Sosa 2020, Eustache, François ou Charles Theret?

C’est avec un peu de retard que je me soumet à l’exercice avec l’idée un peu simpliste que : »facile, je rentre le numéro 2020 dans mon logiciel hérédis et bim , j’ai la réponse ».

Et bien non. Cela ne s’est pas passé comme ça.

Le logiciel a bien fait son travail, ce sosa 2020 est bien un homme, ancêtre du côté maternel, ou plutot la mère de la mère de la mère…pas de surprise; oui et non.

J’ai voulu vérifier et là, c’est devenu plus compliqué.

Sosa 3; ma mère

Sosa 7; Juliette Mellier

Sosa 15; Marine Salmon (1879-1957) la soeur de Elise sosa 13

Sosa 31; Cécile Boyaval (1836-1913)

Sosa 63; Sophie Decaufour (1804-1887)

Sosa 126; Louis joseph Decaufour (1765-1855)

Sosa 252; Louis Barnabé Decaufour (1736-1820)

Sosa 505; Marie Jeanne Theret

julien Dupré

A  ce moment là je m’aperçois que la filiation n’est pas prouvée. Comme beaucoup sur geneanet, j’ai considéré comme acquis qu’elle était la fille de Jean François Theret et Marie Antoinette Carau. Mais je n’ai aucune preuve. Son mariage avec Louis Georges Decaufour le 26 novembre 1727 à Valhuon dans le Pas-de-Calais ne mentionne pas de parents et les témoins ne nous donnent pas de renseignements supplémentaires.

Une recherche sur marie Jeanne Theret à Valhuon et aux environs ajoute à la confusion. Il y en a au moins 3;

Marie Jeanne Theret née le 9 juin 1699 à Valhuon de Pierre Theret et Barbe Robbe, petite fille de Charles Theret et Froment Marie Marguerite.

Marie Jeanne Theret née le 17 février 1700 à Bryas, fille de jean François et de marie Antoinette Carau, petite fille de Eustache Theret et Marie Jeanne Dassonval.

Marie Jeanne Theret née le 14 janvier 1701 à Valhuon, fille de michel Theret et de Marie Jeanne Boidin, petite fille de François Theret et Isabelle Hanel.

Julien Dupré

Julien Dupré; les travaux des champs.

A partir de son mariage Marie Jeanne Theret épouse Decaufour, vit à Bours, pays de naissance de son mari. Elle aura au moins 8 enfants. Les 5 premiers naissent à Bours; Suzanne (1728), Gaspard (1730), Philippe François (1731), Marie Françoise (1732), Georges (1733). Les 3 derniers naissent à Valhuon; Louis Barnabé (1736), mon ancêtre, Marie Josèphe (1740.1742), Pierre François (1741.1741).

Les prénoms ne donnent aucune direction sinon celui de François.

Les noms des parrains et marraines ne nous renseignent pas plus sauf pour les enfants nés à Valhuon. Louis Barnabé a pour marraine Jeanne Françoise Theret, Marie Josèphe a pour parrain Martin Jovenet, et Pierre françois a pour marraine Marie Adrienne Theret épouse Jovenet. Jeanne Françoise et Marie Adrienne sont les filles de Pierre Theret et Barbe Robbe et les soeurs de Marie Jeanne Theret née à Valhuon en 1699. Elle était la petite fille de Charles Theret qui serait alors mon Sosa 2020.

Je complète donc selon la plus forte probabilité;

Sosa 505; Marie Jeanne Theret (1699-1776)

Sosa 1010; Pierre Theret (1670-1727)

Sosa 2020; Charles Theret (vers 1730-1710)

Que sais-je sur Charles Theret? Peu de chose en vérité. Il serait né entre 1620 et 1630 à Valhuon (62) . Il épousa Marguerite avant 1670 et eut au moins deux enfants. Pierre né vers 1670 marié à Barbe Robbe vers 1690 et Marie Adrienne qui épousa Guillaume Boury. Je ne connais pas sa profession. Il décèdera « atteint de débilité » le 10 janvier 1710 à Valhuon à l’âge de 80 ans, veuf depuis 1707. Il est mon ancêtre au moins deux fois mais Michel Theret et Marie Jeanne Boidin sont également mes ancêtres mais pas Sosa 2020.

JulienDupré, pause de midi.

Julien Dupré, le déjeuner des faneurs, collection particulière.

