Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au 19° siècle.

Bien entendu, je ne pouvais pas en rester là,  pourquoi une famille comme les Patureau partait de France vers 1840, comment, à partir de quel port, avec qui?
et je n’ai toujours pas de réponses ou alors incomplètes….

oncle sam mifrants Keppler

« Welcome to all » J.Keppler,1880.

Émigrer,oui, mais, …..
pourquoi?
  • De 1538 à 1685, avant la révocation de l’Édit de Nantes, les protestants fuient les persécutions en France. 1685 est le premier mouvement important d’émigration vers les colonies britanniques.
  • De 1815 à 1817 seconde vague d’émigration. La révolution, la chute de Napoléon entraînent des troubles politiques ce qui conduit à une vague  plus massive vers les États-unis. Mais contrairement à la première fois, les émigrants viennent plus chercher un refuge qu’un asile définitif. Les chiffres sont alors très approximatifs.
  • C’est à partir de 1820 que les autorités américaines tiennent le compte des entrées d’immigrants mais pas des retours qui n’apparaissent qu’en 1908.

En France dans les années 1830, 1840, 1850 certaines sociétés recherchaient du profit en créant des colonies commerciales. Ils envoyaient  des agents sillonner le pays pour recruter des émigrants principalement en Alsace Lorraine pour l’Amérique ou la Russie.

  • 1846.1854 l’ émigration française vers les États Unis est de la plus grande ampleur avec un pic entre 1847 et 1851. A la fin de ces années 40, il existe en France une crise de pauvreté liée en particulier à la croissance démographique surtout dans les campagnes et un ralentissement industriel. Cette crise économique est une première raison, la révolution de 1848, la répression sanglante, le coup d’état de Napoléon III en est une autre mais ces émigrants partent  plus souvent vers la Californie et le Texas. 1851 l’immigration atteint un maximum absolu lié non pas aux conditions de vie en France, mais à la découverte des mines d’or en Californie en 1848. Cette découverte a entraînée un rush de courte durée. Les mines d’or n’ont pas tenu leurs promesses, beaucoup ont abandonnés, d’autres sont même repartis. En France, les habitants de certaines régions émigrent plus que d’autres. Les alsaciens et les lorrains frontaliers émigrent souvent pour des raisons de religion, par contre,les habitants de quelques endroits isolés répondaient eux aux courriers de parents ou amis qui les incitaient à les rejoindre. On peut juste en conclure qu’ils sont partis pour des raisons économiques. Les motivations individuelles de départ sont difficiles voire impossibles à cerner.
Edouard_Manet_port de Bordeaux et ses gabares

E Manet, port de Bordeaux et ses gabares, 1871.

  • 1866.1867 la Nouvelle Orléans est le centre du commerce du coton qui fournissait le fret aux navires. C’est ce commerce qui permettait  les aller et venues France Nouvelle Orléans. Les raisons de l’émigration semblent alors plus économiques, le mirage américain.
D’anciens documents donnent des renseignements sur le nombres de passeports délivrés à Bordeaux:
1837 ; 238 passeports délivrés à Bordeaux
1839 pic de 307 passeports délivrés
1842; 74 passeports
1843  seulement 38 passeports
Comment retrouver ces documents:
Les documents qui enregistrent les migrations peuvent être en France ou dans leur pays de destination.
En France
  • les demandes de passeports
  • les listes de départs

Les Passeports sont des documents très anciens ils signifiaient au départ « passer un port ».

« Les émigrants devaient avoir un passeport qui, semble-t-il, était accordé par une autorité proche de leur lieu d’habitation, et un visa délivré par l’autorité proche de celui du départ ». Les passeports sont délivrés par les préfectures et conservés aux archives départementales. Le contrôle des candidats au départ était vraisemblablement basé sur des raisons politiques, policières ou militaires. Ces documents mentionnent la date de délivrance, le nom, prénom, âge, le domicile le lieu de naissance la destination et la situation familiale si la famille accompagne le demandeur. On peut trouver ces listes en particulier dans le Haut Rhin, le Bas-Rhin, la Moselle, la Gironde.
Antoine Héroult, vue du port de Bordeaux, vers 1850 Collection Daniel Thierry.

