Retrouver un français émigré aux Etats-Unis au XIXème siècle, suite.

J’avais écris le premier article en octobre 2015 faisant état de mes recherches sur la famille PATUREAU, mon ascendance périgourdine ou charentaise comme je l’ai découvert ensuite. Cette recherche m’avait amené à penser que les descendants de cette famille Patureau étaient en Louisiane. 

Je pourrai aujourd’hui ajouter un épisode à cette recherche. Pour retrouver un français émigré, on peut écrire un article de blog!

je m’explique.

A la fin de l’année 2019 j’ai reçu un commentaire sur le blog pour le moins surprenant.

Hello from Baton Rouge, LA in USA!
I am Dana Marie Patureau and I am your distant cousin if you are related to Pierre Patureau mentioned above. (My Daddy is Elmo Leobon Patureau Jr.) I have all the answers and history you seek and would love to share pictures etc with you! We have an attorney in the family that has done extensive genealogy history of the Patureau’s! I have been to France but would love to visit again and meet « my people » one day! Please email me! I look forward to hopefully hearing from you soon! 😉🇺🇸🇫🇷

Vous avez bien lu. L’article écrit en 2015, lancé comme une bouteille à la mer a reçu une réponse. Je voulais partager cela avec vous.

Chère Dana Marie Patureau;

Le fait que votre père ai conservé le prénom de Léobon va dans le sens d’une ascendance commune. Si tel est le cas notre ancêtre commun est Antoine PATUREAU, maître chirurgien, né vers 1738 de Léonard Patureau et de Marie Berger du bourg de Palluaud en Charente.

Antoine Patureau épousa Marie Sicaud à Palluaud un 3 novembre 1767.  Ils eurent 6 enfants mais il semblent que seulement deux eurent une descendance.: Théobon Leobon Patureau et François Patureau.

Leobon Patureau, instituteur, eut 6 enfants dont Pierre Ferdinand boulanger, né en 1800. Pierre Ferdinand épousa Anne Machet à Mareuil. Jeanne naquit en mars 1822 à la Roche Chalais et son père est alors dit boulanger, 23 ans et signe P Paturaux. En 1824 est né une deuxième fille Anne. Il est toujours boulanger et signe P Patturaux. 1826 est né un premier fils Pierre et en 1827 un second fils Louis.

Euphrosine Patureau soeur de Pierre Ferdinand se marie en 1825 avec Louis Tambrun, sellier. Son père Léobon est présent et signe l’acte de mariage, mon aieul François Patureau est également présent. Sa soeur ainée Anne Patureau s’était mariée en 1817 avec Pierre Ardouin et eut un fils Pierre Ardouin.

Au recensement de 1836 à La Roche Chalais (24) il y avait trois boulangers, mais aucun ne s’appelait Pierre Patureau. Son père Léobon (73 ans) et sa mère Marie Lauson (70 ans) vivaient avec la famille Tambrun.

On perd donc la trace à la Roche Chalais de Pierre Ferdinand, de sa femme et leurs quatre enfants avant 1836. Pierre Ferdinand et sa famille seraient donc partis en Louisiane vers 1840?

Le site de visa en bordelais, nous donne deux Pierre Patureau et deux Louis Patureau.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 16 septembre 1840,
PATUREAU, Pierre a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Préfet de Dordogne.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M666
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 403
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 22
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la Gironde

Le 15 janvier 1857,
PATUREAU, Pierre, âgé(e) de 55 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Consul de France à Baton Rouge.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Louisiane.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 67
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 131
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport étrangers par la préfecture de la Gironde

Le 8 décembre 1846,
PATUREAU, Louis, âgé(e) de 49 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était originaire de Amérique.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Autorités de Barcelone.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de Barcelone.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M673
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 1321
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 68
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Résultat de recherche dans la base des visas du site http://www.visasenbordelais.fr

Extrait des registres des visas accordés à des porteurs de passeport français par la préfecture de la GirondeLe 1 juin 1859,
PATUREAU, L. Abel ?, âgé(e) de 31 ans a obtenu un visa accordé par le préfet de Gironde.
Il (elle) était porteur d’un passeport obtenu auprès de Sous Préfet de Ribérac le 27 mai 1859.

Il (elle) avait obtenu ce visa pour partir à destination de La Nouvelle Orléans, sur le navire Moser Tayler.
Attention, la personne qui a effectué le relevé signale par un « ? » un doute/manque dans le relevé du prénom qu’il a effectué.

Cote du Registre des visas aux Archives départementales de la Gironde : AD33 4M668
Numéro du visa dans le Registre et dans l’année : 405
Numéro de la page dans le Registre correspondant sur le site des Archives départementales : 224
Lien direct vers la page du registre des visas sur le site des AD 33.

Geneanet nous trouvons une information sur le décès de Rose Machet en 1843, et de Elisa Patureau en 1843 également.

Voila où s’arrête mes connaissances.

De mon côté,François Patureau, le frère cadet de Léobon est mon ascendant direct côté paternel. François Patureau Laborie même si je n’ai pas encore trouvé la raison de cet ajout Laborie à son nom, était donc l’oncle de Pierre Ferdinand. Né un an après  Léobon en 1769, il deviendra huissier épousera Anne Marin et aura ….5 filles.

Ceci vous explique que du côté de François Patureau, il n’y ai pas de descendant portant le nom de PATUREAU. Cet aïeul est décédé en octobre 1840. Je suis un des descendants  de sa dernière fille Françoise Nanci qui épousa Bertrand Desages et vécu à La Roche chalais jusqu’en 1851 ou environ. Bertrand et Nanci eurent un fils unique Hector qui « émigra » dans une autre région française, le Poitou. Ce fils unique Hector épousa Nelly, mon arrière grand-mère, poitevine et inspiratrice de ce blog.

Je vous laisse raconter maintenant votre histoire que je publierai ou pas selon vos souhaits.

En attendant de vous lire.

I.P

Oui si cela peut vous encourager, chers lecteurs, écrire un article sur un blog peut vous enmener plus loin que prévu et vous ouvrir d’autres horizons généalogiques.