Tout ceci est une hypothèse qui demande à être confirmée par un contrat de mariage ou une sucession voire un partage, ce qui n’est pas possible à ce jour.

 

 

Année 2019 et numéro de Sosa.

L’idée de rechercher l’ancêtre correspondant à l’année 2019 me plaisait bien. Sitôt dit sitôt fait, la recherche dans le logiciel Hérédis …. me donne un autre Sosa. Mais comment, ce n’est pas possible, pourquoi ce logiciel me propose-t-il le Sosa 1619 et non pas 2019. Je suppose que vous avez déjà saisi. Il s’agit d’un implexe.

Je vous présente Anne PREVOT, Sosa 1619 et 2019. Anne est une femme du Nord Pas-de-Calais née vers 1640 aux environs de Bours. Elle épousa Ghislain Hestrue (de Hestrue) vers 1660 et eut au moins 7 enfants. Les archives de Bours (AD62) ne permettent pas de rechercher plus exactement. Mais le curé du village établit plusieurs « recensements  » vers 1698 et un daté de 1711. C’est ainsi que l’on peut reconstituer avec plus ou moins d’exactitude sa famille. En effet le recensement tel que pratiqué aujourd’hui n’est pas le même qu’à l’époque. Le but alors était alors plus ou moins clairement de repérer les « brebis égarées » et de rayer une personne quand elle était décédée.

Julien Dupré.

Avant 1698, Anne était déjà veuve et vivait avec ses 7 enfants; Joseph, Austreberthe, Adrienne, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise. Dans la maison voisine vivait la famille Decaufour, Jean, sa femme Jeanne Leroy et leurs 4 enfants George, Nicole, Louis et Anne.

Avant 1711, un nouveau recensement nous apprend que Adrienne a épousé son voisin Georges. Ils se sont mariés en 1698 et ont maintenant 2 enfants, Pierre François et Louis Georges. Pas très loin de là, vivent Joseph, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise Dhestru qui ne sont apparemment pas mariés. Mais Anne Prevot n’apparait plus et est donc surement décédée. .

En mars 1711, Joseph a 50 ans selon le nouveau recensement, Marie Anne 42 ans, Marguerite 40 ans et Jean 38 ans. Jean se mariera le 30 mai 1711 avec Marguerite Lombart . Toujours à coté Adrienne et son mari veillent sur leurs 2 fils de 11 et 10 ans.

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Marine Marie Salmon
(1879-1957)
épouse de Bertin Mellier
Anne Prevost
Adrienne Dhestru
Louis Georges Decaufour
(1701-1773)
Louis Barnabé
Decaufour
(1736-1820)
Louis Joseph Decaufour
(1765-1855)
Sophie Decaufour
an XIII-1887
Cécile Eleonore Boyaval
(1836-)
Elise Stéphanie
Salmon
(1869-1912) épouse de
Henri Lethellier ci-contre
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.Antoinette Decaufour
(1771-1857)
Louis Thellier
(1809-1885)
Rosa Thellier
(1841-1925)
Henri Lethellier
(1865-1950)

La famille Decaufour vécu à Bours pendant au moins 3 générations puis à Valhuon pour finir par vivre à Pressy vers 1765. C’est Louis Barnabé Decaufour qui s’y installe au moment de la naissance de son premier enfant. Il était tailleur d’habits. Sur 3 enfants vivants deux sont mes ancêtres, Louis Joseph né en 1765 tailleur d’habits comme son père et Antoinette née en 1771, couturière. Le reste de l’histoire se passe à Pressy. C’est un exemple d’endogamie, car comme dans beaucoup d’endroits, ils se mariaient dans leur milieu géographique et social, ce qui nous mène à un implexe.

Un implexe dans un arbre généalogique est un même ancêtre apparaissant à plusieurs endroits de l’arbre. La notion se rattache à celle de consanguinité définie par le droit canonique puis par le Code civil.

La fille de Louis Decaufour, Sophie,(an XIII-1887) est la grand-mère des sœurs Salmon, Elise et Marine. Ce sont deux de mes arrières grands-mères. Mais la sœur de Louis, Antoinette, épousa François Thellier et sa petite fille Rosa Thellier fut la belle mère d’Elise Salmon. Bon je reconnais que tous cela est embrouillé et difficile à suivre, comme cet arbre généalogique, mais en résumé Anne Prevot apparait trois fois dans mon arbre, deux fois du coté Lethellier et une fois du coté Mellier. C’est donc une personne importante dans cette ascendance.