Antoine Héroult, vue du port de Bordeaux, vers 1850 Collection Daniel Thierry.

Je me suis intéressée plus particulièrement au départ du port de Bordeaux et à destination de la Nouvelle Orléans.
« Pour l’outre-mer, Bordeaux était un point de départ très fréquenté : son port était ouvert sur l’Atlantique Sud et les Caraïbes principalement, mais également sur la côte Est des deux Amériques. Des bateaux partaient aussi vers l’océan Indien et l’Extrême Orient, mais la grosse masse des émigrants allait vers l’Ouest. »
« visas en bordelais » est un site sur l’immigration au départ de Bordeaux au cours du 19°siècle.
La recherche sur ce site nous donne 4 résultats. je vous en livre un.
Le 16septembre1840,
PATUREAU Pierre, a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Préfet au lieu de Dordogne.
Il (elle) est parti(e) à destination de La Nouvelle Orléans.Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : 4M666.
Numéro dans le Registre des visas et dans l’année : 403.Il n’y a pas d’information complémentaire disponible sur le navire.
 Il y a une cohérence mais pas de certitude. Il était porteur d’un passeport de Dordogne, sa destination était la Nouvelle Orléans et en 1840. Mais on ne connait pas les accompagnants.
 La recherche dans les registres des Archives Départementales de Bordeaux nous renseigne sur un autre Patureau;
Passeport

Louis PATUREAU, commis négociant, natif de la Roche Chalais en Dordogne et demeurant à Bordeaux au 24 rue Pon …. monsigné fait une demande au maire de Bordeaux le 10 octobre 1847, qu’il signe A Patureau. Il est âgé de 20 ans ce qui le fait naître vers 1827. Il mesure 1.59 cm, visage ovale, cheveux châtain et sans barbe. Il va à la Nouvelle Orléans rejoindre son frère ….

 Ferdinand Pierre a effectivement un frère Louis, fils de Pierre et Anne Rose Machet né le 14 novembre 1827. Pour les passeports de la famille Patureau, il faut surement les chercher en Dordogne.
Du coté des Etats-Unis;
Les passagers partaient de tous les ports français, Bayonne, Bordeaux, Nantes, La Rochelle…les listes de passagers sont incomplètes. Alors on se tourne vers deux centres au large de New-York qui ont enregistrés des milliers d’entrées;
  • Castle Garden, situé sur l’île de la Battery de 1855 à 1890
  • Ellis Island de 1892 à 1954 (remplaçant Castle garden)
Un certain L.A patureau âgé de 31 ans est sur la liste des passagers du  Mosers Taylor en direction de la Nouvelle Orléans en 1860.
Ce sont les trois sites que j’ai consulter dans ma recherche. Il y en a d’autres beaucoup d’autres . Si je peux esquisser une hypothèse, je dirais que les frères Pierre et Louis Patureau ont fait plusieurs voyages  Bordeaux- Nouvelle-Orléans pour des raisons commerciales.
De toutes façons, j’ai fait un beau voyage virtuel où l’émotion est garantie quand vous entrez un nom dans une base de données.
 Sources
AD 33; http://gael.gironde.fr/passeports-search-form.html

http://www.libertyellisfoundation.org/

http://www.castlegarden.org/

http://www.persee.fr/doc/remi_0765-0752_1990_num_6_1_1225

http://louisiane.blogs.sudouest.fr/tag/g%C3%A9n%C3%A9alogie

 

 

 

9 réflexions sur “Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au 19° siècle.