The Gallery of HMS Calcutta (Portsmouth) circa 1876 James Tissot 1836-1902 Presented by Samuel Courtauld 1936 http://www.tate.org.uk/art/work/N04847

 

 

 

 

 

 

Signatures et alphabétisation dans la France du 18e

Les signatures font parti de mes motivations pour la généalogie. Les pleins, les déliés, les ruches, m’ont procuré une émotion et le sentiment illusoire de connaître mes ancêtres un peu mieux. Puis il y eut les autres, tous les autres ceux qui font une croix pour signer, et ceux qui ….ne font rien. Le grand écart entre les Archives du Pas-de-Calais et du Poitou m’ont fait toucher du doigt une autre différence et je me suis alors posée la question de l’alphabétisation.

Aucun document écrit par mes ancêtres ne m’est parvenu, les seules sources fiables sont donc les documents signés au moment de baptêmes, mariages ou enterrements dans les registres paroissiaux depuis 1737 ou les documents signés chez les notaires. Depuis 1554, par l’Edit de Fontainebleau, Henri II demande aux notaires de faire signer les parties contractantes, « s’ils savent signer ».

Je dois faire une exception pour les deux bibles protestantes qui sont arrivées jusqu’à moi. Mis à part cela, les archives départementales sont ma principale source.

Mais c’est dans l’Histoire des paysans français français de Emmanuel Le Roy Ladurie que j’ai trouvé un début d’explication à ce que j’avais constaté par moi-même.

 » les sociologues des années 1830, tels que Dupin et d’Angeville avaient pris les premiers conscience du phénomène : si 48,3% des conscrits sont illettrés en 1830-1833, une telle ignorance, notent ces chercheurs, n’est cependant pas répartie de façon uniforme sur le territoire. Les masses analphabètes, dit d’Angeville, dominent largement au sud-ouest de la ligne Saint-Malo/Genève ; ; Le  » décrassage  » culturel en revanche est presque achevé au nord-est; il est entrepris largement dans le Nord et en Normandie. ( page 631, 632)……

Dès Louis XIV, en effet, dans les années 1686-1690, les « deux France  » (que Dupin et d’Angeville diagnostiqueront encore un siècle et demi après l’époque du Roi-Soleil ) s’opposent déjà. Sans doute les pourcentages ne sont-ils pas les mêmes: Le royaume, au temps de Louvois comptent au bas mot 70% d’analphabètes mâles, beaucoup plus que sous Louis Philippe…….page 404)

« Les analphabètes louis-quatorzien, en foule compacte, se pressent au midi de la ligne durable qui court du sud du Cotentin au sud du Jura. Au nord de cette frontière, en revanche, les provinces sont passablement alphabétisées.

L’ignorance est particulièrement marquée chez les femmes dont 14% seulement savent signer, contre 29% parmi les hommes. Mais là aussi les contrastes s’imposent; en 1686.1690 les femmes du sud et celles des bocages de l’Ouest sont beaucoup plus ignorante que leurs consœurs du Nord-est. (Page 404)

C’est de cette idée que je suis partie, en constatant que Marie Marguerite Deruy, jeune fille à marier du Pas-de-Calais en 1726, signe son nom, certes maladroitement mais lisiblement. Mais à la même époque, Marie Bayard (Sosa 339) signe le jour de son mariage en 1722 en Deux-Sèvres; de même que Louise Bault (Sosa 341) en 1736 à Ste Ouenne (79). Par contre d’autres ne signent pas comme Marie Proust (Sosa 611 )en 1724 dans les registres de st Pierre de Melle (79).

Une autre composante m’a semblé importante. Je reprend ma lecture de l’Histoire des paysans français ;

 » il y eut sans aucun doute une première explosion de croissance intellectuelle pendant le XVIIe siècle, même dans les villages; mais elle ne touche au Nord que la majorité des laboureurs ou exploitants mâles – grands, moyens ou même petits… » page 406

J’ai bien constaté que dans la majorité des actes dans le village de Pressy (AD62) figurait au moins une signature, surtout des signatures masculines mais aussi féminines, ce que je n’ai pas retrouvé dans les registres de Dordogne, dans lesquels, volonté ou non du curé il y a très peu de signatures hormis les élites, les notaires.

Quant aux Deux-Sèvres, c’est beaucoup plus aléatoire. Il y a une disparité entre les villes et les registres des paroisses de campagne, mais plus encore entre mes ancêtres journaliers, laboureurs ou artisans.

Alors que les gens du nord apposent leur marque souvent une croix quand ils ne savent pas signer, ceux de l’ouest ne marquent ni ne mettent leurs initiales.

J’ai aussi constaté que René Desré cordonnier, signe en 1770 à la naissance de son fils; Pierre Bergeron laboureur puis aubergiste et Jeanne Lambert signent tous les deux leur acte de mariage en 1763. Il y a effectivement plus d’hommes que de femmes qui signent, mais la proportion de signatures me parait également importante dans ces paroisses des Deux-Sèvres.

La religion est peut être un début d’explication. Il ne faut pas oublier que les protestants doivent pouvoir lire la bible et écrire, mais ne sont pas désirés dans les paroisses entre 1685 date de la révocation et la révolution et que leur signature peut trahir leur appartenance à la religion reformée. Néanmoins ils signent alors les actes notariés et leurs signatures sont alors plus ou moins sophistiquées. Ayant une forte proportion de protestants dans mon ascendance des Deux-Sèvres, ceci pourrait expliquer cela.

Il reste beaucoup d’incertitudes;

Y avait il des maitres d’école, depuis quelle époque, dans quelles paroisses?

Le rôle des femmes dans la société; avait elle la nécessité de signer des documents?

L’époque; entre le 17e et le 18e siècle, la différence semble encore plus importe.

