Meilleurs vœux pour 2021.

Il est temps, il est grand temps.

Tout d’abord Il est temps de vous présentez mes meilleurs vœux pour 2021 et meilleurs, il faudra qu’ils le soient.

Alors qu’un troisième confinement se profile, il est temps que je me remette à écrire. Oui, écrire me manque, vous raconter mes ancêtres et mes découvertes également. Il y a deux ans, il y avait le travail et le blog. C’était tout. Depuis, liberté retrouvée, je me suis dispersée, le temps s’est dilué mais si tout est question d’organisation je dois bien arriver à écrire à nouveau. Nous verrons bien. Je ne promets rien.

Pour commencer l’année je voudrai vous raconter le cadeau que j’ai reçu le 31 décembre juste avant le réveillon. Dans un courriel, geneanet « Vsigrid » me demandait si j’avais connaissance sur le site Mémoire des hommes d’un document concernant l’enrôlement de Jacques Lethellier dans le régiment de Lorraine. C’était un beau cadeau.

Je savais qu’il avait fait parti du régiment d’Egmont ( article avril 2018). Ce document précise qu’il faisait parti du régiment de cavalerie de Lordat-Rosen, enrôlé pour 6 ans en septembre 1730. il est bien le fils d’Antoine et de Marie Augé natif de la ville de Baccarat. Mais surprise, ses deux frères furent enrôlés dans le même régiment, François Le Thellier dit François en mai 1731 et Claude Thellier dit cadet en juillet 1731 pour 12 ans.

Mieux encore, j’ai eu la description des trois hommes; ainsi Jacques Thellier dit Le Thellier était âgé de 27 ans, d’une taille de 5 pieds 5 pouces, les cheveux blonds cendrés, les yeux bruns, le nez bien fait et relevé, le teint beau, belle physionomie .

François Le Thellier dit François était âgé de 23 ans au moment de son enrôlement de taille 5 pieds 4 pouces passés, les cheveux blonds, les yeux bleus le nez long, belle physionomie marquée de rousseurs.

Claude Thellier dit Cadet était âgé de 20 ans en 1731, avait une taille de 5 pieds 3 pouces, des cheveux blonds, les yeux bruns et beau, le nez court, le visage gros, tant soit peu marqué de rousseurs.

J’émets une réserve sur l’âge des enrôlés. En effet pour avoir retrouvé les actes de naissance de François (22 août 1713 Luneville) et Claude (7 juillet 1716, Neufmaisons), ils devaient avoir respectivement 17 et 15 ans!

Jacques Thellier se maria dans le Pas-de-Calais en 1749 puis 1758, eut des enfants devenant ainsi mon ancêtre. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ses frères…..

Sosa 2020, Eustache, François ou Charles Theret?

C’est avec un peu de retard que je me soumet à l’exercice avec l’idée un peu simpliste que : »facile, je rentre le numéro 2020 dans mon logiciel hérédis et bim , j’ai la réponse ».

Et bien non. Cela ne s’est pas passé comme ça.

Le logiciel a bien fait son travail, ce sosa 2020 est bien un homme, ancêtre du côté maternel, ou plutot la mère de la mère de la mère…pas de surprise; oui et non.

J’ai voulu vérifier et là, c’est devenu plus compliqué.

Sosa 3; ma mère

Sosa 7; Juliette Mellier

Sosa 15; Marine Salmon (1879-1957) la soeur de Elise sosa 13

Sosa 31; Cécile Boyaval (1836-1913)

Sosa 63; Sophie Decaufour (1804-1887)

Sosa 126; Louis joseph Decaufour (1765-1855)

Sosa 252; Louis Barnabé Decaufour (1736-1820)

Sosa 505; Marie Jeanne Theret

julien Dupré

A  ce moment là je m’aperçois que la filiation n’est pas prouvée. Comme beaucoup sur geneanet, j’ai considéré comme acquis qu’elle était la fille de Jean François Theret et Marie Antoinette Carau. Mais je n’ai aucune preuve. Son mariage avec Louis Georges Decaufour le 26 novembre 1727 à Valhuon dans le Pas-de-Calais ne mentionne pas de parents et les témoins ne nous donnent pas de renseignements supplémentaires.

Une recherche sur marie Jeanne Theret à Valhuon et aux environs ajoute à la confusion. Il y en a au moins 3;

Marie Jeanne Theret née le 9 juin 1699 à Valhuon de Pierre Theret et Barbe Robbe, petite fille de Charles Theret et Froment Marie Marguerite.

Marie Jeanne Theret née le 17 février 1700 à Bryas, fille de jean François et de marie Antoinette Carau, petite fille de Eustache Theret et Marie Jeanne Dassonval.

Marie Jeanne Theret née le 14 janvier 1701 à Valhuon, fille de michel Theret et de Marie Jeanne Boidin, petite fille de François Theret et Isabelle Hanel.

Julien Dupré

Julien Dupré; les travaux des champs.

A partir de son mariage Marie Jeanne Theret épouse Decaufour, vit à Bours, pays de naissance de son mari. Elle aura au moins 8 enfants. Les 5 premiers naissent à Bours; Suzanne (1728), Gaspard (1730), Philippe François (1731), Marie Françoise (1732), Georges (1733). Les 3 derniers naissent à Valhuon; Louis Barnabé (1736), mon ancêtre, Marie Josèphe (1740.1742), Pierre François (1741.1741).

Les prénoms ne donnent aucune direction sinon celui de François.

Les noms des parrains et marraines ne nous renseignent pas plus sauf pour les enfants nés à Valhuon. Louis Barnabé a pour marraine Jeanne Françoise Theret, Marie Josèphe a pour parrain Martin Jovenet, et Pierre françois a pour marraine Marie Adrienne Theret épouse Jovenet. Jeanne Françoise et Marie Adrienne sont les filles de Pierre Theret et Barbe Robbe et les soeurs de Marie Jeanne Theret née à Valhuon en 1699. Elle était la petite fille de Charles Theret qui serait alors mon Sosa 2020.