  1. Pingback: 100ème article du blog de Nelly. | Nelly, ancêtre du Poitou

  2. Bonjour.je recherche depuis quelque années a retrouver la trace d’un aïeul parti pour l’Amérique dans les années 1830 à1850 du nom de famille Bégrand, parti de mon petit village de la HAUTE SAÔNE 70 ( Est de la France). Sur internet, je ne trouve rien aux états unis si ce n’ai que le nom de famille, mais rien pour m’aider a retrouver leur provenance. Pouvez vous s’il vous plais m’aider ou me conseiller. Merci beaucoup. Je souhaite y arriver. Salutations respectueuses. PS: Pendant mon enfance j’ai toujours entendu dire qu’il avais envoyé une carte postale depuis l’Amérique. et puis plus rien. J’ai 62 ans . Ce serais magnifique.

    • J’ai mis du temps à vous répondre et je m’en excuse. Je ne suis rien de plus qu’un apprenti généalogiste qui travaille à partir de documents sur internet. Mais si je peux me permettre quelques idées; je rechercherai dans la région d’origine les parents, les frères et sœurs, lirai les recensements du village pour mieux cerner sa date de départ. On peut aussi s’interroger sur les conditions économiques dans la région,pourquoi partir, son métier, rechercher le testament des parents pour voir s’il est mentionné, et établir une ligne de vie de cet aïeul.
      Il y a sûrement d’autres idées, vous pouvez vous adresser à des généalogistes, ou des généabloggeurs de votre région. Ils pourront mieux vous guider. En habitant dans l’ouest nos aïeux partaient plus facilement par la mer et donc les ports. Mais dans l’est? Qu’elle était la meilleure voie pour eux?
      Je vous souhaite une bonne recherche, qui promet d’être passionnante.

  3. Hello from Baton Rouge, LA in USA!
    I am Dana Marie Patureau and I am your distant cousin if you are related to Pierre Patureau mentioned above. (My Daddy is Elmo Leobon Patureau Jr.) I have all the answers and history you seek and would love to share pictures etc with you! We have an attorney in the family that has done extensive genealogy history of the Patureau’s! I have been to France but would love to visit again and meet « my people » one day! Please email me! I look forward to hopefully hearing from you soon! 😉🇺🇸🇫🇷

    • Excusez-moi si j’ai mis aussi longtemps à vous répondre. La première surprise passée, j’ai voulu vous faire un mot spécial et finalement j’ai répondu par le blog, qui me permettait une réponse plus complète. Je serai ravie de vous connaitre mieux, n’hésitez pas à me recontacter.

  4. Pingback: Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au XIXème siècle, suite. | Nelly, ancêtre du Poitou

  5. Bonjour.

    J’ai découvert votre site par hasard. Dans notre famille CAUBET (issue de Caubet-Rougagnac pour la branche paternelle de mes fils) divers Pyrénéens et natifs du Sud Ouest ont suivi les chemins de l’émigration vers les Amériques (Nord et Sud suivant les époques).

    Les plus proches du 19ème siècle sont des ROUGAGNAC ( déformation de REGAGNON originaire D’AULON au 18ème siècle via un couple REGAGNON -SOUBIROUS marié à Tarbes (natifs d’Aulon et Lourdes) déformé en ROUGAGNON puis ROUGAGNAC à Tarbes ) dont descendance à Bordeaux et au Taxas.
    Issu du couple Dominique ROUGAGNAC (dit ROUGAGNON) (1813-1885) et Catherine ROGALLE (1812-1899) , le frère de notre ancêtre Jean ROUGAGNAC (1839-1889) , savoir Henry Jean Marie Cesaire Martin ROUGAGNAC (1853-1925) était né le 27 août 1853 à Vic en Bigorre, Hautes Pyrénées et il est mort à Houston, Comté de Harris au Texas le 21 décembre 1925, où il est inhumé. Il a émigré en Louisiane où il s’est marié avec Margaret Ernestine MERETO le 22 Janvier 1881 Shreveport, Louisiane. Shreveport bâtie sur la Rivière Rouge ( Red River ) en Louisiane était alors le point de rencontre et le carrefour avec la Route du Texas ( Texas Trail ) des premiers immigrants. puis le couple à émigré à Houston au Texas , lieu souche de sa descendance américaine avec son épouse Margaret Ernestine MERETO (1858-1897). Cette épouse Margaret Ernestine MERETO épouse ROUGAGNAC était née en Louisiane (sans plus de précision ) et elle est décédée à l’âge de 38 ans à Houston, Comté de Harris au Texas le 8 octobre 1897 où elle est inhumée . Ils ont eu 1 fils connu , né John Franck ROUGAGNAC ° 10 -10-1881 Shreveport Louisiane -+ 25-02-1905 Houston, Texas époux le 20-02-1905 à Houston, de Margaret Ernestine WARD native du Texas ( ° 06-Mai-1884 Lynchbourg-+ 8 Mai 1969 Houston) dont descendance ROUGAGNAC (en voie de disparition en 2020) SEBASTIAN, ANDERSON…