Je vous livre la conclusion de l’auteur de l’Histoire des paysans français »,

En ce qui concerne l’anthropologie physique, les travaux les plus récents réfutent, les vieilles sornettes racistes relative à la prétendue supériorité intellectuelle ou physique, peu importe ,des grands aryens blonds du nord de l’Europe et du nord de la France… On savait depuis longtemps maintenant on sait mieux encore qu’en dépit de certaines permanences génétiques la stature est un caractère instable, exacerbé ou déprimé par les facteurs économiques, socio-culturels, socio-biologiques, tels que l’alimentation, le genre de vie, l’hygiène, la pratique plus ou moins tardive du travail physique, la scolarisation, la rupture ou le maintien des isolats etc…

Ce qui pose une autre question; qu’elle était la taille de mes ancêtres à cette époque-là?

Je n’ai pas de réponse.

Carl Larsson.

 

Migrations de nos ancêtres et actes de mariage. (1)

Nos ancêtres se déplaçaient, mais la notion de voyage comme on la conçoit aujourd’hui n’existait pas. Nous avons une autre compréhension de ce phénomène qui a changé depuis 1946, date des congés payés.

Quand nos ancêtres se déplaçaient, ils le faisaient pour une bonne raison. Ils parcouraient relativement facilement une dizaine de kilomètres pour se marier ou encore pour changer de travail, d’habitation, ce que l’on peut appeler micro-mobilité mais je veux parler d’une autre sorte de voyage, celle où ils parcouraient une centaine de kilomètres voire plus, pour ne plus revenir, le voyage sans retour celui où ils ont radicalement changé de milieu et de genre de vie.

Bonjour Monsieur Courbet, Gustave Courbet(1854). Musée Fabre.

Les actes de mariage ont le plus grand intérêt pour l’étude de ces migrations. Ces actes se rencontrent dans toutes les paroisses où la tenue des registres est obligatoire depuis 1736. Le curé doit en effet signaler la publication des bans dans les paroisses d’origine des époux, cela concerne toutes les couches sociales, qu’ils soient bourgeois, artisans, laboureurs ou journaliers. En règle générale il s’agit d’un renseignement sûr, qui indique si oui ou non les mariés habitent la paroisse où est célébrée l’union; Par contre il ne faut pas perdre de vue que le mariage est le plus souvent célébré dans la paroisse où est domiciliée l’épouse et que les bans étaient publiés au domicile des parents. Ces derniers pouvaient changer de paroisse entre la naissance et le mariage de leurs enfants.

J’ai ainsi découvert au moins quatre ancêtres.

1. Guillaume COURTINES (Sosa 272 ascendance Bacond-Courtines) se marie à Tonneins dans le Lot et Garonne le 23 mai 1744;

le 23 mai 1744 après avoir proclamé les 3 bans du mariage contracté entre
Guillaume COURTINES coutelier natif de MILLAU en ROUERGUE habitant de cette paroisse et
Jeanne BARAILLAC fille de feu Gédéon et d’Anne DUPON de lyle de cette paroisse
sans opposition ni empêchement civil ni canonique je soussigné les ai conjoints en légitime mariage par paroles le présent ayant précédemment fiancé à l’église en présence Pierre Larmet, Claude Corret, charles dupuy, jean laroque,qui n’ont signé pour ne savoir pour ce enquis
delorman archiprêtre (AD Tonneins 47)

Il était coutelier, natif de Millau en Rouergue, et l’âge de son décès 57 ans en 1781, donne une date de naissance approximative en 1724. Cette branche reste encore à explorer, le mariage n’étant pas filiatif. Mes recherches, geneanet et autres n’ont pas donné de résultats évidents.

2. François Bacond (Sosa 280, génération 9) épouse Marie Gadail le 25 août 1739 à Clairac.

le 25 août 1739, après les fiançailles à l’église, la proclamation des bans du mariage contracté entre François BACON garçon chapelier fils légitime de pierre BACON et de Françoise CHARPEAUTIER de la paroisse de TANCE diocèse de PUY en Velay d’une part et Marie GADAIL fille de pierre et d’Anne Mauri de la paroisse de Clairac d’autre sans empêchement ni opposition vu le certificat du sieur Fauri curé de la dite paroisse du Tance en date du 24 juin 1739 avec son consentement au dit mariage la dite marie ayant ayant promis et juré mettant la main sur le saint évangile qu’elle voulait vivre et mourir dans la religion catholique apostolique et romaine confessant à cet effet toutes les vérités que la même église nous enseigne de croire et renonçant à toutes les … de Luther et Calvin je soussigné curé dudit Clairac après avoir pris leur mutuel consentement leur ay solennellement imparti la bénédiction nuptiale dans l’église dudit Clairac suivant la forme et cérémonies ordinaires prescrite par l’église en présence de Louis Perache compagnon chapelier, de Pierre Chaudruc maître de bateau, de pierre Baussens compagnon charpentier, de jean Dulon aubergiste, de Jean Lassale et de sr Jacques Arboussé de la présente paroisse lesquels Lassale et Arboussé ont signé non les contractants non plus que les autres témoins pour ne savoir de ce enquis.

AD 47 Clairac,

Marie était protestante. En 1739, la conversion est exigée par le curé pour qu’il prononce la bénédiction nuptiale. Celle-ci fut surement prononcée du bout des lèvres par Marie Gadail car ses descendants furent tous protestants jusqu’au XXe siècle. Par contre c’est une difficulté pour retrouver les actes de naissances, les règles devenant plus « souples » entre 1745 et 1765, date où l’on voit réapparaître des registres tenus par des pasteurs protestants.

François Bacon émigra vers 1739, Guillaume Courtines vers 1744 et tous deux vers le Lot et Garonne, la région de Clairac.

3. Plus tard il y eut Gilles VACHER, né à Chinon le 11 mai 1741. Il se maria à Melle St Pierre le 29 juillet 1765 avec Jeanne LEMAURE.

aujourd’hui 29 juillet 1765 après les publications canoniques des promesses de mariage entre Gilles VACHER cloutier fils légitime de Louis Vacher cloutier et de Madeleine Bougeat demeurant en la ville de Chinon ledit Gilles Vacher en cette paroisse et Jeanne LEMAURE fille légitime de Jacques Lemaure charpentier et de Jeanne Brisson de cette paroisse n’ayant découvert aucun empêchement nous avons conjoints les dites parties en épousailles et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Jean Morelle, chargé de la procuration du père et de la mère dudit Gilles Vacher pour assister avec à leurs épousailles, de Jeanne Brisson de Jacques Lemaure père et mère de ladite Jeanne Lemaure Jacques Chatagnion et autres qui ont déclaré ne savoir signer hors les soussignés .
MELLE B,M,S/ 1741-1792 (vue 172)

 

Les deux premiers émigrent à la même période, dans des villes  proches, historiquement protestantes; hasard, où volonté? Clairac, Tonneins étaient-elles des villes connues pour un artisanat particulier? la coutellerie peut-être puisqu’il existait une rue des couteliers à Clairac?