Je complète donc selon la plus forte probabilité;

Sosa 505; Marie Jeanne Theret (1699-1776)

Sosa 1010; Pierre Theret (1670-1727)

Sosa 2020; Charles Theret (vers 1730-1710)

Que sais-je sur Charles Theret? Peu de chose en vérité. Il serait né entre 1620 et 1630 à Valhuon (62) . Il épousa Marguerite avant 1670 et eut au moins deux enfants. Pierre né vers 1670 marié à Barbe Robbe vers 1690 et Marie Adrienne qui épousa Guillaume Boury. Je ne connais pas sa profession. Il décèdera « atteint de débilité » le 10 janvier 1710 à Valhuon à l’âge de 80 ans, veuf depuis 1707. Il est mon ancêtre au moins deux fois mais Michel Theret et Marie Jeanne Boidin sont également mes ancêtres mais pas Sosa 2020.

JulienDupré, pause de midi.

Julien Dupré, le déjeuner des faneurs, collection particulière.

Tout ceci est une hypothèse qui demande à être confirmée par un contrat de mariage ou une sucession voire un partage, ce qui n’est pas possible à ce jour.

 

 

Année 2019 et numéro de Sosa.

L’idée de rechercher l’ancêtre correspondant à l’année 2019 me plaisait bien. Sitôt dit sitôt fait, la recherche dans le logiciel Hérédis …. me donne un autre Sosa. Mais comment, ce n’est pas possible, pourquoi ce logiciel me propose-t-il le Sosa 1619 et non pas 2019. Je suppose que vous avez déjà saisi. Il s’agit d’un implexe.

Je vous présente Anne PREVOT, Sosa 1619 et 2019. Anne est une femme du Nord Pas-de-Calais née vers 1640 aux environs de Bours. Elle épousa Ghislain Hestrue (de Hestrue) vers 1660 et eut au moins 7 enfants. Les archives de Bours (AD62) ne permettent pas de rechercher plus exactement. Mais le curé du village établit plusieurs « recensements  » vers 1698 et un daté de 1711. C’est ainsi que l’on peut reconstituer avec plus ou moins d’exactitude sa famille. En effet le recensement tel que pratiqué aujourd’hui n’est pas le même qu’à l’époque. Le but alors était alors plus ou moins clairement de repérer les « brebis égarées » et de rayer une personne quand elle était décédée.

Julien Dupré.

Avant 1698, Anne était déjà veuve et vivait avec ses 7 enfants; Joseph, Austreberthe, Adrienne, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise. Dans la maison voisine vivait la famille Decaufour, Jean, sa femme Jeanne Leroy et leurs 4 enfants George, Nicole, Louis et Anne.

Avant 1711, un nouveau recensement nous apprend que Adrienne a épousé son voisin Georges. Ils se sont mariés en 1698 et ont maintenant 2 enfants, Pierre François et Louis Georges. Pas très loin de là, vivent Joseph, Marie Anne, Marguerite, Jean et Marie Françoise Dhestru qui ne sont apparemment pas mariés. Mais Anne Prevot n’apparait plus et est donc surement décédée. .

En mars 1711, Joseph a 50 ans selon le nouveau recensement, Marie Anne 42 ans, Marguerite 40 ans et Jean 38 ans. Jean se mariera le 30 mai 1711 avec Marguerite Lombart . Toujours à coté Adrienne et son mari veillent sur leurs 2 fils de 11 et 10 ans.

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Marine Marie Salmon
(1879-1957)
épouse de Bertin Mellier
Anne Prevost
Adrienne Dhestru
Louis Georges Decaufour
(1701-1773)
Louis Barnabé
Decaufour
(1736-1820)
Louis Joseph Decaufour
(1765-1855)
Sophie Decaufour
an XIII-1887
Cécile Eleonore Boyaval
(1836-)
Elise Stéphanie
Salmon
(1869-1912) épouse de
Henri Lethellier ci-contre
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.Antoinette Decaufour
(1771-1857)
Louis Thellier
(1809-1885)
Rosa Thellier
(1841-1925)
Henri Lethellier
(1865-1950)

La famille Decaufour vécu à Bours pendant au moins 3 générations puis à Valhuon pour finir par vivre à Pressy vers 1765. C’est Louis Barnabé Decaufour qui s’y installe au moment de la naissance de son premier enfant. Il était tailleur d’habits. Sur 3 enfants vivants deux sont mes ancêtres, Louis Joseph né en 1765 tailleur d’habits comme son père et Antoinette née en 1771, couturière. Le reste de l’histoire se passe à Pressy. C’est un exemple d’endogamie, car comme dans beaucoup d’endroits, ils se mariaient dans leur milieu géographique et social, ce qui nous mène à un implexe.

Un implexe dans un arbre généalogique est un même ancêtre apparaissant à plusieurs endroits de l’arbre. La notion se rattache à celle de consanguinité définie par le droit canonique puis par le Code civil.

La fille de Louis Decaufour, Sophie,(an XIII-1887) est la grand-mère des sœurs Salmon, Elise et Marine. Ce sont deux de mes arrières grands-mères. Mais la sœur de Louis, Antoinette, épousa François Thellier et sa petite fille Rosa Thellier fut la belle mère d’Elise Salmon. Bon je reconnais que tous cela est embrouillé et difficile à suivre, comme cet arbre généalogique, mais en résumé Anne Prevot apparait trois fois dans mon arbre, deux fois du coté Lethellier et une fois du coté Mellier. C’est donc une personne importante dans cette ascendance.

Julien Dupré.

Merci 2019, qui m’a déjà permis de mettre un peu de lumière sur cette femme du Pas-De-Calais, ancêtre de la onzième génération.

 

 

Signatures et alphabétisation dans la France du 18e

Les signatures font parti de mes motivations pour la généalogie. Les pleins, les déliés, les ruches, m’ont procuré une émotion et le sentiment illusoire de connaître mes ancêtres un peu mieux. Puis il y eut les autres, tous les autres ceux qui font une croix pour signer, et ceux qui ….ne font rien. Le grand écart entre les Archives du Pas-de-Calais et du Poitou m’ont fait toucher du doigt une autre différence et je me suis alors posée la question de l’alphabétisation.

Aucun document écrit par mes ancêtres ne m’est parvenu, les seules sources fiables sont donc les documents signés au moment de baptêmes, mariages ou enterrements dans les registres paroissiaux depuis 1737 ou les documents signés chez les notaires. Depuis 1554, par l’Edit de Fontainebleau, Henri II demande aux notaires de faire signer les parties contractantes, « s’ils savent signer ».

