Reconnaître un décès protestant en Aquitaine .

Souvent j’ai évoqué mes ancêtres protestants du Poitou. Il est une autre branche tout aussi protestante, celle du Lot et Garonne, de Clairac et ses environs. C’est donc en parcourant ces archives que j’ai relevé quelques mentions originales, en particulier à St Saturnin de Marsac.

Comme dans le Poitou, l’ histoire commence en 1685, ainsi que nous le conte le curé Rebet dans un langage très modéré.

Aujourd’hui 1 er septembre 1685, les soussignés au nom de toute la communauté s’étant volontairement assemblé et sous le bon plaisir de sa majesté, chez mr Arnaud Rubet curé de Marsac pour délibérer sur la proposition qui leur a été faite de renoncer à la religion prétendue réformée sa majesté n’ayant rien plus à cœur que de voir tous les peuples de son royaume réunis sous une même communion ont déclaré et déclare que pour le salut de leur âme et pour marquer à sa majesté le désir qu’ils ont de lui plaire en toutes choses ils renoncent à la religion prétendue et réformée et à toutes les erreurs et promettant en faire abjuration sans aucun retardement et d’embrasser la religion catholique et apostolique romaine pour y vivre et mourir jusqu’au dernier moment de leur vie.
Clairac, St Saturnin de Marsac E Sup 2190 annexe Montarbat vue 9

Suit une litanie, les noms  de ceux qui ont abjuré la RPR (religion prétendue réformée) ce jour là, sur au moins six feuillets.

Dès 1686 apparaissent des mentions curieuses sur les actes de décès. Il y a les paroissiens « ayant reçus les sacrements et ensevelis dans la chapelle », puis ceux « décédés de mort subite et enseveli au petit cimetière ». Il est fort probable que le premier était un « bon » catholique et le second un protestant.

Enterrement à Ornans, Gustave Courbet (1849.1850), musée d’Orsay.

27.9.1711 sr pierre balguerie décédé agé de 70 ans sans avoir reçu les sacrements étant mort d’apoplexie et a été enseveli dans son bien le 12 du mois
vue 154/178
le 1 janvier 1712 est décédé à capdemal abraham laperche et a été ensevelie sans avoir reçu les sacremenys de l’église âgé de 36 ans et a été enseveli dans un coin de son jardin
le 6 janvier 1712 est décédé jacques delmestre maitre arquebusier âgé de 40 ans a ce qui nous aété dit par le sr galliné maitre chirurgien de marsac et a été enseveli dans son jardin n’ayant pas reçu de sacrements
le 12 mai 1712 bertrand descamps âgé de 21 ans du village de la bailleige de la juridiction de castaneul a été trouvé noyé au passage de roussannes …de ceux qui le perdirent au castaneul et a été enseveli au cimetière de la psse de marsac par moi curé soussigné
le 20 juillet 1712 est décédée sans confession anne delpuch âgée de 50 ans a été ensevelie au jardin
vue 169 /178
mai 1714 est décédé maitre Arnaud rebel pretre et curé de la présente psse de marsac et qui a été inhumée ce jourd’hui 20 dans la chapelle de l’église dudit marsac
curé de laparade
le 20 aout 1714est décédée marie delbreil âgée de 47 ans ou environ femme à pierre martineau maitre tonnelier laquelle sera inhumée dans le lieu ou l’on jugera à propos par lavigne marchand
5.8.14 est décédée isabelle marau âgée de 35 ans nouvelle convertie laquelle on peut inhumer ou bon lui semble
6.10.1714 est décédée Jeanne fournier âgée de 60 et quelques ans nouvelle convertie sans avoir reçu aucun sacrement sera inhumée dans le jardin en présence de Moyse P… son fils.
Il existe un document complémentaire dans les archives de Clairac qui est encore plus explicite. Tous les actes de décès sont écrits sur le même modèle par le juge:
En ce jour de … se sont présentés devant nous juge désigné, qui Jean Bizet marchand perruquier et jean lafargue marchand poilier, étant cousin de jacques guérin marchand, lesquels nous ont dit ledit Guérin décédé depuis ce jourd’hui, habitant la présente ville, âgé de 69 ans ou ou environ était nouveau converti, ne faisant point son devoir et s’étant adressé au sr vicaire pour lui faire donner terre.sainte ce qu’il aurait refusé de faire, c’est pourquoi ils nous requièrent de leur vouloir permettre de faire ensevelir le ci devant Guérin en terre profane de nuit conformément à la législation du roi ce que nous juge susdit leur avons accordé faire à la charge  de nous indiquer le lieu de sépulture et nous avons signé avec notre greffier…
AD 47 Clairac E SUP_2201 vue

Un registre postérieur, (AD 47 E SUP 2201, 1739, 1751,1760) est semblable, maître Jean Bertrand procureur officie alors.