Guillaume Courtines, aura un fils Jean Baptiste, coutelier un petit fils Jean, coutelier à Clairac, un arrière petit-fils Jean, coutelier rue des couteliers. La lignée des couteliers s’arrête là.

François Bacond est dit garçon chapelier en 1739 et assisté d’un maître chapelier le jour de son mariage, maître chapelier en 1744, il est fils de chapelier. Il décédera jeune, en 1751 à 40 ans en laissant des enfants de moins de 10 ans. Ces derniers ne seront pas chapeliers, mais charpentiers.

Faisaient-ils partis de corporations, étaient-ils compagnons et leur migration était elle dans le cadre de leur apprentissage? Leur destination était elle une fuite, le fruit du hasard ou une décision ferme?

Un autre temps, une autre région, ils étaient cloutiers, ou couteliers, ou encore chapeliers. Ils avaient en commun d’être des artisans qui pouvaient se déplacer avec leur simples outils, n’avaient pas de propriétés, ni terre, étaient sûrement jeunes.

Il existe une autre forme de migration, la migration militaire.

A suivre….

 

 

Pamproux (79) et mes ancêtres.

Pamproux occupe une place certaine dans la vie de mes ancêtres et ce depuis environ 1685, jusqu’en 1925. Il s’agit au moins de deux branches, sans lien généalogique avant moi mais qui se sont peut-être croisées, rencontrées? C’est ce que j’ai voulu rechercher.

Pamproux.

Commune des Deux-Sèvres, Pamproux est située entre Poitiers et Niort près de Saint Maixent-l’Ecole. L’origine du nom vient des vignes et de leur couleurs rousses; pampres roux. En 2013 la commune comptait 1690 habitants, un peu moins qu’en 1903 date a laquelle Numa Desage a repris la pharmacie de Pamproux (alors 1968 habitants).

pamproux-la-grande-rue

Pamproux, la grande rue. carte postale

Ils ont alors fréquenté le temple protestant place de la Mairie, terminé depuis juin 1840, l’école protestante des garçons pour Henri Desage construite en 1867. Mais c’est la halle qui a été le lieu fréquenté par tous à travers le temps. Construite en 1700, elle fut remise d’aplomb en 1828, et la couverture fut refaite en 1923.

pamproux-place

Pamproux, place de la Liberté. Carte postale.

Avant 1900, une autre famille a ses origines à Pamproux, sans aucun lien à l’époque, la famille Vacher/Maye, et leurs ascendants, Pinaudeau, Rateau.

arbre-monopage-maye-jacques-horizon

tableau Heredis, ascendance Vacher.

En 1776 le curé de Pamproux fait un inventaire de ces familles qui, même si celui-ci ne ressemble pas dans la forme aux recensements actuels, fourmille de renseignements. Dans ce recensement, il nomme le chef de famille, la date et la paroisse de la naissance, le conjoint et les enfants, et surtout la religion de ses paroissiens, ce qui pouvait être une motivation en ce temps là.

Le recensement de 1776.

Madeleine PEIGNON, 40 ans, veuve PINAUDEAU et ses 5 enfants dont Pierre Pinaudeau. Elle est catholique, vit dans la 66 ème maison, auprès de sa famille dans les maisons adjacentes. Ils sont huiliers.

Madeleine SENVET, née à Rouillé vers 1717, vit dans la 271 ème maison à Vielpin,. Veuve de Daniel Germain MAYE, laboureur, elle est protestante ainsi que ses six enfants. On apprend que quoique protestant trois enfants ont été baptisés à l’église de Saint Martin de Pamproux, et les deux derniers au prêche protestant en 1746 et 1750. La tolérance de la religion RPR a augmenté au fil du temps.

Jacques MAYE, 37 ans fils aîné vit dans la ferme avec sa mère, et se mariera en 1793, à 54 ans, Il épouse alors en deuxième mariage, Jeanne, la fille de Jacques Germain Rateau, née en 1757, sera le père de Jacques et grand-père de Marie, épouse Vacher.

Jacques germain RATEAU, né à Pamproux en 1718, journalier, marié à Marie PARNAUDEAU depuis janvier 1746, a cinq enfants.  Ils vivent dans la 79 ème maison et sont tous protestants.

Ces familles PINAUDEAU et PEIGNON vivaient à Pamproux avant 1700, c’est alors un autre état dressé en 1698, qui nous renseigne sur Pamproux.

pamproux-la-halle

Pamproux, la Halle. Carte Postale.

ETAT DE L’ELECTION DE SAINT MAIXENT DRESSE PAR SAMUEL LEVESQUE EN 1698
 
PAMPROUX

Il y a deux paroisses à Pamprou, appellées Saint Maixent et Saint-Martin, jointes pour les tailles, dans l’étendue desquelles, outre le bourg, sont huit villages, sçavoir : Parondeau, La Pottière, La Villedé, Vieilpain, Nerbonneau, Les Fosses, La Cognonière, Le Coudré.