Je dois faire une exception pour les deux bibles protestantes qui sont arrivées jusqu’à moi. Mis à part cela, les archives départementales sont ma principale source.

Mais c’est dans l’Histoire des paysans français français de Emmanuel Le Roy Ladurie que j’ai trouvé un début d’explication à ce que j’avais constaté par moi-même.

 » les sociologues des années 1830, tels que Dupin et d’Angeville avaient pris les premiers conscience du phénomène : si 48,3% des conscrits sont illettrés en 1830-1833, une telle ignorance, notent ces chercheurs, n’est cependant pas répartie de façon uniforme sur le territoire. Les masses analphabètes, dit d’Angeville, dominent largement au sud-ouest de la ligne Saint-Malo/Genève ; ; Le  » décrassage  » culturel en revanche est presque achevé au nord-est; il est entrepris largement dans le Nord et en Normandie. ( page 631, 632)……

Dès Louis XIV, en effet, dans les années 1686-1690, les « deux France  » (que Dupin et d’Angeville diagnostiqueront encore un siècle et demi après l’époque du Roi-Soleil ) s’opposent déjà. Sans doute les pourcentages ne sont-ils pas les mêmes: Le royaume, au temps de Louvois comptent au bas mot 70% d’analphabètes mâles, beaucoup plus que sous Louis Philippe…….page 404)

« Les analphabètes louis-quatorzien, en foule compacte, se pressent au midi de la ligne durable qui court du sud du Cotentin au sud du Jura. Au nord de cette frontière, en revanche, les provinces sont passablement alphabétisées.

L’ignorance est particulièrement marquée chez les femmes dont 14% seulement savent signer, contre 29% parmi les hommes. Mais là aussi les contrastes s’imposent; en 1686.1690 les femmes du sud et celles des bocages de l’Ouest sont beaucoup plus ignorante que leurs consœurs du Nord-est. (Page 404)

C’est de cette idée que je suis partie, en constatant que Marie Marguerite Deruy, jeune fille à marier du Pas-de-Calais en 1726, signe son nom, certes maladroitement mais lisiblement. Mais à la même époque, Marie Bayard (Sosa 339) signe le jour de son mariage en 1722 en Deux-Sèvres; de même que Louise Bault (Sosa 341) en 1736 à Ste Ouenne (79). Par contre d’autres ne signent pas comme Marie Proust (Sosa 611 )en 1724 dans les registres de st Pierre de Melle (79).

Une autre composante m’a semblé importante. Je reprend ma lecture de l’Histoire des paysans français ;

 » il y eut sans aucun doute une première explosion de croissance intellectuelle pendant le XVIIe siècle, même dans les villages; mais elle ne touche au Nord que la majorité des laboureurs ou exploitants mâles – grands, moyens ou même petits… » page 406

J’ai bien constaté que dans la majorité des actes dans le village de Pressy (AD62) figurait au moins une signature, surtout des signatures masculines mais aussi féminines, ce que je n’ai pas retrouvé dans les registres de Dordogne, dans lesquels, volonté ou non du curé il y a très peu de signatures hormis les élites, les notaires.

Quant aux Deux-Sèvres, c’est beaucoup plus aléatoire. Il y a une disparité entre les villes et les registres des paroisses de campagne, mais plus encore entre mes ancêtres journaliers, laboureurs ou artisans.

Alors que les gens du nord apposent leur marque souvent une croix quand ils ne savent pas signer, ceux de l’ouest ne marquent ni ne mettent leurs initiales.

J’ai aussi constaté que René Desré cordonnier, signe en 1770 à la naissance de son fils; Pierre Bergeron laboureur puis aubergiste et Jeanne Lambert signent tous les deux leur acte de mariage en 1763. Il y a effectivement plus d’hommes que de femmes qui signent, mais la proportion de signatures me parait également importante dans ces paroisses des Deux-Sèvres.

La religion est peut être un début d’explication. Il ne faut pas oublier que les protestants doivent pouvoir lire la bible et écrire, mais ne sont pas désirés dans les paroisses entre 1685 date de la révocation et la révolution et que leur signature peut trahir leur appartenance à la religion reformée. Néanmoins ils signent alors les actes notariés et leurs signatures sont alors plus ou moins sophistiquées. Ayant une forte proportion de protestants dans mon ascendance des Deux-Sèvres, ceci pourrait expliquer cela.

Il reste beaucoup d’incertitudes;

Y avait il des maitres d’école, depuis quelle époque, dans quelles paroisses?

Le rôle des femmes dans la société; avait elle la nécessité de signer des documents?

L’époque; entre le 17e et le 18e siècle, la différence semble encore plus importe.

Je vous livre la conclusion de l’auteur de l’Histoire des paysans français »,

En ce qui concerne l’anthropologie physique, les travaux les plus récents réfutent, les vieilles sornettes racistes relative à la prétendue supériorité intellectuelle ou physique, peu importe ,des grands aryens blonds du nord de l’Europe et du nord de la France… On savait depuis longtemps maintenant on sait mieux encore qu’en dépit de certaines permanences génétiques la stature est un caractère instable, exacerbé ou déprimé par les facteurs économiques, socio-culturels, socio-biologiques, tels que l’alimentation, le genre de vie, l’hygiène, la pratique plus ou moins tardive du travail physique, la scolarisation, la rupture ou le maintien des isolats etc…

Ce qui pose une autre question; qu’elle était la taille de mes ancêtres à cette époque-là?

Je n’ai pas de réponse.

Carl Larsson.

 

Maire perpétuel en Artois en 1694 ?

Dans mon ignorance je pensais les maires issus de la révolution française et les échevins certes du nord mais faisant fonction de maire dans l’ancien régime. Imaginez ma surprise quand dans mes recherches concernant mon ascendance du nord, je croise un  Jean Adrien  Larsé ou Delarsé, maire de Lillers en 1694. Jean Adrien prénom bien masculin donc pas mère (!) mais bien maire et un autre ancêtre  » échevin à son tour », Guillain Martin menuisier né vers 1685 échevin de la ville de Pernes.

Une première recherche dans le dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais (tomme 3) sur Jean Adrien Delarsé nous amène à LILLERS , aux coutumes de la ville. Jean Adrien Delarsé y est présenté comme le premier maire de Lillers ville seigneuriale  en 1694, premier maire en vertu de l’Edit de 1692 qui rendit vénales les charges municipales. Cet Edit du roi de 1692 est alors un mystère. Quelques recherches plus loin;

Edit du Roy [d’août 1692] portant création de maires perpétuels et d’assesseurs dans les hostels de villes et communautés du royaume.

