Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au XIXème siècle, suite.

J’avais écris le premier article en octobre 2015 faisant état de mes recherches sur la famille PATUREAU, mon ascendance périgourdine ou charentaise comme je l’ai découvert ensuite. Cette recherche m’avait amené à penser que les descendants de cette famille Patureau étaient en Louisiane. 

Je pourrai aujourd’hui ajouter un épisode à cette recherche. Pour retrouver un français émigré, on peut écrire un article de blog!

je m’explique.

A la fin de l’année 2019 j’ai reçu un commentaire sur le blog pour le moins surprenant.

Hello from Baton Rouge, LA in USA!
I am Dana Marie Patureau and I am your distant cousin if you are related to Pierre Patureau mentioned above. (My Daddy is Elmo Leobon Patureau Jr.) I have all the answers and history you seek and would love to share pictures etc with you! We have an attorney in the family that has done extensive genealogy history of the Patureau’s! I have been to France but would love to visit again and meet « my people » one day! Please email me! I look forward to hopefully hearing from you soon! 😉🇺🇸🇫🇷

Vous avez bien lu. L’article écrit en 2015, lancé comme une bouteille à la mer a reçu une réponse. Je voulais partager cela avec vous.

Chère Dana Marie Patureau;

Le fait que votre père ai conservé le prénom de Léobon va dans le sens d’une ascendance commune. Si tel est le cas notre ancêtre commun est Antoine PATUREAU, maître chirurgien, né vers 1738 de Léonard Patureau et de Marie Berger du bourg de Palluaud en Charente.

Antoine Patureau épousa Marie Sicaud à Palluaud un 3 novembre 1767.  Ils eurent 6 enfants mais il semblent que seulement deux eurent une descendance.: Théobon Leobon Patureau et François Patureau.

Leobon Patureau, instituteur, eut 6 enfants dont Pierre Ferdinand boulanger, né en 1800. Pierre Ferdinand épousa Anne Machet à Mareuil. Jeanne naquit en mars 1822 à la Roche Chalais et son père est alors dit boulanger, 23 ans et signe P Paturaux. En 1824 est né une deuxième fille Anne. Il est toujours boulanger et signe P Patturaux. 1826 est né un premier fils Pierre et en 1827 un second fils Louis.

Euphrosine Patureau soeur de Pierre Ferdinand se marie en 1825 avec Louis Tambrun, sellier. Son père Léobon est présent et signe l’acte de mariage, mon aieul François Patureau est également présent. Sa soeur ainée Anne Patureau s’était mariée en 1817 avec Pierre Ardouin et eut un fils Pierre Ardouin.

Au recensement de 1836 à La Roche Chalais (24) il y avait trois boulangers, mais aucun ne s’appelait Pierre Patureau. Son père Léobon (73 ans) et sa mère Marie Lauson (70 ans) vivaient avec la famille Tambrun.

On perd donc la trace à la Roche Chalais de Pierre Ferdinand, de sa femme et leurs quatre enfants avant 1836. Pierre Ferdinand et sa famille seraient donc partis en Louisiane vers 1840?

Le site de visa en bordelais, nous donne deux Pierre Patureau et deux Louis Patureau.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 16 septembre 1840,
PATUREAU, Pierre a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Préfet de Dordogne.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M666
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 403
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 22
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 15 janvier 1857,
PATUREAU, Pierre, âgé(e) de 55 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Consul de France à Baton Rouge.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Louisiane.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 67
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 131
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport étrangers par la préfecture de la Gironde

Le 8 décembre 1846,
PATUREAU, Louis, âgé(e) de 49 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était originaire de Amérique.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Autorités de Barcelone.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de Barcelone.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M673
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 1321
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 68
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la GirondeLe 1 juin 1859,
PATUREAU, L. Abel ?, âgé(e) de 31 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Sous Préfet de Ribérac le 27 mai 1859.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Moser Tayler.
Attention, la personne qui a effectué le relevé signale par un « ? » un doute/manque dans le relevé du prénom qu’il a effectué.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 405
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 224
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Geneanet nous trouvons une information sur le décès de Rose Machet en 1843, et de Elisa Patureau en 1843 également.