Les deux cures valent chacune trois cens cinquante livres, tenues, celle de Saint Maixent par le sr Fontaine, et celle de Saint-Martin par le sr Pichaud. Il y a de plus un vicaire, appellé le sr Pasquet, tenu par les Pères Jésuites de Poitiers. Il y a un prieuré qui appartient aux Jésuites de Poitiers, de trois mille livres, qui les fait seigneurs de la paroisse, avec M. l’abbé de Saint Maixent, à cause de la chambre abbatiale, aussy de revenu de trois mille livres. On fait le service de deux chapelles en une petite église près les cimetières : l’une, de soixante livres, appellée Notre-Dame de Larsaut, tenue par le sr Masson, curé de Sichy, près Paris; l’autre des Cautiers, de vingt livres, tenue par ………….. ;

Le climat est sec et on y sème de toute espèce de bled; il y a quelques vins fort petits, beaucoup de noyers, assez de fourrages. On y commerce sur les bleds et aussy sur quelques bestiaux. Le bourg de Pamprou est fort spacieux ; on y tient marché tous les lundis, où il y a minage, fort bon et qui tient sous une halle; on y vend d’ailleurs quelques petites denrées; il y a une horloge, et quatre foires qui peuvent valoir aux seigneurs avec les droits du minage, qui est un double par boisseau, cent livres.

 Il y a un pont de pierre sur une partie de la rivière de la Sèvre qui y passe, qui auroit besoin d’être raccommodé.
GE 86- Entraide généalogique dans la Vienne.

En 1685, dans le Poitou nous trouvons les registres d’abjuration. Ainsi,  les familles FRAPIN, BELIN ancêtres des PEIGNON abjurent dans l’église de St Martin de Pamproux .

Cette famille Maye et ses ascendants semble avoir vécu à Pamproux depuis avant 1685 jusqu’à environ 1866 alors que la famille Desage/Moreau y vécut de 1903 à 1925. Ils ont en commun d’avoir tous été protestants, même si certains ont abjurés mais n’ont pas pu se rencontrer, si ce n’est au cimetière…

Hector DESAGE, le père de Numa repose au cimetière  de Pamproux, route de la Mothe St Heraye depuis 1925, année où la famille a quitté Pamproux.

pamproux-le-pont

Pamproux, le Pont. Carte postale.

GE 86 Entraide généalogique dans la Vienne.

le cahier de doméances; mars 1789, 463 feux.

http://www.pamproux.fr/fr/association/1/3575/section-histoire-patrimoine

Un curé en colère à Clairac (47) en 1748.

La colère est détectée plus  facilement dans un acte paroissial. Ainsi le 16 janvier 1748,  après que Jean AURADOU de Monbarbat eut fait sa profession de foi, qui ressemble à une abjuration de la RPR, (Religion Prétendument Réformée) voici ce qu’écrit le curé sur le registre de Clairac, en lieu et place de la bénédiction nuptiale de Jean AURADOU et Marthe REAU,

Le seizième du mois de janvier 1748 en présence des témoins soussignés après la publication des bans sans connaissance de ….

Et puis rien, sinon cet « acte » écrit en plus gros et en plus gras.

cette place devrait être remplie par les témoignages de bénédiction nuptiale impartie à quelques autres, mais leur indigne conduite après ce bienfait m’a porté à ne vouloir le faire, qu’ils cherchent s’ils en ont besoin.

delacroix-la-lutte-de-jacob-avec-l-ange

Eugène Delacroix, la lutte de Jacob avec l’ange.

Les futurs mariés ont du se faire pardonner, puisque le 5 février 1748 sur le registre de Castelmoron-sur-Lot, ont peut lire;

Après avoir fiancés dans l’église, Jean Auradou de la paroisse de Marsac habitant et Marthe Réau de la paroisse de Castelmoron et publié leurs trois bans de mariage sans opposition, je Antoine Negre, après avoir reçu d’eux leurs consentements mutuels les ai solennellement conjoints en mariage en présence d’Antoine et Hugues Biscarron, brassier, d’Anselme Demarrault maître d’école, pris pour témoins et ensuite ai célébré la sainte messe pendant laquelle je leur ai donné la bénédiction nuptiale selon les formes ordonnées par l’église en foi de quoi j’ai signé….

Il avait raison il fallait  chercher. Le curé a brouillé les pistes, mais Jean AURADOU était protestant et n’a surement pas suivi son engagement vis a vis de l’église, d’assister à la messe ….. d’où la colère du curé!

courbet-un-enterrement-a-ornans

Courbet, un enterrement à Ornans 1849.1850

Le huit septembre 1748, huit mois après, c’est un autre curé, Caillava, qui procédera à l’enterrement de Jean AURADOU, forgeron dans le cimetière de Clairac, il avait 30 ans. Son fils unique Etienne naîtra le vingt cinq décembre 1748; trois mois et demi après son décès,baptisé le 26 et sera tenu sur les fronts baptismaux par Etienne. …

Marthe REAUD , sa veuve,décède le 2 novembre 1787 et sera inhumé en terres profanes de nuit sans attroupement conformément à l’instruction du roi et enterrée dans les tombes de son jardin faute de place dans le cimetière après une déclaration au juge de Clairac.

Protestants jusqu’au bout.

Etienne AURADOU est mon SOSA 142, il sera charpentier.

Filiation:

9. Jean AURADOU

8. Etienne AURADOU

7. Anne AURADOU

6. Suzanne BACOND

5. Anne Iréna COURTINES

4. Numa DESAGE

3. Pierre Henri DESAGE

Sources;

Clairac BMS 1741-1749

 

L’émotion du curé Auboys, 1663, Bourdeilles (24).

Nous avons peu de moyens de connaître la vie de nos ancêtres et encore moins leurs émotions. Alors quand un acte sort du cadre, je m’interroge; que lui arrive t-il?

En règle générale, les actes de décès sont les plus courts et les plus concis des registres paroissiaux, et en Dordogne encore plus courts et concis, si c’est possible. Nous y trouvons la date du jour, le nom du défunt et l’inhumation.

 

img_4154

Eglise Saint Pierre de Bourdeilles (24)

Par exemple, nous croisons souvent un acte de décès qui ressemble à;

le 26 février 1665, Hélie Magnian surnommé Lacroix est mort en la communion de l’église le corps duquel a été enterré le lendemain après avoir reçu les cérémonies ordinaires de l’église pendant sa maladie. Il a reçu les sacrements de pénitence d’eucharistie et d’extrême onction.
AD 24 Bourdeilles;
 Alors quand le curé Auboys prend une page entière du registre paroissial pour rédiger un acte de décès, la question fuse, que se passe-t-il?
isaac-benissant-jacob-govert-flinck-1639

Isaac bénissant Jacob-Govert-Flinck-1639

Par ce jour de janvier 1663, le curé Auboys enterre son père, Arnaud AUBOYS.