LOUIS par la grâce de DIEU Roi de France et de Navarre,  à tous présents et à venir, SALUT;

le soin que nous avons toujours pris de choisir les sujets les plus capables entre ceux qui Nous ont été présentés pour remplir la Charge de Maire dans les plus grandes villes de notre royaume, n’a pas empêché que la cabale et les brigues n’aient eu le plus souvent beaucoup de part à l’élection de ces Magistrats; d’où il est presque toujours arrivé, que les officiers ainsi élus, pour ménager les particuliers, auxquels ils étaient redevables de leur emploi et ceux qu’il prévoyait pouvoir leur succéder ont surchargé les autres habitants des Villes et surtout ceux qui leur avait refusé leurs suffrages. Et à l’égard des lieux les maires ne sont point établis, chacun de nos Juges voulant s’en attribuer la qualité et les fonctions à l’exclusion des autres, cette concurrence n’a produit que des contestations entre eux, qui ont retardé l’expédition des affaires communes, consommé en frais de procès, et distraits ces juges de leurs véritables fonctions, pendant qu’il s’efforçaient d’usurper celles qui ne leur appartiennent pas, et fatiguer nos peuples par la diversité des ordres qui leur étaient donnés en même temps sur les mêmes affaires.

C’est pourquoi Nous avons jugé à propos de créer des Maires dans toutes les villes et lieux de notre royaume qui n’étant point redevable de leurs charges au suffrages des particuliers et n’ayant plus lieu d’appréhender leur successeurs, en exerceront leurs fonctions sans passion et avec toute la liberté qui leur est nécessaire pour conserver l’égalité dans la distribution des charges publiques; d’ailleurs en étant perpétuels, ils seront en état d’acquérir une connaissance parfaite des affaires de leur Communauté, et se rendront capables par une longue expérience de satisfaire à tous leurs devoirs et aux obligations qui sont attachées à leur ministère; et d’autant que dans les principales Villes de nôtre Royaume, le grand et l’importance des affaires qui y surviennent fort souvent, demandent le secours et l’application de plusieurs personnes d’expérience et zélées pour le bien public, Nous avons cru qu’en donnant aux communautés un Chef ou premier Officier éclairé, Nous devions en même temps créer en titre d’Office un certain nombre de conseillers et assesseurs, tirés d’entre les plus notables Bourgeois, qui se rendant plus capables que les autres, de remplir les Charges….(morceau de page manquante).

Cette première partie justificative m’a paru suffisamment importante pour être retranscrite intégralement. Le roi y explique pourquoi il crée de nouvelles charges. La deuxième partie est le résumé des droits et devoirs du nouveau maire. Il parle de leurs nouveaux privilèges dont le titre de noblesse.

« Ils convoqueront les assemblées générales et particulières esdits Hostel de Ville, ou il s’agira de l’utilité publique, du bien de notre service et des affaires de la communauté.

Ils recevront les serments des échevins, des capitouls, jurats, consuls et autres pareils officiers, après qu’ils auront été élus, dans les Assemblées tenues es Hôtels et Maisons des villes, auxquels présideront les dits maires, sans que l’on puisse à l’avenir, faire ailleurs les dites élections. ….

Ils présideront à l’examen des comptes.

Les greffiers ne pourront expédier aucun ordre qu’il ne soit signé des maires.

L’ouverture des lettres et ordres ne sera faite qu’en présence des maires.

Ils allumeront les feux de joie et porteront la robe rouge.

Ils jouiront du titre et privilège de noblesse dans les Villes où il a été par nous rétabli et confirmé…

Ils seront exempts de tutelle,  curatelle, de la taille personnelle dans nos Villes taillables , de guet et garde dans toutes nos Villes, du service du ban et arrière ban, du logement des gens de guerre, et autre charges et contributions…

Faisons défense de plus élire et nommer à l’avenir aucun maire.

Défense à nos officiers d’en prendre à l’avenir la qualité de maire, d’en faire aucune fonction dans les hôtels de ville et autres lieux (3000 livres d’amende).

Suppression des anciens maires leur titre et qualité.

Attribution des gages et des paiements sur les simples quittances des maires.

Créations d’assesseurs héréditaires.

Il s’ensuit les fonctions et privilèges des assesseurs.

Le roi a donc créé dans la plupart des villes un office de maire et des offices d’assesseurs en remplacement des syndics choisis par les habitants, pour les raisons citées dans l’Edit d’août 1692 mais aussi pour une raison moins avouable, les caisses de l’Etat étaient vides. La création de nouvelles charges payantes va donc les aider à les renflouer .

Quentin Metsys, les collecteurs d’impôts.

Le Maire ou maïeur faisait parti de l’échevinage comme les échevins. Il y avait également un procureur syndic un greffier et un argentier. l’échevinage gérait et administrait les affaires de la ville; il y exerçait la haute moyenne et basse justice; ils se réunissaient trois fois par semaine (Bultel, notice d’Artois)

Au vu de l’importance de la fonction je suis surprise de ne pas avoir noté plus de maires en fonction à cette période dans les archives.

Jean Adrien Larsé décèdera le 4 mars 1700 à Pernes à l’âge de 50 ans. Son fils , Jean Baptiste fut maire également à Arras où il est cité en 1717.

Migration militaire au 18ème et acte de mariage.(2)

Jacques Le Tellier fait parti de ces ancêtres voyageurs. C’est un ancêtre du Pas-de-Calais, qui vécut du côté de Frévent, au nord d’Amiens, à 40 km d’Arras, comme ses descendants entre Frévent, Neuville-au-Cornet. Son acte de mariage ne présentait ni surprise ni difficulté. En 1758, il est veuf et vit à Frévent.

