viennent du Rouergue. Et on relance la recherche car si ils venaient d’ailleurs…. un parfum d’aventure….

Il y a les autres, ceux que l’on passe sous silence car on pense ne pas avoir grand chose à dire, les journaliers les manœuvriers, les ménagers qui évoluent dans un périmètre de 5 à 30 km. J’ai trouvé une troisième catégorie, ceux qui semble-t-il n’ont « jamais » bougé. Le berceau de la branche semble être dans un village au moins depuis les premières écritures par le curé du lieu.

Ainsi à Pressy-les-Pernes en Artois, les premiers documents officiels sont de 1737 (quelques documents entre 1723 et 1737). C’est à ce moment là que le curé est tenu d’écrire obligatoirement les naissances mariages et décès selon un protocole établi.

Jean François MILLET, les glaneuses, Musée d’Orsay, 1857

Petit rappel sur l’histoire de l’état civil en France:

L’enregistrement des mariages et sépultures est imposé à partir de 1579 par l’ordonnance de Blois. Ainsi, à partir du XVIe siècle, baptême , mariage et décès sont inscrits sur les registres paroissiaux de l’Église catholique.

C’est en avril 1667,  dans l’« ordonnance touchant réformation de la justice » (aussi dite « ordonnance de Saint-Germain-en-Laye » ou «code Louis ») que la tenue des registres en double est en principe rendue obligatoire. Certaines collections commencent à cette date là.

« Edit du Roy donné au mois d’Octobre 1691, portant création des Offices de Greffiers, Conservateurs des Registres de Baptêmes, Mariages et Sépultures dans les villes du Royaume ou il y a une Justice Royale, Duché Pairies et autres Juridictions pour fournir dans le mois de Décembre de chaque année à tous les curés des paroisses de leur ressort, deux registres cotés et paraphés par lesdits greffiers, à la réserve des premières et dernières pages qui seraient signées sans frais par le juge du lieu, l’un desquels registres servirait de minute, et l’autre de grosse, pour y écrire par les curés les baptêmes, mariages, et sépultures.

L’édit ordonnait aussi que six semaines après l’expiration de chaque année, les greffiers pourraient retirer les grosses qui auraient servi pendant l’année précédente, et que les juges ou greffiers des jurisdictions royales, à qui les grosses de ces registres avaient été remises depuis l’ordonnance de 1667, seraient tenus de les remettre entre les mains de ces greffiers, aussi-bien que les registres des consistoires qui avaient été déposés entre leurs mains en vertu de la déclaration du mois d’Octobre 1685. »

il y a donc eu un office des greffiers de l’Etat civil toujours pour les mêmes raisons, renflouer les caisses de l’Etat à la fin du règne de Louis XIV. Mais cela a mal fonctionné et il fallu attendre l’édit de 1736 pour que La tenue des registres se généralise dans toutes les paroisses. déclaration du 9 avril 1736, rappelant et complétant l’ordonnance de 1667, que l’obligation de tenue en double des registres sera réellement généralisé. Le curé et les témoins doivent alors signer ou apposer une croix ou La déclaration de ne savoir signer.

C’est ainsi que le registre de Pressy 5MIR 669/1 commence en 1723 et le registre officiel 3E669/1 ne commence réellement que le 26 janvier 1737 paraphé et signé selon par « le lieutenant général de la sénéchaussée de St Pôl soussigné commis à cet effet par Monsieur le premier Président du conseil provincial d’Artois conformément à la déclaration du roi du 9 avril 1736 enregistré audit conseil le premier septembre au dit an. »

Marie Marguerite Deruy (Sosa 397 génération9),  jeune fille à marier signe quant à elle, la première page du registre de 1723, comme marraine. le registre est tenu par Zacharie récollet du couvent de Pernes. Elle épousera en 1738 Philippe Pruvost passera sa vie à Pressy, c’est une ancêtre de la branche maternelle Lethellier. Son père Jean François fut sergent de Pressy (décès 1739)

La famille BOUTILLIER apparaît dès les premiers feuillets de ce registre. Simon Boutillier (Sosa 868, génération 10) décédé en avril 1727 était le lieutenant de Pressy. Il eut au moins 3 enfants dont deux sont mes ancêtres; Albert Joseph né en 1695 et Marie Jeanne. Il est dit laboureur ou fermier et aura 8 enfants dont Marie Marguerite en 1739 qui épousera un Boyaval de Pernes, le bourg d’à côté. Il faut surement remonter encore au moins d’une génération, celle d’Antoine Boutillier (Sosa 1736 génération 11) époux de Marie Jeanne Froideval et leurs 5 enfants qui vécurent tous à Pressy. Leurs racines sont donc clairement à Pressy depuis au moins le milieu du 17eme siècle.

La famille MELLIER apparaît aussi très tôt dans les registres; Marie Françoise dès 1728 comme marraine et jeune fille à marier. Cette famille semble ne pas s’être éloigné de Pressy

Julien Dupré, (1811.1889)

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Selon F Le Roy Ladurie (l’histoire des paysans français p 518 à 521) ces régions du nord sont « des régions de grande culture qui, pendant l’époque des Lumières se situent dans l’avant-garde économique; Quelques facteurs généraux agissent fortement selon lui sur la croissance du XVIIIe :

Le développement de vastes fermes qui résistent aux prétentions de l’impôt et de la rente foncière; ces fermes font coexister leur grande exploitation avec des propriétés qui restent souvent petites;

le fantastique chevelu du réseau routier, dont la poussée, dans le Nord-Est est calquée sur les besoins du trafic, de l’urbanisation et des militaires.

la spécialisation des régions et une culture productive (sans jachère) à base de céréales, de choux et de légumineuses (trèfles, fèves et vesces) qui nitrifient le sol et des racines alimentaires et fourragères (pomme de terre betteraves carottes navets). »

La récolte des betteraves, Georges Laugée

Ces familles avaient leurs racines et surtout des terres qu’ils exploitaient de père en fils selon un modèle établi en Artois ce qui leur permettait d’y rester sur plusieurs générations. Les registres de la paroisse m’ont permis de remonter au moins 10 générations dans le cas de mes ancêtres à Pressy-les-Pernes (62). Avez-vous rencontré ce cas là? est-il courant parmi vos ancêtres?