Voila où s’arrête mes connaissances.

De mon côté,François Patureau, le frère cadet de Léobon est mon ascendant direct côté paternel. François Patureau Laborie même si je n’ai pas encore trouvé la raison de cet ajout Laborie à son nom, était donc l’oncle de Pierre Ferdinand. Né un an après  Léobon en 1769, il deviendra huissier épousera Anne Marin et aura ….5 filles.

Ceci vous explique que du côté de François Patureau, il n’y ai pas de descendant portant le nom de PATUREAU. Cet aïeul est décédé en octobre 1840. Je suis un des descendants  de sa dernière fille Françoise Nanci qui épousa Bertrand Desages et vécu à La Roche chalais jusqu’en 1851 ou environ. Bertrand et Nanci eurent un fils unique Hector qui « émigra » dans une autre région française, le Poitou. Ce fils unique Hector épousa Nelly, mon arrière grand-mère, poitevine et inspiratrice de ce blog.

Je vous laisse raconter maintenant votre histoire que je publierai ou pas selon vos souhaits.

En attendant de vous lire.

I.P

Oui si cela peut vous encourager, chers lecteurs, écrire un article sur un blog peut vous enmener plus loin que prévu et vous ouvrir d’autres horizons généalogiques.

The Gallery of HMS Calcutta (Portsmouth) circa 1876 James Tissot 1836-1902 Presented by Samuel Courtauld 1936 http://www.tate.org.uk/art/work/N04847

 

 

 

 

 

 

Généathème et prénoms Numa et Mina.

Je me prête avec un certain plaisir au thème de ce mois suggéré par « la gazette des ancêtres ». En effet les prénoms représente ce qui reste avec certitude de nos aïeux et ils sont parfois surprenants. J’ai hésité à vous écrire sur Mundine Peletengeas ou encore Peronne Barbut, il y eut aussi les filles Patureau Laborie, Marie Amélie, Jeanne Judith, Sara Zenobie, Clémentine et Nanci, mais j’ai choisi Jean Paul Hector Numa Desage né à Clairac en 1868, décédé à La Crèche en 1953 et son épouse Nelly Louise Mina Moreau qui m’a inspiré le titre de ce blog.

Numa Desage est mon arrière grand-père, le pharmacien de 1ere classe exerçant à Pamproux (79) à partir de 1903 puis à la Crèche (79). Le prénom Numa m’a toujours intrigué, de même que Hector, dans une famille de tradition protestante très classique.

Trois fées au dessus du berceau de la belle au bois dormant,(W.Disney)

C’est en regardant l’ascendance de Numa que je repérais un autre Paul Numa, très proche et vraisemblablement son parrain, son oncle Paul Numa Courtines, instituteur, frère aîné de Anne Iréna Courtines (Sosa 17), époux de Elisabeth Azema Bergeret, vivant à Tonneins (47), ville proche de Clairac (47). Paul Numa Courtines est né en 1830, aîné car ses frères Hyppolite (1826.1831) et Laudis (1827.1832) sont décédés en bas âge.

Hyppolyte, Laudis, Paul Numa, et Anne Iréna sont les quatre enfants de Jean Courtines, coutelier rue des couteliers à Clairac et Suzanne Bacond (Sosa 35). Mariés en 1825, je me demande bien d’où leur est venu l’inspiration pour donner des prénoms aussi originaux à leurs enfants. Il ne s’agit pas de prénoms du calendrier révolutionnaire comme Raisin, Amarante ou encore scorsonère.

Hyppolite, fils de Thésée dans la mythologie grecque, est l’homme qui déclencha la colère de Phèdre. A Rome au 3eme siècle il fut le premier antipape, auteur d’ouvrages théologiques, exégétiques et canoniques importants.

Laudis ? serait un prénom dérivé du latin Laus, Laudis, f dans le sens de louange.