L’an 1758 le 9 du mois de janvier après avoir publié par deux dimanche et une fête savoir le 27 novembre, le 25 décembre 1757 et le 6 de cette présente année à la messe paroissiale entre jacques le Theillier de la paroisse de St hilaire de Frévent veuf de marie anne Courcol d’une  part et marie françoise Frevacque âgée de 38 ans environ, fille d’albert et de madeleine Finet de cette paroisse d’autre part, ayant reçu la lettre du sr Cornu curé de St Hilaire en date du 7 janvier 1758, ayant reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale selon les cérémonies de l’église présents et consentants leurs parents et amis, à savoir nicolas lefebvre, marié de la paroisse de Frévent, antoine Rulence marié de cette paroisse,, louis Petit jeune homme à marier de la paroisse de la Comté jean baptiste Caron arpenteur de la province d’Artois, tous témoins qui ont attestés ce qui dessus sur le domicile l’âge et la qualité des parties , qui ont signés avec l’époux et l’épouse.

AD 62, 5 MIR 348/1 Foufflin-Ricametz, 1737.1832

Rien dans cet acte ne nous renseigne sur l’origine de Jacques le Tellier, ou plus exactement le curé et les témoins attestent qu’il est de la paroisse de st Hilaire de Frevent(62).  Il arrive que les bans ne soient pas publiés à l’extérieur. Quand il s’agit d’époux jeunes et célibataires, une dispense du diocèse est nécessaire et souvent notée, mais quand il s’agit d’un veuf ou veuve ou encore d’un célibataire âgé ou habitant depuis longtemps dans la paroisse on ne pourra que rechercher l’acte de mariage précédent ou l’acte de décès. C’est le cas de Jacques Le Tellier.

G Courbet.

Il est indiqué qu’il est veuf et c’est donc l’acte de mariage précédent que je recherche. Le 21 janvier 1749, eut lieu un premier mariage entre Jacques le Thellier, et Marie Anne Courcol.

Jacques THELIER, âgé d’environ 40 ans, maréchal des logis
dans le régiment d’Egmont demeurant depuis 3 mois en cette
paroisse, fils d’Antoine demeurant en la paroisse Humbepaire proche
de la ville de Baccarat en Lorraine diocèse de Toul et de défunte Marie Thérèse ( nom illisible
dans le pli du registre).
Marie Anne Bayencourt dite Courcol, fille de Jean Georges et
Marie Anne Devillers….

Il est originaire de Lorraine, de la région de Baccarat et réside en tant que militaire dans la paroisse de Frévent (62) . Il a les autorisations de ses supérieurs pour se marier, il a 40 ans et est maréchal des logis dans le régiment d’Egmont.

Il signe alors jacque le tellier. Il est à 500 km de son lieu d’origine, et va faire souche dans le Pas de Calais, puisqu’il décédera en 1768 à Frevent. La recherche de son ascendance est difficile. les registres de Baccarat avant 1765 ne sont pas en ligne, mais il a bien existé bien une famille Tellier ou le tellier du coté de Baccarat. Un Nicolas Le Tellier était maitre chirurgien à Humbepaire avant 1732, époux de Jeanne Le Mare, il eut au moins une fille Anne vers 1685. Un autre Letellier prénommé Claude est né vers 1671 à Baccarat et était maître chapelier. Mais rien sur la naissance de Jacques Le Tellier vers 1712, ni sur son père Antoine ou sur sa mère Marie Thérèse Oger. Jacques eut deux frères François et Claude, et une sœur Barbe, nés à Lunéville(54) ou à Neufmaisons (54) en Meurthe et Moselle dont je n’ai pas trouvé la descendance.

De son premier mariage, Jacques Le Tellier eut 5 enfants dont un seul a une descendance connue (généanet). Jacques LETELLIER fils, né en aout 1752 à Frevent eut lui-même 9 enfants. Plusieurs lignées sont issues de son union avec Charlotte Langrenne dans le Nord ou dans la Somme et ont gardées l’orthographe de LETELLIER.

De son mariage avec Françoise Frevaque il eut 4 enfants:

Le premier fils, Henri joseph né en 1758, épousa en premières noces en 1794 Marie Angélique Beugnet il eut alors 3 enfants. Veuf en 1805, Henri épousa Emilie Cousin et eut 4 enfants. Des 7 enfants seuls les mariage de Henri Joseph et de Pierre Joseph sont connus. La branche de Henri Joseph s’installa à Pressy les Pernes à partir de son mariage avec Augustine Henriette Josèphe Picque en 1836, il est mon ascendant. La branche de Pierre Joseph, blatier à Marest, s’installa à Pressy vers 1844. Cette descendance a gardé l’orthographe LETHELLIER.

Le second fils, Antoine né en 1760 il épousa Marie Rose Theret avec qui il eut un garçon puis Marie Angélique Carette en 1806 avec qui il eut 6 garçons. Au recensement de 1836 à Neuville au Cornet, 5 garçons sont encore présents auprès d’Antoine qui a alors 75 ans. Pierre 26 ans est soldat, 1er chasseur à Dieval, Eugène 24 ans charpentier, François 21 ans couvreur de paille, Antoine 17 ans quincaillier, Frédéric 15 ans. Leurs descendance m’est inconnue.

Le troisième fils, Louis Joseph né en 1761, s’est marié en 1794 à Marie Thérèse Fournet, sa descendance m’est inconnue.

Marie Rose Joseph née en 1764 épousa Jean Baptiste Rulence et eut 4 enfants.

l’an 1768 le 5 de décembre les 5 heures du soir est décédé muni des sacrements de l’église Jacques Theillier veuf de marie anne de baillencourt dit courcol âgé d’environ 53 ans marié en seconde noces à marie françoise frevacque …
Frevent 5 MIR 361/2 1666-an I

signature Jacques Le Tellier 1749 AD 62

 

Le motif de sa migration est clairement militaire. A noter que l’orthographe de son nom a changé au fil du temps, Tellier, le Tellier, le Theillier, puis maintenant Lethellier ou Letellier.

 

Louis Thellier, meurtrier par amour?….Le drame de Saint Branchs.

C’est par la gazette des tribunaux du 12.12.1872, que j’apprends la triste histoire de Louis Thellier.

Le 19 juillet 1872, louis Thellier, 25 ans fils d’un agriculteur de Pressy, né le 1er novembre 1848, jeune homme blond aux légères moustaches,  fut retrouvé quasiment mourant sur le pont du Cher près de Tours. Hébergé par une brave femme, sa santé s’améliora rapidement mais délire ou confession, sa logeuse rapporta de terribles propos à la justice.

Louis avait empoisonné M. Gilham, officier de santé, avec de la strychnine, de concert avec l’épouse de ce dernier, qui lui avait fait la promesse formelle de l’épouser.

