Après avoir évoqué l’histoire des baudets, la réglementation à laquelle étaient soumis les gardes-étalons, je vais évoquer quelques ateliers rencontrés dans mes recherches et dans les Deux-Sèvres.
L’atelier de Sainte Blandine.
En 1891, en défrichant une partie d’un petit bois taillis (plan cadastral 1819 D 1010) tenant au Champ Doré qui dépendait de l’ancien prieuré de Sainte-Blandine, on a mis à jour un petit vase contenant un trésor de 77 monnaies d’or, composé en majorité de pièces françaises et espagnoles. Les monnaies françaises avaient été émises sous les rois Louis XII, François Ier Charles IX, Louis XIII et Louis XIV, c’est-à-dire entre 1500 et 1653, date la plus récente relevée sur une des pièces ; les monnaies étrangères avaient été émises sous Philippe II d’Espagne (1556-1598), Conrad, duc de Gênes (1596), et Ranuce, duc de Parme et de Plaisance (1599). Le nombre des pièces espagnoles, 27 au total, pourrait indiquer un courant commercial actif entre l’Espagne et la région dans la seconde moitié du 16e siècle, sans doute en relation avec le commerce des mules. Un autre trésor avait été découvert cette même année au même lieu. … Description du village de Sainte Blandine canton de Celles-sur-Belle en 1698, 1729
Il y a aussy un garde-étalon, vingt-cinq laboureurs, onze artisans, trente-deux journaliers, cinquante-sept domestiques, soixante-dix-neuf feux, qui ont diminué de quatorze depuis vingt ans, cent hommes, quatre cens soixante âmes.
L’imposition de la taille est de quatorze cens soixante-dix livres, trois collecteurs et deux sindics.
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Voilà qui atteste du commerce des mules depuis des temps anciens. Jacques PROUST a été garde-étalons au Courteil de Sainte Blandine entre 1848 et 1863, et après lui,son fils Jacques né en 1853, (garde -étalon jusqu’à son décès à 35 ans en 1888). C’est sa femme, Louise Suzanne PROUST (1830-après 1888) qui était originaire du Courteil et avant elle son père Pierre PROUST (1806-1845) qui est dit fermier, ce qui nous amène 4 générations plus tôt à Pierre GIRARD, Garde-étalon à la Poinière de Beaussais, né vers 1720, marié en 1743 à Sepvret (79). (Voir la branche Proust).
L’atelier de la Poinière de Beaussais.
Pierre Girard, protestant, fait une déclaration en 1788, conformément aux dispositions de novembre 1787:
Aujourd’hui 9 septembre 1788,…Pierre GIRARD garde-étalon demeurant à la Poinière paroisse de Beaussais,assisté des témoins ci-après nommés, nous a déclaré que quoi qu’il ait reçu la bénédiction nuptiale en face de l’église romaine en la paroisse de Sepvret lorsqu’il contracta mariage avec Marie GIRARD depuis décédée ainsi qu’il l’a ci devant déclaré au greffe de la prévôté royale de Melle conformément au règlement et qu’il ait fait baptisé Jeanne Suzanne le 8.6.1750, il a cependant eu depuis deux autres enfants du même mariage qu’il a fait baptisé au désert, savoir Marie Catherine née le 30.4.1755 et présentée au baptême le 25 juin suivant par Louis PROUST et Catherine GIRARD, en deuxième Suzanne Jeanne le 2 .5.1757 présentée au baptême le 27 juillet suivant par Pierre et Jeanne Girard… AD79; Commune indéterminée- mariages protestants: 1788-1788 (vue 72) |
« L’inventaire du patrimoine de la région Poitou-Charentes » a réalisé une opération d’inventaire impressionnante en particulier du pays Mellois pour lequel elle a réuni quelques 5000 dossiers dont 1620 sont en ligne, ce qui permet de recouper les informations collectées avec mes recherches. En ce qui concerne la Poinière de Beaussais il s’agit d’un dossier d’inventaire réalisé à partir de l’enquête d’inventaire de 2000.
L’ancien plan cadastral figure une parcelle bâtie. Il s’agissait d’une métairie importante, une ferme de rapport à bâtiments disjoints qui appartenait en 1754 à Louis Miget, bourgeois, demeurant à Saint-Maixent. En 1838, elle était la propriété de la veuve Jean Proust, demeurant à la Boulaye, et le logement était imposé pour quatre ouvertures. Vers 1850, ce logis a été démoli et reconstruit, ce dernier est alors imposé pour sept ouvertures. En 1856, Jacques Proust, demeurant au Courteil (commune de Sainte-Blandine) en devient le propriétaire. En 1882, Proust, ex-notaire à Lezay en est le propriétaire, et après lui Marthe-Marie Gilbert. Vers 1882, un nouveau logis (parcelle 69), imposé pour quatre ouvertures, a été bâti au sud-est et dans le prolongement d’un logis plus ancien (bâti vers 1850). Enfin, probablement après une division de la propriété, un autre grand logis a été construit à l’emplacement d’un bâtiment non identifié au sud-ouest des logis existants vers 1890 ; ce dernier était alors imposé pour douze ouvertures. Les deux dépendances (?) figurés à l’est sur l’ancien plan cadastral et encore en place en 1946, ont été démolies depuis. http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/celles-sur-belle-canton/notice.php?id=IA79000865 |
Les 3 filles GIRARD sont mes ancêtres. Marie Catherine et Jeanne Suzanne sont arrières grands-mère de Louise Suzanne et les grands-mères de ce Pierre Proust dit fermier au Courteil. L’histoire ne m’a pas encore dit si leurs maris étaient gardes-étalons…ni à quel endroit…A rechercher. La 3ème sœur, Suzanne Jeanne elle aussi est dans l’ascendance de Louise Suzanne PROUST mais du côté maternel c’est à dire du côté de l’épouse du dit Pierre PROUST.