Numa ; dérivé du grec nimos, la loi, c’est aussi le prénom du deuxième roi légendaire de Rome, Numa Pompilius qui règna de 715 à 672 av J.C. on lui attribua l’organisation religieuse de la cité et son calendrier liturgique. Longtemps utilisé par les romains, le prénom tomba en désuétude.

Le prénom Iréna (Sosa 17) est dérivé d’Irène et signifie paix. Sainte Irène fut persécutée avec ses deux sœurs pour avoir caché des livres Saints, refusé de manger de la viande sacrifiée aux dieux et jetée vive sur le bûcher à Thessalonique en Grèce le 1er avril 304.

Le choix des prénoms par Jean Courtines et Suzanne Bacond semble avoir trouvé leurs racines dans l’histoire romaine et les Saintes Écritures, ou peut-être pas….qui peut le dire.

Numa Desage (Sosa 8) épousa en 1899 Nelly Louise Mina Moreau (Sosa 9).

Mina un autre prénom peu courant, issu d’origines diverses, germanique , anglophone, et japonaise. Il est le diminutif affectueux du prénom germanique Wilhelmine, qui est lui même le dérivé germanique de Guillaume . le prénom Mina apparaît en Grande Bretagne au XIXe siècle.

Signification; le prénom est un dérivé des deux termes germaniques qui signifient « heaume » et « volonté ».

Étymologiquement c’est le diminutif et dérivé de jasmin, qui vient du persan « yâsimin ». C’est un arbuste à fleurs jaunes et Mina est donc un prénom fleur. Les « Jasmine » ont pour patronne sainte Fleur qui fut une des premières religieuses à sortir de son monastère vers 1300 pour se porter au service des malades.

Nelly, Louise, Mina Moreau née en 1874 était la fille unique de Pierre Moreau et de Marie Suzanne Proust. Louise était le prénom de sa grand mère Louise Suzanne Proust, mais aucun prénom dans ses ascendants ne peut expliquer cette inspiration. Ses cousines se prénommaient Alice Louise Clotilde, Louise ou Modeste, ou encore Marie-Louise Augustine. Si Louise est un prénom commun à toutes la famille, les prénoms de Nelly et Mina semblent être sortis de nulle part.

Par contre, je n’ai pas trouvé d’ancêtre prénommée Philomène.

Reconnaître un décès protestant en Aquitaine .

Souvent j’ai évoqué mes ancêtres protestants du Poitou. Il est une autre branche tout aussi protestante, celle du Lot et Garonne, de Clairac et ses environs. C’est donc en parcourant ces archives que j’ai relevé quelques mentions originales, en particulier à St Saturnin de Marsac.

Comme dans le Poitou, l’ histoire commence en 1685, ainsi que nous le conte le curé Rebet dans un langage très modéré.

Aujourd’hui 1 er septembre 1685, les soussignés au nom de toute la communauté s’étant volontairement assemblé et sous le bon plaisir de sa majesté, chez mr Arnaud Rubet curé de Marsac pour délibérer sur la proposition qui leur a été faite de renoncer à la religion prétendue réformée sa majesté n’ayant rien plus à cœur que de voir tous les peuples de son royaume réunis sous une même communion ont déclaré et déclare que pour le salut de leur âme et pour marquer à sa majesté le désir qu’ils ont de lui plaire en toutes choses ils renoncent à la religion prétendue et réformée et à toutes les erreurs et promettant en faire abjuration sans aucun retardement et d’embrasser la religion catholique et apostolique romaine pour y vivre et mourir jusqu’au dernier moment de leur vie.
Clairac, St Saturnin de Marsac E Sup 2190 annexe Montarbat vue 9

Suit une litanie, les noms  de ceux qui ont abjuré la RPR (religion prétendue réformée) ce jour là, sur au moins six feuillets.