Louis venait d’apprendre que celle-ci était courtisée et demandée en mariage par un voyageur de commerce. Il était donc parti  à la recherche de Mme Ghilham à Ligueuil, Ste Maure, St Branchs sans la trouver (elle était au couvent de la Pommeraie, près de Chollet) et échoua sur le pont du Cher fou de douleur, exténué de fatigue, dans un état pitoyable.

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Daumie,r les avocats à la cour d’assises.

L’histoire du drame de Saint Branchs.

Louis avait rencontré Mr Gilham à l’occasion de la guerre de 1870. Échappé de Sedan, malade, il fut conduit à l’ambulance du Grand Séminaire, où il rencontra Mr Gilham, officier de santé depuis 1868.  Guéri grâce aux soins de ce Gilham, Thellier obtint un congés de réforme et resta dans la maison du médecin qui l’admettait à sa table.

Mais Mr Gilham était alcoolique, battait sa femme qui rêvait de « s’en débarrasser. »

A partir de mai 1871, la femme Gilham remettait pour cela à Thellier de la strychnine qu’il versait dans le café du sieur Gilham. « séduit par la promesse formelle de mariage que lui faisait la femme Gilham », sa maitresse. Thellier avoue qu’il a plusieurs fois de la même manière administré de la strychnine au sieur Gilham suivant les indications de Mme Gilham. La dernière dose de poison lui a été versée à son déjeuner du 18 juillet 1871, le jour même de sa mort. »

Thellier resta quelques temps chez la veuve, et partagea sa chambre comme le confirment des témoins. Mais elle refusait de tenir sa promesse de l’épouser, Thellier menaça alors de la dénoncer, ce qu’il fit. La police n’accorda aucune importance à la dénonciation….

Désespéré d’être éconduit, exténué de fatigue, bourrelé de remords d’avoir donné la mort à son bienfaiteur, c’est ainsi qu’il fut ramassé un an après sur le pont, le 19 juillet 1872.

Le procès décembre 1872.

Mme Gilham mise en état d’arrestation opposa de formels démentis. « son mari n’est mort que des suites de son intempérance, il était atteint d’un delirium tremens, et si Thellier a commis ce crime c’est à son insu et sans sa participation. La conduite de Thellier ne peut s’expliquer que par la jalousie qu’il a conçue et le dépit qu’il a éprouvé de ne pouvoir l’épouser. Les faits démontrent qu’ils étaient bien amants, que la femme Gilham avait le poison à sa disposition. L’exhumation du cadavre a permis de prouver que le sieur Gilham a bien ingéré de la strychnine.

« Si l’accusation portée par Thellier contre la femme Gilham est dictée non par les remords d’un crime lâche et odieux, mais par un vif sentiment de jalousie ou de haine, par un désir de vengeance, cette accusation n’en est pas moins l’expression de la vérité, et c’est en vain que la femme Gilham cherche à contester des faits dont elle ne saurait détruire l’éclatante certitude, en conséquence, etc…. »

Le système de défense de la veuve a bien marché, puis qu’après de longs et minutieux débats le jury n’a pas jugé le crime suffisamment démontré et a rendu un verdict négatif sur toutes les questions.

En conséquence la veuve Gilham et Louis Thellier ont été remis en liberté. Louis Thellier a été déclaré innocent malgré lui.

La gazette des tribunaux

Le Rappel

Voila la triste histoire de Louis Thellier, né à Pressy. Si il n’existe pas de Louis né le 1er novembre 1848 à Pressy, il y a un François Louis Joseph Thellier né à Pressy le 1er novembre 1847, dernier fils de Louis Thellier et d’Apolline Réant. Il serait alors le petit frère de Rosa Thellier, aïeule dont j’ai déjà parlé.

Brasserie-malterie Salmon Frères.

Mes recherches sur les familles SALMON dans la bibliothèque Généanet m’ont entraînée dans l’histoire brassicole. Les soeurs Salmon de Pressy étaient cultivatrices, mais à Pernes, donc tout près, vivaient les frères Salmon, brasseurs. Intriguée j’ai cherché s’il existait un lien de parenté…cousins?

Petit résumé de l’histoire de la bière;

Si les terres du Nord n’étaient pas propices à la culture des vignes, le blé l’orge et le houblon nécessaires à la fabrication de la bière y poussaient bien et les eaux souterraines étaient abondantes. Il fut même un temps où la bière était une affaire de femmes. Ce sont elles qui fabriquaient le pain, cuisinaient les céréales et dans le même espace fabriquaient la bière dans les mêmes fours que le pain avant de la garder et de la laisser mûrir en cave.

Dans des civilisations encore plus anciennes, la bière ou pain liquide était même un symbole de fertilité et de fécondité. Elle était alors une boisson nourrissante très peu alcoolisée que l’on pouvait aromatiser et même conseiller aux nourrices. Les femmes ont continuer de brasser dans le milieu domestique, mais le brassage s’est organisé en corporations et est devenu un métier d’hommes.

La révolution industrielle a entraîné celle de la bière.  Refroidisseur, de moût, identification des levures, invention de la machine à vapeur, pasteurisation, machine frigorifique….ont permis d’obtenir une bière propre, limpide, de qualité reproductible et transportable grâce aux chemins de fer. Les brasseurs se sont alors regroupés et industrialisés après la fin de la seconde guerre mondiale On est passé  de 4000 brasseries fin du 19e à une quarantaine en 1970. Celle des frères Salmon n’a pas échappé à la règle.

La brasserie des frères Salmon aurait été fondée en 1848 (source orale) et située rue des Cours à Pernes. Elle a fonctionné jusqu’en 1960 (source Mérimée) puis a été convertie en dépôt de boissons. La brasserie est maintenant détruite sauf la malterie convertie elle en logements collectifs.

salmon biere pernes

En 1927 l’usine produisait du malt et 10 000 hectolitres de bière en fermentation haute conditionnée en bouteilles.

En 1940, l’usine employait 12 personnes et possédait 60 cafés dans les environs.

En 1946, l’usine produisait 15 000 hectolitres de bière, et produisait une limonade « la pernette ».

 

Mais qui étaient les frères Salmon?