En 1750 (vue 9) il est ajouté la mention « de lui permettre de l’ensevelir en terre profane à une heure nocturne sans aucun attroupement ni assemblée le tout conforme aux ordonnances du roi.

Depuis la révocation de l’Edit de Nantes, l’enterrement des protestants était encadré.

11 décembre 1685, une déclaration spécifie que les deux plus proches parents du défunts -ou à défaut les deux voisins les plus immédiats- devait notifier le décès au juge royal ou au juge seigneurial et signer le registre tenu à cet effet par lesdits juges.

Une lettre circulaire rédigée par Louis XV le 9 avril 1736,  reprécise les règles de tenue des registres paroissiaux, et en particulier les règles concernant la sépultures des protestants, ce qui explique la modification des mentions.

Tout est dans la formule;
Est décédé après avoir reçu les sacrements de pénitence

ou est décédé de mort subite…..

D’où l’importance de lire non seulement les noms mais également la formule employée le plus couramment par le curé de la paroisse. Les termes peuvent changer en fonction du rédacteur et la nuance est quelques fois subtile.
Enterré au grand ou au petit cimetière. Certaines paroisses enterraient les protestants dans un cimetière plus éloigné de l’église.
A reçu les sacrements ou aucune mention. Dans ce cas tout dépend de la formulation habituellement utilisée par le curé.
Est enterré dans la chapelle ou est enterré dans son jardin. la formule est plus explicite.

Dans le Poitou ou en Aquitaine, les règles étaient les mêmes et les ordonnances du roi  furent donc suivies avec quelques nuances dans la rédaction.

 

 

 

Mes dix règles généalogiques et généablogiques.

Ouf, me voila de retour. La vie, la vie….elle nous joue des tours, nous réserve des surprises, agréables ou pas, il faut les prendre. Cet arrêt sur image a été l’occasion de me poser des questions sur ma pratique en généalogie. Quelques discussions m’ont interpellée sur le fait que nous avions des opinions et des règles différentes dans notre fonctionnement. J’ai pris le temps de poser les miennes sur papier, ou plutôt sur « Evernote ». Voila le fruit de mes réflexions.

1.  Respecter mes ancêtres, leur vie et ne pas porter de jugement ni sur leurs choix , ni sur leurs actes, ni sur leurs métiers. C’est une priorité.
Ne pas oublier de les remettre en situation dans la mesure de mes connaissances, en tenant compte de la période historique. En effet les mœurs, les habitudes étaient différents, même les mots ne recouvraient pas toujours les mêmes significations, sans compter les termes inconnus ou inusités aujourd’hui.
2. Rester objective, parler de faits, de données vérifiables, ne pas me laisser entraîner par mon imagination…

collection personnelle.

3. Vérifier, vérifier,revérifier les informations, y compris (surtout) celles disponibles sur internet remonter à la source, le plus loin possible que ce soit un acte, un fait historique, ou un document d’époque .

Collection personnelle.

4. Citer les sources, même si elles sont contradictoires, et en vérifier la traçabilité pour que mes descendants puissent suivre ma démarche et retracer le chemin ou peut-être même pourront-ils creuser un autre sillon.

Edouard Boubat, le Népal.

 5. Admettre accepter que certaines dates sont et resteront approximatives du fait de la limitation des sources, et que je ne pourrai pas tout savoir.
Mon ambition est limitée. Je n’ai jamais recherché ni eu l’envie de savoir si nous descendions de Charlemagne, ce qui me parait scientifiquement improbable.
Mes ancêtres garderont leur part de mystère sans oublier que certains ont pu volontairement brouiller les pistes.
6.  Les recherches en ligne oui,  mais il ne faut pas oublier les Archives, les sociétés historiques, les cercles généalogiques toutes ces sources annexes.
Il y a également les recherches faites par nos anciens. Si La recherche est facilitée aujourd’hui par le net, la généalogie a aussi passionné les générations précédentes.