Julien Dupré.

Merci 2019, qui m’a déjà permis de mettre un peu de lumière sur cette femme du Pas-De-Calais, ancêtre de la onzième génération.

 

 

L’Etat Civil et 10 générations à Pressy en Artois.

Il y un côté excitant à rechercher les migrations de nos ancêtres . Le berceau d’une branche que l’on croyait dans le Pas-de-Calais se trouve en Lorraine ou encore ceux du lot et Garonne viennent du Rouergue. Et on relance la recherche car si ils venaient d’ailleurs…. un parfum d’aventure….

Il y a les autres, ceux que l’on passe sous silence car on pense ne pas avoir grand chose à dire, les journaliers les manœuvriers, les ménagers qui évoluent dans un périmètre de 5 à 30 km. J’ai trouvé une troisième catégorie, ceux qui semble-t-il n’ont « jamais » bougé. Le berceau de la branche semble être dans un village au moins depuis les premières écritures par le curé du lieu.

Ainsi à Pressy-les-Pernes en Artois, les premiers documents officiels sont de 1737 (quelques documents entre 1723 et 1737). C’est à ce moment là que le curé est tenu d’écrire obligatoirement les naissances mariages et décès selon un protocole établi.

Jean François MILLET, les glaneuses, Musée d’Orsay, 1857

Petit rappel sur l’histoire de l’état civil en France:

L’enregistrement des mariages et sépultures est imposé à partir de 1579 par l’ordonnance de Blois. Ainsi, à partir du XVIe siècle, baptême , mariage et décès sont inscrits sur les registres paroissiaux de l’Église catholique.

C’est en avril 1667,  dans l’« ordonnance touchant réformation de la justice » (aussi dite « ordonnance de Saint-Germain-en-Laye » ou «code Louis ») que la tenue des registres en double est en principe rendue obligatoire. Certaines collections commencent à cette date là.

« Edit du Roy donné au mois d’Octobre 1691, portant création des Offices de Greffiers, Conservateurs des Registres de Baptêmes, Mariages et Sépultures dans les villes du Royaume ou il y a une Justice Royale, Duché Pairies et autres Juridictions pour fournir dans le mois de Décembre de chaque année à tous les curés des paroisses de leur ressort, deux registres cotés et paraphés par lesdits greffiers, à la réserve des premières et dernières pages qui seraient signées sans frais par le juge du lieu, l’un desquels registres servirait de minute, et l’autre de grosse, pour y écrire par les curés les baptêmes, mariages, et sépultures.

L’édit ordonnait aussi que six semaines après l’expiration de chaque année, les greffiers pourraient retirer les grosses qui auraient servi pendant l’année précédente, et que les juges ou greffiers des jurisdictions royales, à qui les grosses de ces registres avaient été remises depuis l’ordonnance de 1667, seraient tenus de les remettre entre les mains de ces greffiers, aussi-bien que les registres des consistoires qui avaient été déposés entre leurs mains en vertu de la déclaration du mois d’Octobre 1685. »

il y a donc eu un office des greffiers de l’Etat civil toujours pour les mêmes raisons, renflouer les caisses de l’Etat à la fin du règne de Louis XIV. Mais cela a mal fonctionné et il fallu attendre l’édit de 1736 pour que La tenue des registres se généralise dans toutes les paroisses. déclaration du 9 avril 1736, rappelant et complétant l’ordonnance de 1667, que l’obligation de tenue en double des registres sera réellement généralisé. Le curé et les témoins doivent alors signer ou apposer une croix ou La déclaration de ne savoir signer.