Dès 1686 apparaissent des mentions curieuses sur les actes de décès. Il y a les paroissiens « ayant reçus les sacrements et ensevelis dans la chapelle », puis ceux « décédés de mort subite et enseveli au petit cimetière ». Il est fort probable que le premier était un « bon » catholique et le second un protestant.

Enterrement à Ornans, Gustave Courbet (1849.1850), musée d’Orsay.

27.9.1711 sr pierre balguerie décédé agé de 70 ans sans avoir reçu les sacrements étant mort d’apoplexie et a été enseveli dans son bien le 12 du mois
vue 154/178
le 1 janvier 1712 est décédé à capdemal abraham laperche et a été ensevelie sans avoir reçu les sacremenys de l’église âgé de 36 ans et a été enseveli dans un coin de son jardin
le 6 janvier 1712 est décédé jacques delmestre maitre arquebusier âgé de 40 ans a ce qui nous aété dit par le sr galliné maitre chirurgien de marsac et a été enseveli dans son jardin n’ayant pas reçu de sacrements
le 12 mai 1712 bertrand descamps âgé de 21 ans du village de la bailleige de la juridiction de castaneul a été trouvé noyé au passage de roussannes …de ceux qui le perdirent au castaneul et a été enseveli au cimetière de la psse de marsac par moi curé soussigné
le 20 juillet 1712 est décédée sans confession anne delpuch âgée de 50 ans a été ensevelie au jardin
vue 169 /178
mai 1714 est décédé maitre Arnaud rebel pretre et curé de la présente psse de marsac et qui a été inhumée ce jourd’hui 20 dans la chapelle de l’église dudit marsac
curé de laparade
le 20 aout 1714est décédée marie delbreil âgée de 47 ans ou environ femme à pierre martineau maitre tonnelier laquelle sera inhumée dans le lieu ou l’on jugera à propos par lavigne marchand
5.8.14 est décédée isabelle marau âgée de 35 ans nouvelle convertie laquelle on peut inhumer ou bon lui semble
6.10.1714 est décédée Jeanne fournier âgée de 60 et quelques ans nouvelle convertie sans avoir reçu aucun sacrement sera inhumée dans le jardin en présence de Moyse P… son fils.
Il existe un document complémentaire dans les archives de Clairac qui est encore plus explicite. Tous les actes de décès sont écrits sur le même modèle par le juge:
En ce jour de … se sont présentés devant nous juge désigné, qui Jean Bizet marchand perruquier et jean lafargue marchand poilier, étant cousin de jacques guérin marchand, lesquels nous ont dit ledit Guérin décédé depuis ce jourd’hui, habitant la présente ville, âgé de 69 ans ou ou environ était nouveau converti, ne faisant point son devoir et s’étant adressé au sr vicaire pour lui faire donner terre.sainte ce qu’il aurait refusé de faire, c’est pourquoi ils nous requièrent de leur vouloir permettre de faire ensevelir le ci devant Guérin en terre profane de nuit conformément à la législation du roi ce que nous juge susdit leur avons accordé faire à la charge  de nous indiquer le lieu de sépulture et nous avons signé avec notre greffier…
AD 47 Clairac E SUP_2201 vue

Un registre postérieur, (AD 47 E SUP 2201, 1739, 1751,1760) est semblable, maître Jean Bertrand procureur officie alors.

En 1750 (vue 9) il est ajouté la mention « de lui permettre de l’ensevelir en terre profane à une heure nocturne sans aucun attroupement ni assemblée le tout conforme aux ordonnances du roi.

Depuis la révocation de l’Edit de Nantes, l’enterrement des protestants était encadré.

11 décembre 1685, une déclaration spécifie que les deux plus proches parents du défunts -ou à défaut les deux voisins les plus immédiats- devait notifier le décès au juge royal ou au juge seigneurial et signer le registre tenu à cet effet par lesdits juges.

Une lettre circulaire rédigée par Louis XV le 9 avril 1736,  reprécise les règles de tenue des registres paroissiaux, et en particulier les règles concernant la sépultures des protestants, ce qui explique la modification des mentions.