Prague, bibliothèque.

7. Rester discrète sur les personnes vivantes.
Ainsi vous ne verrez pas sur le blog d’histoires ou d’informations sur ma famille ou leurs proches. C’est un choix que j’ai fait dès le départ et sur lequel je ne suis jamais revenue.

Edouard Boubat, Rémi écoutant la mer. 1995

8.  Ne pas garder l’ histoire de mes ancêtre pour moi, mais la raconter, via un blog, ou un livre….

J D de Heem, nature morte aux livres, vers 1625

9.  Passer le relais;
quelque soit le nombre de générations, l’état des recherches, une généalogie ne sera jamais finie.
Il me faudra donc prévoir le passage pour les générations futures, garder des notes, citer des sources, expliquer ma démarche.

Boubat, les pas, Japon

10.  Ne pas oublier que tout ce qui est mis en ligne peut être copié….et sans sources….et l’accepter…
et continuer mon chemin, chercher, encore chercher.

Ligne de vie et ascendance INGRAND.

L’idée d’utiliser la ligne de vie d’un ancêtre m’avait séduite, jusqu’à ce que je constate que l’assistant de recherche fourni par le logiciel hérédis me suffisait. Elle me donnait la chronologie d’un individu avec les différentes étapes de sa vie, tout en permettant de visualiser l’état des recherche. J’utilise donc cette ligne de vie autrement;  comme  outil de comparaison entre deux individus ou encore deux couples. L’idée s’impose en face de l’ascendance de Madeleine Ingrand (Sosa 151, génération 8) née on ne sait où et décédée à Vouillé le 18 décembre 1817.

Mariage au Desert, Gravure de Samuel Bastide, http://www.museeprotestant.org/0000002343l/

Madeleine Ingrand épouse Jean Ingrand le 12 octobre 1778. Le mariage est célébré par le pasteur Gobinaud et inscrit sur les registres d’une commune indéterminée. L’époux, Jean est le fils de Jean Ingrand et Marie Marché demeurant au bourg de Fressines (79) et l’épouse Madeleine est la fille de Jean Ingrand et Marie Suire demeurant à Montaillon paroisse de Mougon (79).

Une recherche rapide sur geneanet donne une seule réponse en plusieurs exemplaires sur le premier couple Ingrand-Marché, mais plusieurs réponses différentes sur le deuxième Ingrand-Suire.

Un couple Ingrand-Suire vit à St Martin de St Maixent, s’est marié en 1710, eut au moins 11 enfants, voire 16. Ils sont donnés comme les parents probables de Madeleine Ingrand. Des détails me titillent, il y a des incohérences. C’est ce qui m’a décidé à faire une ligne de vie ou plutôt deux de ce couple Ingrand-Suire. L’estimation de l’âge la deuxième Marie Suire est calculé par rapport à la naissance des enfants.

Jean Ingrand
Marie Suire
Jean Ingrand
Sosa 302
Marie Suire
Sosa 303
naissance
avant 1690
24.3.1689
St Martin St Maixent
?
?
estimation vers 1720
mariage
9.9.1710 St Martin de St Maixent           avec
………
?
enfants
Françoise 8.9.1711 Saivres
Marie       6.10.1713 St Martin St Maixent
Michel      28.8.1715 St Martin St Maixent
Louise      9.10.1717 St Martin St Maixent
Jean        5.6.1721   St Martin St Maixent
Madeleine 5.8.1722  St Martin St Maixent
Pierre      23.11.1723 St Martin St Maixent
René       10.12.1724 St Martin ST Maixent
Jeanne    1726
Jeanne    29.5.1727 St Martin St Maixent
Marguerite 1729      St Martin St Maixent
Madeleine vers 1744 ?
Sosa 151
Daniel vers 1747 ?
Marie 1.1.1751 Ste Blandine
Pierre 3.4.1753 Ste Blandine
Jeanne 6.4.1757 Ste Blandine
mariage des enfants
Marie 27.7.1734         St Martin  St Maixent
Louise 26.9.1742        St Martin St Maixent
Françoise 28.7.1746   St Martin St Maixent
Jean    11.7.1747       Saivres
René   23.10.1759     St Maxire
Madeleine 12.7.1762 St Martin St Maixent
Marguerite 27.9.1762 St Martin St Maixent
Madeleine 11.10.1778 C.indéterminée
Daniel 15.1.1787 C. indéterminée
Marie 27.10.1781 St Romans les Melle
Pierre 9.6.1789 C.indéterminée
décès
avant juillet 1762
avant sept 1762
avant 1778 ?
?