C’est ainsi que le registre de Pressy 5MIR 669/1 commence en 1723 et le registre officiel 3E669/1 ne commence réellement que le 26 janvier 1737 paraphé et signé selon par « le lieutenant général de la sénéchaussée de St Pôl soussigné commis à cet effet par Monsieur le premier Président du conseil provincial d’Artois conformément à la déclaration du roi du 9 avril 1736 enregistré audit conseil le premier septembre au dit an. »

Marie Marguerite Deruy (Sosa 397 génération9),  jeune fille à marier signe quant à elle, la première page du registre de 1723, comme marraine. le registre est tenu par Zacharie récollet du couvent de Pernes. Elle épousera en 1738 Philippe Pruvost passera sa vie à Pressy, c’est une ancêtre de la branche maternelle Lethellier. Son père Jean François fut sergent de Pressy (décès 1739)

La famille BOUTILLIER apparaît dès les premiers feuillets de ce registre. Simon Boutillier (Sosa 868, génération 10) décédé en avril 1727 était le lieutenant de Pressy. Il eut au moins 3 enfants dont deux sont mes ancêtres; Albert Joseph né en 1695 et Marie Jeanne. Il est dit laboureur ou fermier et aura 8 enfants dont Marie Marguerite en 1739 qui épousera un Boyaval de Pernes, le bourg d’à côté. Il faut surement remonter encore au moins d’une génération, celle d’Antoine Boutillier (Sosa 1736 génération 11) époux de Marie Jeanne Froideval et leurs 5 enfants qui vécurent tous à Pressy. Leurs racines sont donc clairement à Pressy depuis au moins le milieu du 17eme siècle.

La famille MELLIER apparaît aussi très tôt dans les registres; Marie Françoise dès 1728 comme marraine et jeune fille à marier. Cette famille semble ne pas s’être éloigné de Pressy

Julien Dupré, (1811.1889)

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Selon F Le Roy Ladurie (l’histoire des paysans français p 518 à 521) ces régions du nord sont « des régions de grande culture qui, pendant l’époque des Lumières se situent dans l’avant-garde économique; Quelques facteurs généraux agissent fortement selon lui sur la croissance du XVIIIe :

Le développement de vastes fermes qui résistent aux prétentions de l’impôt et de la rente foncière; ces fermes font coexister leur grande exploitation avec des propriétés qui restent souvent petites;

le fantastique chevelu du réseau routier, dont la poussée, dans le Nord-Est est calquée sur les besoins du trafic, de l’urbanisation et des militaires.

la spécialisation des régions et une culture productive (sans jachère) à base de céréales, de choux et de légumineuses (trèfles, fèves et vesces) qui nitrifient le sol et des racines alimentaires et fourragères (pomme de terre betteraves carottes navets). »

La récolte des betteraves, Georges Laugée

Ces familles avaient leurs racines et surtout des terres qu’ils exploitaient de père en fils selon un modèle établi en Artois ce qui leur permettait d’y rester sur plusieurs générations. Les registres de la paroisse m’ont permis de remonter au moins 10 générations dans le cas de mes ancêtres à Pressy-les-Pernes (62). Avez-vous rencontré ce cas là? est-il courant parmi vos ancêtres?

 

Maire perpétuel en Artois en 1694 ?

Dans mon ignorance je pensais les maires issus de la révolution française et les échevins certes du nord mais faisant fonction de maire dans l’ancien régime. Imaginez ma surprise quand dans mes recherches concernant mon ascendance du nord, je croise un  Jean Adrien  Larsé ou Delarsé, maire de Lillers en 1694. Jean Adrien prénom bien masculin donc pas mère (!) mais bien maire et un autre ancêtre  » échevin à son tour », Guillain Martin menuisier né vers 1685 échevin de la ville de Pernes.

Une première recherche dans le dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais (tomme 3) sur Jean Adrien Delarsé nous amène à LILLERS , aux coutumes de la ville. Jean Adrien Delarsé y est présenté comme le premier maire de Lillers ville seigneuriale  en 1694, premier maire en vertu de l’Edit de 1692 qui rendit vénales les charges municipales. Cet Edit du roi de 1692 est alors un mystère. Quelques recherches plus loin;

Edit du Roy [d’août 1692] portant création de maires perpétuels et d’assesseurs dans les hostels de villes et communautés du royaume.

LOUIS par la grâce de DIEU Roi de France et de Navarre,  à tous présents et à venir, SALUT;

le soin que nous avons toujours pris de choisir les sujets les plus capables entre ceux qui Nous ont été présentés pour remplir la Charge de Maire dans les plus grandes villes de notre royaume, n’a pas empêché que la cabale et les brigues n’aient eu le plus souvent beaucoup de part à l’élection de ces Magistrats; d’où il est presque toujours arrivé, que les officiers ainsi élus, pour ménager les particuliers, auxquels ils étaient redevables de leur emploi et ceux qu’il prévoyait pouvoir leur succéder ont surchargé les autres habitants des Villes et surtout ceux qui leur avait refusé leurs suffrages. Et à l’égard des lieux les maires ne sont point établis, chacun de nos Juges voulant s’en attribuer la qualité et les fonctions à l’exclusion des autres, cette concurrence n’a produit que des contestations entre eux, qui ont retardé l’expédition des affaires communes, consommé en frais de procès, et distraits ces juges de leurs véritables fonctions, pendant qu’il s’efforçaient d’usurper celles qui ne leur appartiennent pas, et fatiguer nos peuples par la diversité des ordres qui leur étaient donnés en même temps sur les mêmes affaires.