    Henry ROUGAGNAC (1853 -1925), fondateur des ROUGAGNAC du Texas avec son épouse Margaret MERETO (1858-1897) immigré en Louisiane ( passeport de 1872) à Baton Rouge où il était restaurateur, restera Restaurateur à Houston au Texas jusqu’au 20 ème siècle.
    Henry ROUGAGNAC (1853- 1925) est répertorié à la Nouvelle Orléans en Louisianne dès 1884. au bar  » Lo Mokero (le fumeur ? ) » – HENRY ROUGAGNAC ht h e Sole Agent hb 914 Preston Avenue Phone 474 an 3a (1884). En 1888 A la Louisianne comme  » Bar TENDER « Il aurait été restaurateur. Adresse en 1891 : btrd- Crystal Saloon, h 23w, Johnson (Texas certainement , il y a un autre Johnston au Tennesse et un lieu dit en Louisiane ?. Au début du XXème siècle il travaille au Ruby Salon et Restaurant d’Houston au Texas.
    En France le patronyme Rougagnac en a disparu définitivement avec la mort d’Henriette ROUGAGNAC (1908-2005) épouse CAUBET (grand-mère paternelle de mes fils CAUBET) .

    Les descendants de Henry ROUGAGNAC des USA ont servi dans l’armée de l’air, un de ses petit- fils Américain Hehri Andrew ROUGAGNAC (le dernier des descendants mâles porteur du patronyme: 1922-1945 ) pilote d’avion américain Allié , a été abattu à LUZON dans les ILES PHILIPPINES lors de la dernière guerre mondiale le 15 Mars 1945.

    NB : 1 Parent cousin ou oncle migrant à la Nouvelle Orleans en 1853 avant Henry ROUGAGNAC (déformation de ROUGAGNON ) : AD 33 (Gironde ) Cote 4 M 735/643 Police Générale PASSEPORT à l’ETRANGER. Registre 72 N° 643 -du 23 Septembre 1853 à Bordeaux, un parent natif d’Aulon vers 1836 en Haute Garonne Dominique REGAGNON, demeurant à Bordeaux 4 Rue Entre Deux Mers, allant à la Nouvelle Orléans sur le Claiborne où il travaille , âgé de 22 ans, 1, 68 mètre, Cheveux chatains, front bombé, sourcils châtain, yeux gris, nez pointu, bouche petite, barbe châtain, menton rond, visage allongé, teint coloré (pièce déposée : avis du maire) le porteur du passeport ne sait signer.—————.

    Comme je suis une vieille dame, je ne souhaite pas avoir mes informations sur un site autre que GENEANET où figure notre généalogie (qui a été déjà abondamment copiée en ce qui concerne les ROUGAGNAC) ou éventuellement le vôtre pour les correspondants intéressés.

    Étant pour la généalogie ouverte et accessible je vous félicite pour votre site.
    Cordialement

    Erika Caubet Bachem

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