Mis en tableau, il est évident que se sont des couples homonymes, et si le premier est bien connu, il reste beaucoup à rechercher sur le deuxième.

Le Jean Ingrand de St Maixent serait lui meunier, fils d’Abel, meunier,décédé à St Martin de St Maixent et de Louise Gascon . Marie Suire, sa femme née le 24 mars 1699 à St Martin de St Maixent, de Pierre Suire boulanger et de Marie Dubois. Elle avait 22 ans à la naissance de son premier enfant et 39 ans à la naissance du dernier en 1729 et ne peut donc pas avoir eu d’enfant de 1744 à 1757. Si l’aînée naquit à Saivres, les autres sont nés à St Martin. Ils eurent 4 fils et 7 filles. L’aîné des garçons est né en 1715, le deuxième Jean né en 1721 fut boulanger, le troisième Pierre est né en 1723, René le quatrième né en 1724, farinier. Parmi les filles, Marie épouse Jacques Mochon meunier, en 1734 et Louise épouse Jean Mochon meunier en 1742. L’ascendance et la descendance sont donc clairement dans la meunerie entre St Martin de St Maixent et Saivres

Le Jean Ingrand de Ste Blandine (Sosa 302, génération 9) serait maréchal, de même que ses fils Daniel à Ste Blandine et Pierre à Verrines sous Celles. Son mariage avec Marie SUIRE est introuvable et devrait se situer vers 1744, leurs ascendances inconnues, leurs décès sont également introuvables, ce qui peut s’expliquer par leur religion protestante.

Jean Ingrand et Madeleine INGRAND eurent une fille unique, Marie Madeleine née en 1780, ce qui est prouvé par la déclaration des non catholiques faite par Jean Ingrand à Sainte Blandine le 29 décembre 1788, déclaration de mariage et de naissance faite le même jour.

La seule solution pour le couple Ingrand-Suire consisterait à rechercher aux Archives Départementales le contrat de mariage établit en 1778 par le notaire Boisseau à Melle, ou encore rechercher un testament ….

Piet Mondrian, Boogie-Woogie, 1942, Museum of Modern Art New York.

 

La ligne de vie comparée a au moins permis de déterminer qu’il s’agit bien de deux couples homonymes.

 

Organisation généalogique pour l’année 2017.

Je bloque, je bloque, je bloque.

Alors quand Sophie Boudarel nous propose un  Geneathèmes sur « réveillez votre généalogie », c’est moi que je dois réveiller. L’inspiration ne manque pas, mais c’est « l’organisation de mon année généalogique » qui est mise à mal dès le mois de janvier. Imaginez; comme l’année dernière je pensais rester sur une branche de mes ancêtres dans le Poitou et orienter mes recherches sur l’ascendance de Nelly en commençant par la famille MOREAU. Forte de ces résolutions, le 2 janvier,je reprend ma fiche de travail ascendance Moreau, établis les actes manquants, les paroisses concernées, les alentours…..et rien.

Exploration sur geneanet; toujours rien.

sherlock-holmes-niveau-facile_4048

 

Alors, je visite des sites de généablogueurs à la recherche d’idées, je relève celle de timeline ou ligne de vie chez Sophie Boudarel, et Benoit Petit. Je m’émerveille des résultats de chacun pour 2016, comme ceux d’Evelyne de « ciel, mes aïeux » , relis les articles  de « Feuilles d’ardoise » qui met toujours la barre très haut, suis la promenade en barque de Sylvie  de « l’arbre de nos ancêtres »sur la Sèvres et les moulins et je finis par sourire avec le blog de « lulu la sorcière« . Je me suis perdue en route.

Tout cela n’est pas si grave.

Reprenons. Nelly Moreau est la fille de Pierre MOREAU et de Marie Suzanne PROUST. Pierre MOREAU est né à la Crèche en 1845 de Louis Moreau et Marie Girard, domestiques. Une des difficultés est que le nom est courant. Une autre vient du fait que ce sont des familles avec un ou deux enfants et qu’ils sont protestants.