Tout est dans la formule;
Est décédé après avoir reçu les sacrements de pénitence

ou est décédé de mort subite…..

D’où l’importance de lire non seulement les noms mais également la formule employée le plus couramment par le curé de la paroisse. Les termes peuvent changer en fonction du rédacteur et la nuance est quelques fois subtile.
Enterré au grand ou au petit cimetière. Certaines paroisses enterraient les protestants dans un cimetière plus éloigné de l’église.
A reçu les sacrements ou aucune mention. Dans ce cas tout dépend de la formulation habituellement utilisée par le curé.
Est enterré dans la chapelle ou est enterré dans son jardin. la formule est plus explicite.

Dans le Poitou ou en Aquitaine, les règles étaient les mêmes et les ordonnances du roi  furent donc suivies avec quelques nuances dans la rédaction.

 

 

 

Un curé en colère à Clairac (47) en 1748.

La colère est détectée plus  facilement dans un acte paroissial. Ainsi le 16 janvier 1748,  après que Jean AURADOU de Monbarbat eut fait sa profession de foi, qui ressemble à une abjuration de la RPR, (Religion Prétendument Réformée) voici ce qu’écrit le curé sur le registre de Clairac, en lieu et place de la bénédiction nuptiale de Jean AURADOU et Marthe REAU,

Le seizième du mois de janvier 1748 en présence des témoins soussignés après la publication des bans sans connaissance de ….

Et puis rien, sinon cet « acte » écrit en plus gros et en plus gras.

cette place devrait être remplie par les témoignages de bénédiction nuptiale impartie à quelques autres, mais leur indigne conduite après ce bienfait m’a porté à ne vouloir le faire, qu’ils cherchent s’ils en ont besoin.

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Eugène Delacroix, la lutte de Jacob avec l’ange.

Les futurs mariés ont du se faire pardonner, puisque le 5 février 1748 sur le registre de Castelmoron-sur-Lot, ont peut lire;

Après avoir fiancés dans l’église, Jean Auradou de la paroisse de Marsac habitant et Marthe Réau de la paroisse de Castelmoron et publié leurs trois bans de mariage sans opposition, je Antoine Negre, après avoir reçu d’eux leurs consentements mutuels les ai solennellement conjoints en mariage en présence d’Antoine et Hugues Biscarron, brassier, d’Anselme Demarrault maître d’école, pris pour témoins et ensuite ai célébré la sainte messe pendant laquelle je leur ai donné la bénédiction nuptiale selon les formes ordonnées par l’église en foi de quoi j’ai signé….

Il avait raison il fallait  chercher. Le curé a brouillé les pistes, mais Jean AURADOU était protestant et n’a surement pas suivi son engagement vis a vis de l’église, d’assister à la messe ….. d’où la colère du curé!

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Courbet, un enterrement à Ornans 1849.1850

Le huit septembre 1748, huit mois après, c’est un autre curé, Caillava, qui procédera à l’enterrement de Jean AURADOU, forgeron dans le cimetière de Clairac, il avait 30 ans. Son fils unique Etienne naîtra le vingt cinq décembre 1748; trois mois et demi après son décès,baptisé le 26 et sera tenu sur les fronts baptismaux par Etienne. …

Marthe REAUD , sa veuve,décède le 2 novembre 1787 et sera inhumé en terres profanes de nuit sans attroupement conformément à l’instruction du roi et enterrée dans les tombes de son jardin faute de place dans le cimetière après une déclaration au juge de Clairac.

Protestants jusqu’au bout.

Etienne AURADOU est mon SOSA 142, il sera charpentier.

Filiation:

9. Jean AURADOU

8. Etienne AURADOU

7. Anne AURADOU

6. Suzanne BACOND

5. Anne Iréna COURTINES

4. Numa DESAGE

3. Pierre Henri DESAGE

Sources;

Clairac BMS 1741-1749

 

En passant par Verteillac, Dordogne; les Dézages.