Le dernier de janvier 1663 Arnaud Auboysmon père, maître chirurgien âgé de 76 ans est mort en la communion de l’église à quatre heures du matin après avoir reçu tous les sacrements de l’église et a été enterré le lendemain après qu’on a eu chanté l’office des morts et célébré solennellement le sacrifice de la messe pour le salut de son âme au tombeau deuxième qui est tout devant l’arche du prédicateur, où il a fondé vingt sols  de rentes à perpétuité.
Auboys curé de Bourdeilles.
AD 24 Bourdeilles
Y assistent une dizaine de prêtres, curés et archiprêtres.

Le curé est habituellement moins bavard. Mais comme il l’écrit, il s’agit de son père.

Le curé Sicaire Auboys est le  troisième fils d’Arnaud et le quatrième de ses enfants. Avant lui sont nés Jacques, Jean mon aïeul, Anne, et vient ensuite Catherine et Catherine.

Ainsi quand mon aïeul Jean AUBOYS décède le 14 septembre 1700, le curé Auboys écrit:

Le quatorze de septembre 1700 Jean Auboys sieur des genest maître chirurgien mon frère est mort âgé de 76 ans et enterré au cimetière dans le tombeau de ses pères avec les sacrements ordonnés.

 Auboys curé de Bourdeilles.

C’est dans la différence entre ces actes que je veux percevoir une émotion et un respect même si aucun sentiment n’est nommé.

A Bourdeilles (24) j’ai trouvé une trace de Sicaire AUBOYS, non pas dans le cimetière, disparu depuis longtemps, mais dans l’église Saint Pierre, son église, où il exerçât de 1663 à 1714.

img_4149

Eglise Saint Pierre de Bourdeilles (24)

Les actes du curé Auboys s’espacent jusqu’à son décès le 27 mars 1714.

Le vingthuième de  mars 1714, messire Sicaire AUBOYS prêtre et vicaire perpétuel de l’église de Saint Pierre de Bourdeilles a été enterré dans la dite église dans le tombeau qu’il avait fait pratiquer luy même après avoir reçu les derniers sacrements étant mort le jour de devant à onze heures du soir fait en présence de soussigné Lapier prêtre et vicaire

fr Simon Arbonneau recolé comme aïant été présent à l’heure de la mort du dit messire Auboys arrivé à onze du soir du 27 mars 1714 et lui aïant administré tous les sacrements.

 AD 24 Bourdeilles

 

Filiation et générations;

12. Arnaud AUBOYS

11. Jean AUBOYS mon aïeul né vers 1624, frère du curé. Jean fut maître chirurgien comme son père, il épousa le 18 juillet 1650 à Bourdeilles Peronne Cartaud avec qui il eut au moins onze enfants, dont;

10. Marguerite AUBOYS

9. Marie BOUTHIER

8. Suzanne Roy

7. Jean François DESAGES

6. Bertrand Henri DESAGES

5. Hector DESAGES

4. Numa DESAGE

3. Pierre Henri DESAGE

Sources;

AD 24 Bourdeilles

Les tombes disparaissent; La Roche Chalais.

Sans les fréquenter assidûment, je n’hésite pas à visiter un cimetière, surtout quand il s’agit de mes ancêtres. C’est ainsi qu’en passant par la Roche Chalais (24),  je demandais un arrêt au cimetière municipal devant lequel nous passions. Eh oui, ce n’était pas préparé.

Nous avons donc arpenté les allées à la recherche de tombes portant les noms de Patureau Laborie, Marin. Il nous fallut peu de temps pour comprendre que nous ne trouverions rien.

roche chalais cimetiere

Dans l’allée principale quelques pierres sans aucune plaque, au milieu de celles plus récentes en granit et sur toutes les pierres tombales anciennes figurait la mention;

« En cours de renouvellement, veuillez vous adresser à la mairie » .

L’allée principale n’a plus rien à voir avec cette carte. Le monument au premier plan à gauche existe encore, mais a perdu toutes ses plaques, et les compartiments sont ouverts et vides. Ceux aux deuxième et troisième plans à droite n’existent plus. Quelle déception!

Seule, sur le côté droit, sous un magnolia, une tombe au sol, gravée dans la pierre, plus exactement trois sépultures.

roche chalais tombe mathieu barraud 1818

Ici REPOSE BARRAUD Mathieu Polidor

décédé le 10 décembre 1878

Tu fus sauvé par la grâce et la foi, c’est un don qui ne vient pas de nous mais de DIEU.

 

Ici REPOSE SUZANNE ZELINA BARRAUD épouse DUCROS

née au FIEU le 18 juin 1817,décédée au Fieu le 13 juillet 1892

à l’âge de 75 ans.

La troisième plaque concerne les famille Ardouin, et Barraud Trigant Geneste.

roche-chalais-tombe-ardouin

Le projet  de Geneanet prend alors toute sa signification, et quand ils écrivent que « Les tombes finissent toutes par disparaître un jour, ainsi que les noms, dates et autres informations qui y figurent. »  Je viens de le constater.

Pour préserver ce patrimoine, Geneanet a créé « Sauvons nos tombes ». La prise de photos de tombes anciennes puis le relevé des noms et la mise en ligne permettent d’en garder une trace mais permet aussi de mettre les informations  à disposition de tous. Le succès de l’opération montre bien que les généalogistes sont conscients de ces faits.

 

 

 

 

En passant par Verteillac, Dordogne; les Dézages.

Une partie de mes ancêtres du coté paternel vient de Dordogne. Ils s’appelaient Desage, Patureau, Marin, Roy. C’est à eux que je pense à chaque fois que je vais la-bas, c’est devenu une déformation généalogique.

carte verteillac

géoportail.