C’est pourquoi Nous avons jugé à propos de créer des Maires dans toutes les villes et lieux de notre royaume qui n’étant point redevable de leurs charges au suffrages des particuliers et n’ayant plus lieu d’appréhender leur successeurs, en exerceront leurs fonctions sans passion et avec toute la liberté qui leur est nécessaire pour conserver l’égalité dans la distribution des charges publiques; d’ailleurs en étant perpétuels, ils seront en état d’acquérir une connaissance parfaite des affaires de leur Communauté, et se rendront capables par une longue expérience de satisfaire à tous leurs devoirs et aux obligations qui sont attachées à leur ministère; et d’autant que dans les principales Villes de nôtre Royaume, le grand et l’importance des affaires qui y surviennent fort souvent, demandent le secours et l’application de plusieurs personnes d’expérience et zélées pour le bien public, Nous avons cru qu’en donnant aux communautés un Chef ou premier Officier éclairé, Nous devions en même temps créer en titre d’Office un certain nombre de conseillers et assesseurs, tirés d’entre les plus notables Bourgeois, qui se rendant plus capables que les autres, de remplir les Charges….(morceau de page manquante).

Cette première partie justificative m’a paru suffisamment importante pour être retranscrite intégralement. Le roi y explique pourquoi il crée de nouvelles charges. La deuxième partie est le résumé des droits et devoirs du nouveau maire. Il parle de leurs nouveaux privilèges dont le titre de noblesse.

« Ils convoqueront les assemblées générales et particulières esdits Hostel de Ville, ou il s’agira de l’utilité publique, du bien de notre service et des affaires de la communauté.

Ils recevront les serments des échevins, des capitouls, jurats, consuls et autres pareils officiers, après qu’ils auront été élus, dans les Assemblées tenues es Hôtels et Maisons des villes, auxquels présideront les dits maires, sans que l’on puisse à l’avenir, faire ailleurs les dites élections. ….

Ils présideront à l’examen des comptes.

Les greffiers ne pourront expédier aucun ordre qu’il ne soit signé des maires.

L’ouverture des lettres et ordres ne sera faite qu’en présence des maires.

Ils allumeront les feux de joie et porteront la robe rouge.

Ils jouiront du titre et privilège de noblesse dans les Villes où il a été par nous rétabli et confirmé…

Ils seront exempts de tutelle,  curatelle, de la taille personnelle dans nos Villes taillables , de guet et garde dans toutes nos Villes, du service du ban et arrière ban, du logement des gens de guerre, et autre charges et contributions…

Faisons défense de plus élire et nommer à l’avenir aucun maire.

Défense à nos officiers d’en prendre à l’avenir la qualité de maire, d’en faire aucune fonction dans les hôtels de ville et autres lieux (3000 livres d’amende).

Suppression des anciens maires leur titre et qualité.

Attribution des gages et des paiements sur les simples quittances des maires.

Créations d’assesseurs héréditaires.

Il s’ensuit les fonctions et privilèges des assesseurs.

Le roi a donc créé dans la plupart des villes un office de maire et des offices d’assesseurs en remplacement des syndics choisis par les habitants, pour les raisons citées dans l’Edit d’août 1692 mais aussi pour une raison moins avouable, les caisses de l’Etat étaient vides. La création de nouvelles charges payantes va donc les aider à les renflouer .

Quentin Metsys, les collecteurs d’impôts.

Le Maire ou maïeur faisait parti de l’échevinage comme les échevins. Il y avait également un procureur syndic un greffier et un argentier. l’échevinage gérait et administrait les affaires de la ville; il y exerçait la haute moyenne et basse justice; ils se réunissaient trois fois par semaine (Bultel, notice d’Artois)

Au vu de l’importance de la fonction je suis surprise de ne pas avoir noté plus de maires en fonction à cette période dans les archives.