Une partie de mes ancêtres du coté paternel vient de Dordogne. Ils s’appelaient Desage, Patureau, Marin, Roy. C’est à eux que je pense à chaque fois que je vais la-bas, c’est devenu une déformation généalogique.

carte verteillac

géoportail.

Aller en Dordogne nous fait passer par Verteillac, située entre Poitiers et Ribérac sur la N 10. C’est la première étape et le premier lieu connu des Desage ou Dézages.

Verteillac (24). 

Commune de 644 habitants (2013), Verteillac, situé à 11 km de Ribérac est à peu près à égale distance de Périgueux (33 km), Angoulême (37 km), et Nontron (31km).

L’enquête de Cyprien BRARD, 1835 .( FRAD024_6M542_131) à laquelle répond « Mr le maire de Verteillac, Mr De Milhacgrandchamp, conformément à la circulaire de Mr le préfet en date du 10 février 1835, nous raconte les temps anciens.

La commune de Verteillac est située sur la route d’Angoulême à Bordeaux, en « partie en plaine, l’autre coupée de coteaux ».

On y cultive surtout le froment et la maïs, ainsi que la vigne pour faire du vin rouge ou blanc. On y élève des cochons, des génisses et des bœufs du limousin, vendus sur les foires et ensuite dirigés sur Bordeaux ou Paris.

Aucune fabrique ou manufacture n’est recensée dans la commune. On y fait des sabots en « bon noyer », on y trouve des truffes noire uniquement celles de chêne.

Des moulins à eaux et à huile ponctuent le ruisseau de Sauvanie (affluent de la Lizonne).

Les habitants y sont de bonne constitution, se nourrissent de pain de froment ou maïs, de pommes, de légumes pour les moins riches, de viandes de boucherie et de volailles pour les plus aisés, boivent de la « piquette« , font « chabrole » ( mêlant du vin à la soupe),  et ne boivent pas de café à l’eau.

Aucune antiquité ou curiosité n’est à signaler.

cassini verteillac

carte de Cassini

Mais c’est avant 2013, avant 1835 et même encore un siècle plus tôt, que mes ancêtres ont habité Verteillac.

Jean Desages était maître chapelier et marchand, négociant à Verteillac. Il épousa avant 1736 Marguerite Duranthon et eut 8 enfants entre 1737 et 1760. Je n’en ai suivi que deux sur les huit.

desages signe 1738

AD 24 Verteillac 1738.

Son fils Jean Desages, deuxième enfant et fils aîné, naquit à Verteillac le 5 novembre 1739. Il fut comme son père, négociant, vécut une dizaine d’année au château de Lanmary à Antonne, où mourut son père ( septembre 1787), mais revint à Verteillac vers 1798. Il avait épousé à Bourdeilles (24), le 20 août 1764, Suzanne Roy, fille de François Roy, notaire à Bourdeilles et eut 11 enfants tous nés à Verteillac.

desages fils signe 1764

AD Dordogne Verteillac 1764.

  1. Desages François 1765.1772

2. Desages Suzanne 1766.1848, épouse Louis Desmons Dubois en 1786 à Antonne (24)

3. Desages Marguerite 1768.1844 épouse Jean Marthurin Duvergt à Celles (24) en 1798

4. Desages Marie 1769

5. Desages Jean François (1772. après 1840) épouse Anne Maurance en 1792 à Antonne (24) et ses cinq enfants naîtront à Sorges (24).

desages jean françois signe 1800

AD Dordogne Sorges 1800.

6. Desages Pierre 1773

7. Desages Thérèse 1774.1782

8. Desages Pierre 1775

9. Desages Léonard 1776

10. Desages Cécile 1778.1778

11. Desages Pierre 1780.1825,  instituteur à Celles.

Il reste encore beaucoup à rechercher sur cette famille…. Les archives départementales de  Verteillac, Dordogne sont muettes entre  1687  et 1736,  le nom Desages n’y apparaît pas avant 1687 mais dès les premières pages en 1736.