Aller en Dordogne nous fait passer par Verteillac, située entre Poitiers et Ribérac sur la N 10. C’est la première étape et le premier lieu connu des Desage ou Dézages.

Verteillac (24). 

Commune de 644 habitants (2013), Verteillac, situé à 11 km de Ribérac est à peu près à égale distance de Périgueux (33 km), Angoulême (37 km), et Nontron (31km).

L’enquête de Cyprien BRARD, 1835 .( FRAD024_6M542_131) à laquelle répond « Mr le maire de Verteillac, Mr De Milhacgrandchamp, conformément à la circulaire de Mr le préfet en date du 10 février 1835, nous raconte les temps anciens.

La commune de Verteillac est située sur la route d’Angoulême à Bordeaux, en « partie en plaine, l’autre coupée de coteaux ».

On y cultive surtout le froment et la maïs, ainsi que la vigne pour faire du vin rouge ou blanc. On y élève des cochons, des génisses et des bœufs du limousin, vendus sur les foires et ensuite dirigés sur Bordeaux ou Paris.

Aucune fabrique ou manufacture n’est recensée dans la commune. On y fait des sabots en « bon noyer », on y trouve des truffes noire uniquement celles de chêne.

Des moulins à eaux et à huile ponctuent le ruisseau de Sauvanie (affluent de la Lizonne).

Les habitants y sont de bonne constitution, se nourrissent de pain de froment ou maïs, de pommes, de légumes pour les moins riches, de viandes de boucherie et de volailles pour les plus aisés, boivent de la « piquette« , font « chabrole » ( mêlant du vin à la soupe),  et ne boivent pas de café à l’eau.

Aucune antiquité ou curiosité n’est à signaler.

cassini verteillac

carte de Cassini

Mais c’est avant 2013, avant 1835 et même encore un siècle plus tôt, que mes ancêtres ont habité Verteillac.

Jean Desages était maître chapelier et marchand, négociant à Verteillac. Il épousa avant 1736 Marguerite Duranthon et eut 8 enfants entre 1737 et 1760. Je n’en ai suivi que deux sur les huit.

desages signe 1738

AD 24 Verteillac 1738.

Son fils Jean Desages, deuxième enfant et fils aîné, naquit à Verteillac le 5 novembre 1739. Il fut comme son père, négociant, vécut une dizaine d’année au château de Lanmary à Antonne, où mourut son père ( septembre 1787), mais revint à Verteillac vers 1798. Il avait épousé à Bourdeilles (24), le 20 août 1764, Suzanne Roy, fille de François Roy, notaire à Bourdeilles et eut 11 enfants tous nés à Verteillac.

desages fils signe 1764

AD Dordogne Verteillac 1764.

  1. Desages François 1765.1772

2. Desages Suzanne 1766.1848, épouse Louis Desmons Dubois en 1786 à Antonne (24)

3. Desages Marguerite 1768.1844 épouse Jean Marthurin Duvergt à Celles (24) en 1798

4. Desages Marie 1769

5. Desages Jean François (1772. après 1840) épouse Anne Maurance en 1792 à Antonne (24) et ses cinq enfants naîtront à Sorges (24).

desages jean françois signe 1800

AD Dordogne Sorges 1800.

6. Desages Pierre 1773

7. Desages Thérèse 1774.1782

8. Desages Pierre 1775

9. Desages Léonard 1776

10. Desages Cécile 1778.1778

11. Desages Pierre 1780.1825,  instituteur à Celles.

Il reste encore beaucoup à rechercher sur cette famille…. Les archives départementales de  Verteillac, Dordogne sont muettes entre  1687  et 1736,  le nom Desages n’y apparaît pas avant 1687 mais dès les premières pages en 1736.

Jean Desages mourut à Verteillac le 11 novembre 1816 à 76 ans et sa femme Suzanne Roy, mourut 6 mois après dans sa maison.

Deux générations à Verteillac et puis s’en vont.

IMG_4133

Verteillac 2014, collection personnelle.

Sources;

Wikipédia, AD 24 Verteillac, Celles, Antonne.

1929, un dimanche à la plage; photo ancienne.

C’est un beau dimanche de printemps 1929. Henri tient l’appareil photo. Il a toujours aimé prendre des photos, comme son père Numa. D’ailleurs, c’est décidé, quand il aura sa maison, il se fera un labo photo, un cabinet noir où on peut faire ses propres développements. Henri Desage a 28 ans, il est diplômé d’une école d’ingénieur.

numérisation0280

Royan 1929, spectacle. source personnelle.

Ce dimanche, ils ont décidé de faire une excursion à Royan , station balnéaire sur la côte atlantique et sont partis en voiture de bonne heure. Henri est le plus heureux des hommes. Dans son objectif, ses parents, Numa et Nelly, assis dans des fauteuils de plage, Numa,  pharmacien à La Crèche (79), coiffé d’un canotier, pantalon blanc chaussures blanches, montre gousset à la poche. Il a 59 ans. A sa gauche Nelly, tout de noir vêtue, y compris les bas, et coiffée d’un chapeau cloche, une pochette entre les mains et un demi sourire aux lèvres, elle a 54 ans. Aux pieds de Nelly, Madeleine l’amour de sa vie. Ils sont fiancés et  le mariage est prévu fin octobre 1929. Sa robe est claire, fleurie et printanière, son style décontracté et son attitude nonchalante contraste avec celle de ses futurs beaux-parents. Elle gardera cette élégance toute sa vie. Elle a alors 21 ans. Derrière, des spectateurs, tous ont le regard tourné vers un point inconnu. Ils sont nombreux, de tous les âges, manifestement pas venus pour un bain de mer. Deux jeunes femmes à la mode de ces années là,  quelques femmes en noir et chapeau cloche, quelques enfants sont dans l’objectif et en arrière plan perché sur le parapet des hommes et quelques couples. Sur la plage, les fameuses toiles de tentes rayées bleu et blanc typiquement royannaises arrivées dès 1825, avec la mode des bains de mer.

royan les plus belles plages par Delorme, 1925

Royan les plus belles plages par Delorme, 1925

Mais que regardent-t-ils?