Jean Adrien Larsé décèdera le 4 mars 1700 à Pernes à l’âge de 50 ans. Son fils , Jean Baptiste fut maire également à Arras où il est cité en 1717.

Mes arrières grands-mères, les sœurs Salmon de Pressy.

Mes arrières grands-mères s’appelaient Elise et Marine Salmon. Je ne les ai pas connues, mais j’ai cherché à leur rendre hommage à travers les tableaux d’un « peintre de la ruralité »  Julien Dupré (1851.1910), inspiré par la campagne picarde de Saint-Quentin et Nauroy. Ils m’ont permis de mettre des images sur des mots quelques fois bien « secs » des Archives.
julien-dupre.-la-vache-blanche-v.-1890-

Julien Dupré, la vache blanche.1890

Marie Claire, Elise et Marine étaient trois sœurs nées à Pressy (62).  Leur mère Cécile Eléonore Boyaval avait épousé à 21 ans Clément Salmon, cultivateur,  de 5 ans son aîné, précialquais de naissance, comme elle et leurs ancêtres. Elle mit au monde six enfants. Seuls trois ont atteint l’âge adulte.
L’aîné, Elie un garçon né « presque » neuf mois après son mariage,   le 12 mai 1859. Ce premier garçon ne vécut  que 7 ans.
Cinq ans après naquit Marie Claire, le 20 juin 1864.
julien dupré vaches

Julien Dupré 1851.1910 retour à la ferme.

 Puis vint Elise Stéphanie Joseph le 20.1.1868, elle vécut 4 mois.
Elise Stéphanie Josèphe,deuxième fille du même prénom est née le 9 avril 1869. Son père Clément Salmon avait alors 37 ans et était maire de Pressy.
Au recensement de 1872, Clément et Henri Salmon les deux frères se partageaient la ferme, avec  Jean Baptiste Boyaval leur beau père, 68 ans et son épouse Sophie Découfour, 67 ans.
Elie Jules Joseph arriva le 10.2.1876 et mourut en 1878 à l’âge de deux ans.
La petite dernière Marine arriva le 12 avril 1879, 10 ans après Elise.
Cécile Éléonore était ménagère.Son travail consistait bien sûr au ménage de la maison, mais dans le nord on employait aussi ce mot pour tout ce gravitait autour de la ferme.
julien dupré les oies

Julien Dupré; les oies.

Elle s’occupait des volailles, de la traite des vaches, allait au marché vendre ses œufs et le  beurre qu’elle fabriquait. Elle éduquait ses trois filles Marie Claire, Elise et Marine à devenir de bonnes « ménagères ».
julien dupré vache réfractaire

Julien Dupré, la vache réfractaire.

 Le 29 juillet 1889, Clément Salmon décède et laisse son épouse veuve à 52 ans, marie Claire  a 25 ans, Elise 20 ans, et Marine 10 ans.
 La ferme était dans la rue centrale de Pressy, la rue du Bas, à côté vivait sa sœur, Lucie Boyaval,et son beau frère Henri Salmon.
julien dupre-porteuses-de-gerbes.jpg 1880

Julien Dupré-porteuses-de-gerbes. 1880

 Le 30 avril 1892, Marie Claire épouse Omer Mellier de Pressy, qui deviendra cheminot.
Le 18 mai 1895, Elise épouse Henry Louis Joseph Lethellier. Elise décède le 24 décembre 1912, laissant trois enfants, Léa à peine 14 ans, Léo 12 ans et le petit dernier né en 1906, Gabriel 6 ans. Léa s’occupera de ses frères avec l’aide de sa tante Marine.
Le 1er juin 1903, Marine épouse Edouard François Joseph Mellier un frère cadet d’Omer de 14 ans  plus jeune. Elle aura de nombreux enfants dont une fille Juliette, son deuxième enfant née en 1907.
Gabriel Lethellier épousera Juliette Mellier, mes grands-parents maternels étaient cousins germains comme vous l’aurez compris.
Elise (1869.1912) et Marine (1879.1957) sont mes deux arrières grands-mères maternelles.
julien dupré la fenaison

Julien Dupré, la fenaison.

Une branche maternelle Pas-de-Calaisienne.