Jean Desages mourut à Verteillac le 11 novembre 1816 à 76 ans et sa femme Suzanne Roy, mourut 6 mois après dans sa maison.

Deux générations à Verteillac et puis s’en vont.

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Verteillac 2014, collection personnelle.

Sources;

Wikipédia, AD 24 Verteillac, Celles, Antonne.

1929, un dimanche à la plage; photo ancienne.

C’est un beau dimanche de printemps 1929. Henri tient l’appareil photo. Il a toujours aimé prendre des photos, comme son père Numa. D’ailleurs, c’est décidé, quand il aura sa maison, il se fera un labo photo, un cabinet noir où on peut faire ses propres développements. Henri Desage a 28 ans, il est diplômé d’une école d’ingénieur.

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Royan 1929, spectacle. source personnelle.

Ce dimanche, ils ont décidé de faire une excursion à Royan , station balnéaire sur la côte atlantique et sont partis en voiture de bonne heure. Henri est le plus heureux des hommes. Dans son objectif, ses parents, Numa et Nelly, assis dans des fauteuils de plage, Numa,  pharmacien à La Crèche (79), coiffé d’un canotier, pantalon blanc chaussures blanches, montre gousset à la poche. Il a 59 ans. A sa gauche Nelly, tout de noir vêtue, y compris les bas, et coiffée d’un chapeau cloche, une pochette entre les mains et un demi sourire aux lèvres, elle a 54 ans. Aux pieds de Nelly, Madeleine l’amour de sa vie. Ils sont fiancés et  le mariage est prévu fin octobre 1929. Sa robe est claire, fleurie et printanière, son style décontracté et son attitude nonchalante contraste avec celle de ses futurs beaux-parents. Elle gardera cette élégance toute sa vie. Elle a alors 21 ans. Derrière, des spectateurs, tous ont le regard tourné vers un point inconnu. Ils sont nombreux, de tous les âges, manifestement pas venus pour un bain de mer. Deux jeunes femmes à la mode de ces années là,  quelques femmes en noir et chapeau cloche, quelques enfants sont dans l’objectif et en arrière plan perché sur le parapet des hommes et quelques couples. Sur la plage, les fameuses toiles de tentes rayées bleu et blanc typiquement royannaises arrivées dès 1825, avec la mode des bains de mer.

royan les plus belles plages par Delorme, 1925

Royan les plus belles plages par Delorme, 1925

Mais que regardent-t-ils?

Royan sur la côte atlantique est réputée pour son casino, son parcours de golf, ses  courses, concours hippiques, tennis et ses régates mais aussi des animations comme les voyages aériens en ballon ou encore plus nouveau, voyages en avions. Dès 1910, à l’occasion de la première semaine de l’aviation à Royan, Louis Gibert pose son monoplan Blériot sur la plage de Pontaillac. 1913 ce sera au tour de Brindejonc des Moulinais de survoler Saint Palais sur mer.

Ce qu’ils voient reste un mystère.

Sources ;

Royan

 

Trois mois pour ma généalogie (2)

J’ai tenu l’engagement pris à moi même en début d’année, de rester sur une branche de ma généalogie et avoue y avoir trouvé du plaisir. Ce fil conducteur m’a mené plus loin, encore plus loin jusqu’à ce Guillaume Briet, médecin de Bordeaux. La difficulté dans ce cas a été de changer de lieu, d’archives, d’imaginer d’où ils venaient  et où ils avaient bien pu aller et surtout apprendre à exploiter les données trouvées sur internet en l’absence d’archives en ligne.

 

arbres_genealogiques2

Si je peux me permettre de dégager une idée de tout cela, c’est que cette branche est une branche de marchands, d’artisans, plus ou moins fortunés, qui allaient de ville en ville au gré de leurs alliances matrimoniales.