l’atelier de Prailles, le Clouzeau.
A la même époque, Elie Magneron né vers 1685 est garde-étalon au Clouzeau de Prailles, ainsi que nous le confirme le dossier d’inventaire.
Dossier documentaire réalisé à partir de l’enquête d’inventaire de 2001. La plus ancienne mention du nom du Clouzeau date de 1567. Devenu une métairie noble, elle dépendait au milieu du 17e siècle de la seigneurie de Salles. Au 18e siècle, différents membres de la famille Magneron étaient fermiers de cette propriété et y demeuraient : en 1725, Elie, garde-étalon, et en 1774 et 1775, Pierre, qui est dit marchand. En 1817, Marie-Louise Lecomte, épouse divorcée de François Hélène de Nesmond, a vendu à Charles-Joseph-Pierre-César Lecomte de Teil et son épouse, le domaine du « Clouzeau Beau Soleil », consistant en logement de fermier, servitudes, cour, jardin, prés, pâtis, bois taillis, terres. En 1818, lors de l’établissement de l’ancien plan cadastral, Louise Lecomte du Teil, demeurant à Poitiers, est dite propriétaire. A cette date, le logis était imposé pour quatre ouvertures. Parmi les parcelles composant le fonds agricole, il n’y en a aucune qui porte le nom de « garenne ». Vers 1853, François Vandier a acquis le domaine dont le logement était imposé pour sept ouvertures. En 1856, Jacques Vandier en devient le propriétaire et l’ancien logis prend le nom de « château ». Sa tombe se trouve dans le cimetière privé. En 1881, Emile Bien-Aimé Caillon, de Fressines, est mentionné comme propriétaire dans les matrices cadastrales et Armand Simon, de la Crouzille, puis du Clouzeau, en 1882. En 1906, Victor Fleuret-Simon, de la Groie-Parthenay, à Aigonnay, en est le propriétaire….. |
La famille MAGNERON est également dans l’ascendance de Louise Suzanne PROUST du côté maternel. L’histoire ne dit pas qu’ils étaient propriétaires mais exploitants.
L’atelier de Chail, Misere.
Plus ancien, François POUPINOT est garde-étalon et protestant à Chail il décède en 1741 à 79 ans à Misere de Chail. Il est dans l’ascendance de Jacques PROUST, côté maternel,mais 6 générations avant. La question à laquelle je ne peux répondre à ce jour, quel est la part des gardes-étalons entre les deux, ni même dans l’ascendance de Louise Suzanne. Tout un programme de recherche.
Dossier documentaire réalisé à partir de l’enquête d’inventaire de 2000.
Sous l’Ancien régime, le canton était essentiellement un pays d’élevage et de culture de blé, et les éleveurs vendaient leurs boeufs gras, moutons et porcs dans les foires et le marché hebdomadaire de Celles. Vers 1700, il y avait un garde-étalon à Beaussais, à Prailles et à Sainte-Blandine, ce qui indique qu’on élevait également des mulets. Les haras de Beaussais et Sainte-Blandine existaient encore vers 1800. Le « chemin rochelais », nom donné au chemin qu’empruntaient les minotiers venant de La Mothe-Saint-Héray, traversait le canton et faisait la limite entre Sainte-Blandine et Brûlain. A Beaussais, situé sur le chemin de Saint-Maixent à Melle, se tenaient quatre foires par an, tout comme à Celles ; deux foires permettaient de vendre les bestiaux à Fressines et à Mougon, et une à Thorigné. Une douzaine de foires annuelles amenaient donc les marchands de bestiaux et de blé dans différents endroits du canton. Ce trafic explique qu’il y avait des auberges à Thorigné, Celles et Beaussais. Or, l’accès à la plupart des villages était difficile à cause d’une infrastructure insuffisante et du manque d’entretien des chemins
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Quant-à Nelly, ou plus exactement sa fille Suzanne, elle disait que ses ancêtres étaient à l’origine des baudets du Poitou! Nous sommes dans la transmission orale……je n’irais pas jusque là, mais il semble bien qu’elle ait su une partie de l’histoire de ses ancêtres.
Il me reste à vous parler de la maison et du mobilier.
Sources;
http://dossiers.inventaire.poitou-charentes.fr/celles-sur-belle-canton/notice.php?id=IA79000865
http://gw.geneanet.org/duvgen?lang=fr;m=NOTES;f=garde_etalon
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