Je vais donc faire une ligne de vie pour les ascendants MOREAU et leurs conjoints, en me fixant un objectif à un mois. Sans aucun résultat mi février, j’abandonnerai cette recherche jusqu’à ce que l’inspiration arrive.

Mon deuxième objectif est de scanner et recenser les photos anciennes que je possède et leur trouver un stockage et une sauvegarde adaptés.

Mon troisième est de travailler sur la sauvegarde de cette généalogie en général. J’en suis projeter cette opération sur deux disques durs externes avec le deuxième externalisé.

Mes objectifs sont peu nombreux mais ambitieux. Rendez-vous en fin d’année. En attendant j’y retourne, parce que;

Parler ne fait pas cuire le riz.

Proverbe chinois.

 

Vœux 2017.

En ce début d’année, je vais être brève. Mes recherches continuent et prennent le pas en ce moment sur le blog.

En quelques chiffres, le nombre d’individus sur ma base de donnée est passé de 10 300 en août 2015 à 15 0000, fin 2016. Mon Sosa le plus ancien se nomme Fontaneau, sosa 79320, 17 ème génération ascendance Proust, j’avoue ne pas en savoir plus sur cet ancêtre, sinon qu’il était poitevin.

Il y a encore beaucoup de « trous » dans cet arbre puisque ma connaissance sur certaines branches ne dépassent pas la 9 ème, voire même la 8 ème génération . J’ai passé du temps cette année sur les branches du Nord et du Périgord.  Me voila de retour dans le Poitou pour quelque temps, mais je vais devoir me remotiver et savoir par où recommencer.

Je souhaite vous envoyer mes vœux  2017 pour la généalogie. Que l’année nouvelle soit aussi riche que 2016 en trouvailles, en lectures et aussi créative sur les blogs pour leurs auteurs.

nouvel-an-2017

Que la passion généalogique continue…

 

 

Se remotiver……

Passer trois mois sur une branche de ma généalogie a été très confortable comme un vêtement douillet que l’on enfile tous les matins. Mais, (il y a un « mais »), quand on décide de passer à autre chose, même si le sujet est tout trouvé, le démarrage est difficile. Il faut recommencer, vérifier, chercher de nouvelles idées, consulter d’autres Archives, lire des publications, ou encore changer de région…

J’en étais à ce stade quand j’ai cherché comment me remotiver et ne pas reculer devant l’obstacle, un peu perdue devant l’ampleur de la tâche. Ma solution n’a pas la prétention d’être LA solution, mais celle-ci était  évidente pour moi. Les semaines ou les mois à venir seront consacrés à ma généalogie du coté maternel et donc à l’ascendance LETHELLIER et MELLIER du Pas-de-Calais.

paul Klee, l'harmonie de la flore nordique(1927)

Paul Klee, l’harmonie de la flore nordique(1927)

Pratiquement, je suis depuis le début et toujours Hérédis (2015),  je commence alors par éditer l’ascendance d’un ancêtre maternel. Dans « choisir un arbre », ascendance, puis arbre mono-page, j’ai une préférence pour le modèle Arysis, 5 générations. Ensuite, armée de stylos fluorescents,  je passe en vert les mariages enregistrés et en rouge les recherches à faire ainsi que les modifications d’affichage des villages, bref les anomalies. Ce qui donne un document bigarré mais parlant. Beaucoup de rouge veut dire beaucoup de recherches, ce qui est le cas au delà de la génération 8. C’est l’occasion de vérifier les sources, les incohérences. En général ce document suffit à me motiver pour aller consulter les Archives en l’occurrence celles du Pas-de-Calais.

lethellier arbre ascendance

Lethellier arbre ascendance Hérédis.

Et si cela ne fonctionne pas? J’ai un joker. Je recherche les dictionnaires historiques et archéologiques de la région du Pas-de-Calais, ou les inventaires, ou encore un livre. Pour cette branche, ce sera « Les paysans français d’Ancien Régime » Emmanuel Le Roy Ladurie.

Ma curiosité n’est toujours pas piquée?……….. j’abandonne, je repasserai plus tard.

 

Guillaume Briet (1529-) « trouvé » grâce à la bibliothèque Geneanet.