Un résumé des articles de ces trois derniers mois remis dans le contexte de mon arbre généalogique;

15 G Briet, médecin à Bordeaux.
                  |
14 Jeanne Briet
                  |
13 Marguerite Forthon
                  |
12 Isaac Roberdeau, bourgeois et marchand à Bordeaux
                  |
11 Madeleine Roberdeau
                  |
10 Suzanne Chaperon
                  |
9 Marie Dupuy
                  |
8 Suzanne Barraud                           Jean Maurance (mystère) x Françoise Lajugie de Sorges
                 |                                                                 |
7 Anne Marin                                       Anne Maurance
                |                                                                 |
6 Nanci Patureau Laborie épouse Bertrand Desages
                                                         |
5                                             Hector Desages
                                                        |
4                                             Numa Desage, pharmacien à la Crèche (79)
                                                       |
3                                             mon grand-père
                                                       |
2                                            mon père
                                                       |
1                                               moi

 

Il me reste encore à écrire sur les familles Chaperon, Barraud, Lajugie à faire des recherches sur Marie Dupuy, Anne Marin, sans oublier le mystérieux Jean Maurance. Mais pour l’instant je vais passer à autre chose.

 

Question généalogique; mais tu es remontée jusqu’où ?

Cette question et « Tu n’a pas encore fini ? » me poursuivent, parce que je ne sais pas comment répondre. D’abord définissons le « jusqu’où ». On peut l’entendre pour le siècle, une date de naissance, mariage ou décès. Est ce que cela compte si on a juste le prénom???? Ou encore le numéro Sosa le plus élevé, la génération? Faut-il préciser la lignée? Je vais essayer de répondre aux plus curieux…

Cette question en apparence simple ne peut pas avoir une seule réponse. J’ai alors choisi de vous parler d’Isaac ROBERDEAU, son ascendance et sa descendance. Il m’a semblé répondre aux critères cités mais pas seulement.

Pierre Lacour (père) Vue d'une partie du port et des quais de Bordeaux.

Pierre Lacour (père) Vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux. (1804.1806) Musba Bordeaux

Isaac Roberdeau était négociant à Bordeaux au  XVII ème siècle. Son AA grand-père Jean puis A grand-père Jean, puis grand-père Jean Sosa 8696 (1555-1587) vécurent à Bordeaux., le dernier avec Gilette de Grasse. Ils eurent un fils Daniel (1585-1643), le père d’Isaac. Voila pour le « jusqu’où ».

16 Jean ROBERDEAU (vers 1496) Sosa 34784-

15 Jean Roberdeau (vers 1524)–

14 Jean Roberdeau ( v.1555-1587)—

13 Daniel Roberdeau (1585.1643)—

12 Isaac Roberdeau-(1615.1660)–

11 Madeleine Roberdeau-(1645.1724)—-

10 Suzanne Chaperon-(1681…)–

9 Dupuy Marie- (1705…)–

8 Barraud Suzanne-(1741.1794)–

7 Anne Marin-(1771.1837)–

6 Nanci Patureau-Laborie-(1808.1891)–

5 Hector Desages-(1833.1925)–

4 Numa Desages—

3 mon grand-père—

2 mon père—

moi…

16 générations depuis la fin du XV ème siècle. Cette filiation n’est pas entièrement le fruit de ma recherche, les Archives de Bordeaux ne sont pas accessibles en ligne, je n’ai pu vérifier toutes les données mais je suis impatiente de pouvoir le faire.

En résumé pour répondre à la question; dire le XV ème siècle ne satisfait personne, moi encore moins. Répondre  1496 sur ma lignée agnatique , et alors on ne me pose pas de question complémentaire.

Toi qui ne t’intéresse pas à l’histoire (!) , tu penses continuer? Oui, je suis rentrée dans l’histoire par la petite porte, celle des inconnus, de nos ancêtres. Je n’ai pas de formation d’historienne mais de scientifique, ce qui m’incite à la modestie.

Quand à avoir fini, non je n’ai pas encore fini, et je n’ai même pas fini de vous parler d’Isaac ROBERDEAU…..

Sources;

généanet

family search

Registres protestants de Bordeaux, P Meller.