Une recherche dans les Archives du Pas-de-Calais, (eh oui, on revient toujours aux fondamentaux) me fait découvrir  au moins trois familles Salmon à Pernes; une lignée de menuisier, une lignée de maréchal-ferrant, et une de brasseur. Pour rester dans mon sujet, j’ai suivi la lignée des brasseurs.

Salmon Auguste François Joseph env 1745-1813, maître brasseur à Pernes.

Salmon Casimir Albert Joseph, 1782-1858, brasseur et maire de Pernes.

Salmon Auguste Casimir, 1816-1848, brasseur.

Salmon Auguste Casimir, 1844 et Salmon Casimir Alphonse 1848-1864

Salmon Alfred Clément Jules 1876-1936.

Les éléments trouvés ne doivent pas être complets. Si l’usine a été fondée en 1848, il n’y  a que l’aïeul Casimir Albert Joseph. Mais quand celui-ci meurt en 1858, son fils Auguste Casimir est décédé il y a 10 ans et ses petits-fils ont 10 et 14 ans….Et après?

Ce qui est incontestable c’est qu’ils sont brasseurs de père en fils à Pernes (62).

Une personnalité connue? 

Alfred Clément Jules SALMON.

salmon albert

Alfred Salmon, source Gallica

Né le 20 mai 1876 à Pernes, il fut agriculteur, brasseur et maire de Pernes. Marié à Paris le 19 décembre 1935 avec Joséphine Éléonore Jeanne Laurent, il mourut le 8 août 1936.

Des ancêtres communs?

Salmon Jean Louis 1734-1814 ménager à Marest
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Salmon Charles Louis 1764-1838 cultivateur à Marest (62)
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Salmon Jean-Baptiste Stanislas Joseph 1800-1852
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Salmon Clément Auguste Joseph 1831-1889
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Salmon Elise 1869-1912 et Salmon Marine 1879-1957
 
Salmon Auguste François Joseph env 1745-1813, maître brasseur à Pernes.
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Salmon Casimir Albert Joseph, 1782-1858, brasseur et maire de Pernes.
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Salmon Auguste Casimir, 1816-1848, brasseur.
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Salmon Auguste Casimir, 1844 et Salmon Casimir Alphonse 1848-1864
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Salmon Alfred Clément Jules 1876-1936.
 Je n’ai pas trouvé d’ancêtre commun entre les sœurs Salmon (ici) et leur contemporain Alfred Salmon, même en remontant jusqu’ à la révolution, mais ils habitaient tout près les uns des autres et se connaissaient surement mais n’étaient pas cousins.

Sources;

base mérimée

Le Figaro madame

wikipedia

 

 

 

 

 

 

 

 

Henri Salmon, mort pour la France en 1918.

La France comme l’Allemagne a perdu beaucoup de ses « enfants » pendant cette terrible guerre de tranchées. Certains, très jeunes,  partirent avant d’être mariés, d’avoir des enfants et donc de faire parti d’une généalogie. C’est le cas d’Henri SALMON, né le 17 avril 1896 à Pressy.

Il est le fils d’Elie Philémon Salmon né en 1857 et de Louise Pique, le neuvième de leurs douze enfants, avec son jumeau Léandre. Comme son père avant la guerre, il exerçait la profession de houilleur dans la compagnie des mines de la Clarence. Fils d’Elie, Il était le petit fils de Lucie BOYAVAL, sœur de mon aïeule Cécile et Henry Salmon, frère de mon aïeul Clément.

Henry Salmon était un garçon au visage rond, aux yeux gris et aux cheveux châtains. Il mesurait 1,64 m.  Né en 1896, il fut incorporé le 8 avril 1915 et nommé clairon le 20 mai 1916 dans le 9ème bataillon des chasseurs à pied.

Le 9e bataillon s’est illustré pendant cette guerre;
1914, l’offensive de la Belgique, la bataille de la Marne, l’Argonne
1915, la Champagne, la Woëvre, les Hauts de Meuse, les Eparges, la Champagne (septembre)
1916, le bois des Chevaliers, la bataille de Verdun, le bois des Loges, la bataille de la Somme.
1917, la bataille de l’Aisne, le secteur de Cormiey, le secteur de la cote 304, devant saint Mihiel, le secteur d’Avocourt.
1918, le secteur d’Avocourt, le secteur de Louvemont, la bataille de l’Aisne, la bataille de la Marne et l’offensive victorieuse de la Marne à la  Vesle, le secteur de Mesnil les Hurlus, la bataille de Champagne, le secteur de Luneville.

vallotton paysage de ruines et feux

vallotton paysage de ruines et feux

Les derniers jours d’Henri Salmon dans le 9e bataillon.

Au 15 juillet 1918, le bataillon fut déplacé à Margny, puis Le Breuil endroit menacé par les Allemands qui voulaient franchir la Marne.

Le 18 juillet, une nouvelle retentissante était confirmée; l’armée française passait à l’offensive.

Combats de Evry et Courthiezy.

« Le 20 juillet à 6 heures, après un bombardement court et violent, nos éléments se portaient à l’attaque, suivis de tout le bataillon. On franchissait des fossés, on escaladait des hauteurs, on entrait dans les bois: plus d’ennemis. des cadavres d’Allemands, des mitrailleuses, des fusils abandonnés attestaient seulement que l’ennemi venait de quitter la position. »

Combat de la forêt de Ris.

Le mouvement en avant se poursuit. Le 25 juillet, le bataillon lançait ses éléments avancés , atteignait son premier objectif à 11 h, l’Herolle.

Le 26 juillet, le bataillon poursuit son objectif, la lisière nord de la forêt de Ris.

Le 27 juillet il était à la hauteur de Champvoisy.

Combat du Bois Meunière.

Le 29 juillet, les éléments d’attaque du bataillon sont fauchés par les mitrailleuses allemandes invisibles, éparses dans un bois touffu.

Le 30 juillet l’attaque est reprise par toute la division. Une demi-compagnie du bataillon parvenait « au prix d’un courage et d’une habileté manœuvrière digne d’éloges », à prendre pied à la lisière sud du bois Meunière. Elle s’emparait d’une mitrailleuse et de ses servants. A 11 heures contre-attaque mais le demi-compagnie du 9e maintient sa position.

Le 31 juillet, le bataillon poursuit sa marche et atteignait la route de Goussancourt-Coulonges.

Le 1er août le bataillon livrait à plusieurs reprises de violents combats.