Le Pas-de-Calais et encore plus précisément un petit village  dont les habitants sont nommés les percialquois, voila mon sujet. Un petit village, où la population va de 146 âmes en 1793 à 292 en 2013, qui a pour nom Pressy -les-Pernes, arrondissement Arras.

Village de l’Artois,  il est bordé par des communes comme Sachin, Bours, Pernes, Marest, Tangry, Sains-les-Pernes. Je n’ai eu aucun mal à y retrouver mes ancêtres, environ 90% de cette branche maternelle vécu à Pressy ou dans les environs immédiats.

2006 PRESSY 01

 

D’après le dictionnaire Historique et Archéologique du Pas-de-Calais (1880), Pressy était anciennement  dans le canton de Heuchin (supprimé en 2014) maintenant Canton de Saint-Pol-sur-Ternoise  .

On  trouve dans ce canton des collines souvent couronnés de bois, des plateaux et de nombreux cours d’eau dont le plus important est la Ternoise. En général la terre y est fertile, même si on y trouvait autrefois « dans certaines communes un bief rouge ou noir difficile à labourer que le marnage et la culture ont amélioré ».
En 1810, 3,800 hectares étaient ensemencés en blé, 548 en seigle, 37 en orge, 331 en scourgeon, 68 en pamelle, 1,975 en avoine, 32 en œillettes, 95 en lin, 2 en tabac, 148 en légumes, 1,589 en prairies artificielles, et 4,594 restaient en jachères.
D’après l’auteur, ces chiffres étaient déjà bien différents en 1880.
Des fabriques de sucre à Pernes et à Anvain ont favorisé la culture de la betterave par contre les filatures de laine de lin à Bours, les métiers à faire la toile à Heuchin, les deux poteries et la tannerie de Pernes avaient déjà disparus en 1880.
Le canton autrefois traversé par des voies romaines allant d’Arras et Amiens à Thérouanne et Septemvium (carrefour de sept voies romaines) est sillonné par un important réseau routier et le chemin de fer depuis 1874.
Le village de Pressy est situé dans un petit vallon sillonné par un cours d’eau qui va rejoindre la Clarence à Pernes après un parcours de 2 km. Il comptait 13 feux et 64 personnes en 1768. Un hameau nommé « le Faux »qui faisait parti autrefois de Noyelles dépend maintenant de Pressy.
 Son origine;
En 1152, Pressy dépendait déjà de la châtellenie de Pernes.
La commune a pris le nom définitif de Pressy-les-Pernes  en 1720. Mais le dictionnaire topographique écrit par le conte de Loisne en 1907 précise qu’elle est connue depuis le XIe siècle.
Son nom viendrait de Priscius, nom d’homme
(extrait du Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, par le comte de Loisne, 1907) :
-XIe siècle : PERCETUM
-1145 : PRECI (charte de Saint-Bertin)
-XIIIe siècle : PERCHI (charte d’Artois)
-1400 : PRECHI (archives nationales)
-1429 : PRECHY
-1415 : PRECY-lez-PERNES (cartulaire des chartreuses de Gisnay)
-vers 1512 : PERSY (Tassart, pouillé)
-1542 : PRESY (épigraphie, Saint-Omer)
-1720 : PRESSY-les-PERNES
Le nom serai même connu avant l’an 696. Bérenger, l’un des assassins de deux missionnaires SS Lugle et Luglien serait de Pressy.  Selon la légende, le pays était alors couvert de bois, dépeuplé, sans communication. le brigandage y régnait alors en maître. (Mémorial Historique et Archéologique du Pas-de-Calais.)
Son église Saint Martin;
 Sur le plan religieux, Pressy était dans le doyenné d’Auchy-au-Bois, son église s’appelle Saint Martin et fut toujours « secours » (dépendante) de la paroisse de  Sachin .
Elle tient son nom de la légende du pas Saint Martin; celle ci raconte qu’ en passant trop près de l’église, le cheval de St Martin y laissa l’empreinte de son sabot sur un bloc de grès. Depuis les voyageurs fatigués, se sentent reposés en y posant le pied.
L’église primitive de 1569 était bâtie sur ½ mesure. En 1725, la toiture avait disparue sur la moitié de l’édifice et la communauté paroissiale manquait de moyens pour faire des travaux. Elle fut vendue nationalement avec son clocher, le 10 prairial an 7 à un habitant de la commune. D’après une note de M. le Chanoine Parenty, l’ancienne église de Pressy ’’ paraissait avoir eu  autrefois la forme d’une croix, dont les bras auraient été démolis car on voyait encore les arcades ogivales’’
2006 PRESSY église

Eglise St Martin de Pressy, photo 2006.