Royan sur la côte atlantique est réputée pour son casino, son parcours de golf, ses  courses, concours hippiques, tennis et ses régates mais aussi des animations comme les voyages aériens en ballon ou encore plus nouveau, voyages en avions. Dès 1910, à l’occasion de la première semaine de l’aviation à Royan, Louis Gibert pose son monoplan Blériot sur la plage de Pontaillac. 1913 ce sera au tour de Brindejonc des Moulinais de survoler Saint Palais sur mer.

Ce qu’ils voient reste un mystère.

Sources ;

Royan

 

Une généalogie peut-elle être finie?

Ou même, peut-on dire d’une branche qu’elle est terminée? Il y a une quinzaine de jours, je vous aurais dit que je ne pensais pas pouvoir aller plus loin sur la branche bordelaise Roberdeau, Briet. Le démenti a été  quasi immédiat, quand je me trouvais en face d’un document,

« Le dictionnaire des familles protestantes de Bordeaux au XVII siècle. »
                                    de Paul Louis Coÿne.

Dans un document de 680 pages, il répertorie 951 familles protestantes en s’appuyant sur les documents manuscrits des Archives Départementales de la Gironde, Archives municipales et les imprimés des Archives Historiques bordelaises. Un travail remarquable, documenté, avec des sources claires, précisant même la place d’une famille dans l’échelle sociale par « l’indication de l’agencement stipulé par le contrat de mariage ». C’est selon lui,  » un indice plus fiable que la dot, qui peut exclure ou non les « espérances » de succession. Dans la coutume de Bordeaux, l’agencement minimum est de quinze livres ; (il n’en a) pas trouvé de supérieur à 6 000 livres. Un agencement dissymétrique, où la veuve reçoit plus que le veuf, est en général la marque d’une grande différence d’âge entre les futurs époux. »

J’y ai trouvé des précisions sur les famille Cassaignol, De Lescale, moins sur la famille Briet, mais manifestement, P.L Coÿne s’est intéressé à la famille Roberdeau. Je me sens obligée de clarifier certains points, d’en préciser d’autres, et d’en corriger quelques uns.

Cette famille, dont le nom parfois orthographié Robardeau ou Roubardeau, est de consonance saintongeaise, était déjà implantée à Bordeaux en 1519. Elle comporte des branches catholiques,…. et des branches protestantes, souvent issues de mariages « bigarrés ».

Tous les Roberdeau rencontrés à Bordeaux au XVIIe siècle proviennent de cette même souche.

Jean Roberdeau, maître tondeur de drap à Bordeaux en 1519, propriétaire d’un moulin à Salignac, près de St-André de Cubzac (Gironde), de vignes dans la banlieue de Bordeaux, et d’une maison rue des Argentiers, mourut avant 1565. Sa veuve, Florette Sentout, vivait encore en 1565 . On leur connaît quatre enfants dont;
– Jean Roberdeau, auteur de la branche aînée.
– Etienne, auteur de la branche cadette.
Je n’avais pas perçu qu’il y avait au moins deux branches Roberdeau et plusieurs homonymes Isaac Roberdeau. Mes ancêtres sont issus de la branche aînée, celle de Jean.
  • Le premier Isaac, fils de Daniel Roberdeau et Marguerite Forthon, est bien celui dont j’ai relaté l’inventaire après décès. P.L Coÿne apporte des précisions.
Bordeaux port-bordeaux-joseph vernet deuxieme vue du port de bordeauxz

Joseph Vernet, deuxième vue du port de Bordeaux.

Isaac Roberdeau, bourgeois et marchand de Bordeaux. Il se lança dans le commerce international, l’armement et l’assurance maritimes, et réalisa une grosse fortune : alors que la succession de son père, en 1643, n’atteignait pas 10 000 livres, la sienne, en 1660, dépassait 200 000 livres. Signe et rançon de sa réussite, il dut en 1647 accepter la lourde charge de trésorier de l’hopital St-André.
Le 22 septembre 1642, il contracta mariage (sans indication de religion) avec Suzanne Cassaignol, probablement catholique, fille de feu Antoine Cassaignol, protestant, bourgeois et marchand de Bordeaux, et de feue Marie de Lescale  ; agencement 800 livres.
 
Isaac Roberdeau fit le 20 octobre 1660 un testament R.P.R., laissant à sa femme l’usufruit de ses biens et la tutelle de ses enfants, et mourut le 20 novembre 1660. Dès le 23 décembre 1660, Suzanne Cassaignol fit porter au consistoire, suivant les dernières volontés de son mari, 500 livres : 250 pour les pauvres, 250 pour l’entretien des pasteurs.
Suzanne Cassaignol continua les affaires commerciales et financières de son mari, mais avec moins de bonheur ; en 1669, ayant subi de lourdes pertes, elle abandonna et son activité, et l’usufruit de biens menacés de saisie . Elle mourut le 16 février 1688 et fut inhumée au cimetière de St-Michel.
Isaac Roberdeau avait laissé quatre enfants, dont mon ancêtre Madeleine. et un fils Isaac qui épousa Marguerite de Théon, eut 6 enfants et mourut le 16 janvier 1679.
  • Un autre Isaac Roberdeau, né vers 1633, bourgeois et maître fourbisseur eut avec Marie Pommeau sa femme un fils Antoine, baptisé à la cathédrale Saint André de Bordeaux  « et dont la postérité catholique tint une place remarquable parmi les orfèvres et graveurs du XVIIIe siècle bordelais. Isaac Roberdeau mourut le 14 06 1690 et fut inhumé dans l’église St-Projet. »
Cet autre Isaac serait celui évoqué comme maître fourbisseur et est issu de la branche cadette, celle d’Etienne Roberdeau. Ils sont donc parents mais pas père et fils.
 P.L Coyne site une étude généalogique de l’ensemble de la famille qu’il a déposé au Centre Généalogique du sud-Ouest et aux A. M. Bx. Je ne dirai donc plus que cette branche est terminée…ni aucune autre.
Source;
Le dictionnaire des familles protestantes de Bordeaux au XVIIe siècle; P.L.  Coÿne.