C’est là que pour Henry Salmon, les mitrailleuses se sont tues, emporté vraisemblablement par les bombardements d’ obus toxiques et explosifs, fauché par la mort à 22 ans, trois mois avant l’armistice.

Vallotton_Verdun

Valloton Félix, Verdun.

Henry Salmon fait parti des onze hommes inscrits sur le monument aux morts de Pressy, inauguré en 1920, avec pour épitaphe;

Aux enfants de Pressy
morts pour la patrie 1914-1918.

Et ses frères, me direz vous. Il en avait sept avec son jumeau Léandre. Jean Baptiste, marié en 1908,  Luc, Marcel, Rémy, Clément , Aristide, Henry et Léandre. Ils étaient houilleurs au recensement de 1911. Des feuilles sont manquantes dans les registres de matricules. Mais ses frères sont rentrés au pays.

Sources;

AD 62 registre matricule bureau Bethune;

Reprise du fort de Douamont, 1916

gallica

 

 

 

 

 

 

Une branche maternelle Pas-de-Calaisienne.

Le Pas-de-Calais et encore plus précisément un petit village  dont les habitants sont nommés les percialquois, voila mon sujet. Un petit village, où la population va de 146 âmes en 1793 à 292 en 2013, qui a pour nom Pressy -les-Pernes, arrondissement Arras.

Village de l’Artois,  il est bordé par des communes comme Sachin, Bours, Pernes, Marest, Tangry, Sains-les-Pernes. Je n’ai eu aucun mal à y retrouver mes ancêtres, environ 90% de cette branche maternelle vécu à Pressy ou dans les environs immédiats.

2006 PRESSY 01

 

D’après le dictionnaire Historique et Archéologique du Pas-de-Calais (1880), Pressy était anciennement  dans le canton de Heuchin (supprimé en 2014) maintenant Canton de Saint-Pol-sur-Ternoise  .

On  trouve dans ce canton des collines souvent couronnés de bois, des plateaux et de nombreux cours d’eau dont le plus important est la Ternoise. En général la terre y est fertile, même si on y trouvait autrefois « dans certaines communes un bief rouge ou noir difficile à labourer que le marnage et la culture ont amélioré ».
En 1810, 3,800 hectares étaient ensemencés en blé, 548 en seigle, 37 en orge, 331 en scourgeon, 68 en pamelle, 1,975 en avoine, 32 en œillettes, 95 en lin, 2 en tabac, 148 en légumes, 1,589 en prairies artificielles, et 4,594 restaient en jachères.
D’après l’auteur, ces chiffres étaient déjà bien différents en 1880.
Des fabriques de sucre à Pernes et à Anvain ont favorisé la culture de la betterave par contre les filatures de laine de lin à Bours, les métiers à faire la toile à Heuchin, les deux poteries et la tannerie de Pernes avaient déjà disparus en 1880.
Le canton autrefois traversé par des voies romaines allant d’Arras et Amiens à Thérouanne et Septemvium (carrefour de sept voies romaines) est sillonné par un important réseau routier et le chemin de fer depuis 1874.
Le village de Pressy est situé dans un petit vallon sillonné par un cours d’eau qui va rejoindre la Clarence à Pernes après un parcours de 2 km. Il comptait 13 feux et 64 personnes en 1768. Un hameau nommé « le Faux »qui faisait parti autrefois de Noyelles dépend maintenant de Pressy.
 Son origine;
En 1152, Pressy dépendait déjà de la châtellenie de Pernes.
La commune a pris le nom définitif de Pressy-les-Pernes  en 1720. Mais le dictionnaire topographique écrit par le conte de Loisne en 1907 précise qu’elle est connue depuis le XIe siècle.
Son nom viendrait de Priscius, nom d’homme
(extrait du Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, par le comte de Loisne, 1907) :
-XIe siècle : PERCETUM
-1145 : PRECI (charte de Saint-Bertin)
-XIIIe siècle : PERCHI (charte d’Artois)
-1400 : PRECHI (archives nationales)
-1429 : PRECHY
-1415 : PRECY-lez-PERNES (cartulaire des chartreuses de Gisnay)
-vers 1512 : PERSY (Tassart, pouillé)
-1542 : PRESY (épigraphie, Saint-Omer)
-1720 : PRESSY-les-PERNES
Le nom serai même connu avant l’an 696. Bérenger, l’un des assassins de deux missionnaires SS Lugle et Luglien serait de Pressy.  Selon la légende, le pays était alors couvert de bois, dépeuplé, sans communication. le brigandage y régnait alors en maître. (Mémorial Historique et Archéologique du Pas-de-Calais.)
Son église Saint Martin;
 Sur le plan religieux, Pressy était dans le doyenné d’Auchy-au-Bois, son église s’appelle Saint Martin et fut toujours « secours » (dépendante) de la paroisse de  Sachin .
Elle tient son nom de la légende du pas Saint Martin; celle ci raconte qu’ en passant trop près de l’église, le cheval de St Martin y laissa l’empreinte de son sabot sur un bloc de grès. Depuis les voyageurs fatigués, se sentent reposés en y posant le pied.
L’église primitive de 1569 était bâtie sur ½ mesure. En 1725, la toiture avait disparue sur la moitié de l’édifice et la communauté paroissiale manquait de moyens pour faire des travaux. Elle fut vendue nationalement avec son clocher, le 10 prairial an 7 à un habitant de la commune. D’après une note de M. le Chanoine Parenty, l’ancienne église de Pressy ’’ paraissait avoir eu  autrefois la forme d’une croix, dont les bras auraient été démolis car on voyait encore les arcades ogivales’’

2006 PRESSY église

Eglise St Martin de Pressy, photo 2006.

Elle fut rebâtie en 1863 dans un style ogivale très simple ( en pierres et en briques pour le chœur ).
Aux dernières nouvelles, Pressy rejoindra en 2017 la communauté de commune les Vertes collines du Saint Polois (la voix du Nord).
Le registre catholique remonte à décembre 1723 et faire ma généalogie revient quasiment à faire un relevé de la commune depuis la famille Boutilliez et le décès de Simon à Pressy, en 1727,  ancêtre commun aux familles Mellier et Lethellier.
Sources;
Mémorial Historique et Archéologique du Pas-de-Calais.
extrait du Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, par le comte de Loisne, 1907