Elle fut rebâtie en 1863 dans un style ogivale très simple ( en pierres et en briques pour le chœur ).
Aux dernières nouvelles, Pressy rejoindra en 2017 la communauté de commune les Vertes collines du Saint Polois (la voix du Nord).
Le registre catholique remonte à décembre 1723 et faire ma généalogie revient quasiment à faire un relevé de la commune depuis la famille Boutilliez et le décès de Simon à Pressy, en 1727,  ancêtre commun aux familles Mellier et Lethellier.
Sources;
Mémorial Historique et Archéologique du Pas-de-Calais.
extrait du Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, par le comte de Loisne, 1907

Se remotiver……

Passer trois mois sur une branche de ma généalogie a été très confortable comme un vêtement douillet que l’on enfile tous les matins. Mais, (il y a un « mais »), quand on décide de passer à autre chose, même si le sujet est tout trouvé, le démarrage est difficile. Il faut recommencer, vérifier, chercher de nouvelles idées, consulter d’autres Archives, lire des publications, ou encore changer de région…

J’en étais à ce stade quand j’ai cherché comment me remotiver et ne pas reculer devant l’obstacle, un peu perdue devant l’ampleur de la tâche. Ma solution n’a pas la prétention d’être LA solution, mais celle-ci était  évidente pour moi. Les semaines ou les mois à venir seront consacrés à ma généalogie du coté maternel et donc à l’ascendance LETHELLIER et MELLIER du Pas-de-Calais.

paul Klee, l'harmonie de la flore nordique(1927)

Paul Klee, l’harmonie de la flore nordique(1927)

Pratiquement, je suis depuis le début et toujours Hérédis (2015),  je commence alors par éditer l’ascendance d’un ancêtre maternel. Dans « choisir un arbre », ascendance, puis arbre mono-page, j’ai une préférence pour le modèle Arysis, 5 générations. Ensuite, armée de stylos fluorescents,  je passe en vert les mariages enregistrés et en rouge les recherches à faire ainsi que les modifications d’affichage des villages, bref les anomalies. Ce qui donne un document bigarré mais parlant. Beaucoup de rouge veut dire beaucoup de recherches, ce qui est le cas au delà de la génération 8. C’est l’occasion de vérifier les sources, les incohérences. En général ce document suffit à me motiver pour aller consulter les Archives en l’occurrence celles du Pas-de-Calais.

lethellier arbre ascendance

Lethellier arbre ascendance Hérédis.

Et si cela ne fonctionne pas? J’ai un joker. Je recherche les dictionnaires historiques et archéologiques de la région du Pas-de-Calais, ou les inventaires, ou encore un livre. Pour cette branche, ce sera « Les paysans français d’Ancien Régime » Emmanuel Le Roy Ladurie.

Ma curiosité n’est toujours pas piquée?……….. j’abandonne, je repasserai plus tard.

 

Prénoms et généalogie.

Aujourd’hui, il  sera question de prénoms. Choisir un prénom, c’est pour la vie et celui qui nous est attribué le jour de notre baptême ne peut pas être changé si facilement. Le site officiel de l’administration publique française, explique;

Pour changer de prénom, la personne doit justifier d’un intérêt légitime. C’est le cas si :

  • son prénom ou la jonction entre son nom et son prénom est, par exemple, ridicule ou peut lui porter préjudice,
  • ou si elle veut franciser son prénom.

L’adjonction ou la suppression de prénoms peut également être demandée.

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Sosa 1000.

Sosa un numéro; le 1000

Au début, je pensais parents,  grand-parents, éventuellement arrières grands-parents. je ne voyais pas un arbre mais une branche, et n’envisageais même pas d’aller plus loin, faute de moyens. Ma pensée était linéaire, et « mon arbre »ne comportait que des noms et des dates. Quand j’ai découvert en particulier par l’intermédiaire des blogs (qu’ils en soient tous remerciés) des arbres de 1000, 5000 individus, je me suis dit; mais comment? ces mêmes blogs m’ont expliqué qu’il existait une numérotation, une façon de calculer, des logiciels pour y parvenir. Je dois une partie de mon organisation à « la gazette des ancêtres » et quelques autres.

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