Quand je suis à la recherche de renseignements sur un patronyme, ma première pensée est d’aller sur Geneanet. Maintenant je vais également systématiquement dans la bibliothèque généalogique ce qui donne un accès direct à divers articles dont des documents d’archives. C’est le premier filtre.

geneanet bibliothèque

Bibliothèque généalogique Geneanet.

Cette fois encore j’ai pris un chemin de traverse en recherchant le patronyme Forthon, forton, en ciblant le département, la Gironde sans, puis avec  prénom, plus particulièrement Christophe marchand et bourgeois de Bordeaux, père de Marguerite Forthon, qui épousa Daniel Roberdeau, le père d’Isaac. La lecture est quelques fois longue et difficile voire ardue pour le vieux français, je ne vous parle pas du latin, empreinte des chemins détournés mais j’y ai trouvé quelques pépites. Forthon est cité comme étant un des plus anciens noms de la ville de Bordeaux, mais cette recherche m’a entraînée plus loin.

La bibliothèque Geneanet m’a amené à faire une trouvaille sur un certain Guillaume Briet, beau-père de Christophe Forthon. Quand je dis trouvaille, je suis en dessous de la vérité, j’ai rarement lu des documents aussi bien fournis et relatant des affaires aussi anciennes. Voila l’affaire;

Il s’agit de Guillaume  Briet, père de Jeanne Briet qui épousa le 18 mars 1581 Christophe Forthon.

Guillaume  Briet naquit à St Emilion vers 1529 et vint à Bordeaux en 1559. Le 15 octobre 1573,  le Parlement  nomma quatre professeurs dont  Briet pour les apothicaires et en 1580, les jurats le nommèrent médecin ordinaire de la ville, fonction qu’il occupa jusqu’à sa démission en faveur de son gendre Charles Trautelle le 15 décembre 1603. Il est également inscrit dans les registres protestants de Bordeaux (La France protestante vol.3). En 1583, un événement à Bordeaux le concerne directement et nous informe de son lieu d’habitation;  le feu prit aux poudres de l’Hôtel de Ville emmagasinées dans une maison des fossés St Eloi , appartenant à un chirurgien nommé Guillaume Briet; plusieurs personnes furent tuées et la maison fut presque entièrement démolie.  (Histoire du collège de Guyenne,Auteur : Gaullieur, Ernest)

Son testament reçu en 1582 par maître Chadirac, notaire, mentionne sa femme Marguerite Digos, fille d’un chirurgien, et ses quatre enfants;

  • Jean qui fut conseiller au parlement
  • Jeanne épouse de Christophe Forthon, bourgeois et marchand de Bordeaux. Le mariage eut lieu le 18 mars 1581 à Bordeaux.
  • Isabeau épouse de Verney  apothicaire, qui passait à Bordeaux pour le meilleur préparateur de la thériaque.
  • Guillaumine qui épousa le docteur Trautelle, successeur.

Si la vie de cet homme est aussi bien documentée,  c’est parce qu’il nous a laissé deux opuscules;

Discours sur les causes de la peste survenue à Bourdeaux cest an 1599 avec la préservation et caractère d’icelle.

Explication de deux questions politiques touchant la peste, l’une si elle est contagieuse, l’autre si le devoir du chrétien permet de se retirer du lieu où elle est et comme on s’y doit comporter.

Tout cela en quelques clics..c’est magique.

 Guillaume  Briet;

15. Guillaume  Briet

14. Jeanne  Briet

13. Marguerite Forthon

12. Isaac Roberdeau (1615.1660)

11. Madeleine Roberdeau (1645.1724)

10. Suzanne Chaperon (1681._)

9. Marie Dupuy (1705.-)

8. Suzanne Barraud (1741-1794)

7. Anne Marin (1771.1837)

6. Nanci Patureau-Laborie ( 1808.1891)

5. Hector Desages (1833.1925)

4. Numa Desages (1868.1953)

3. mon grand-père

2. mon père

1. moi

 

 

 

Pourquoi un blog de généalogie?

Il est temps de se poser la question en particulier en ce début d’année, entre rétrospective et résolutions.  J’ai commencé mes recherches généalogiques fin 2011, une conjoncture entre le hasard, un peu de temps et Nelly à laquelle j’ai dédié ce blog.

Le hasard en consultant les tables de Dordogne puis le hasard en ouvrant une page des Archives  et oh surprise, de lire des actes en ligne, de fil en aiguille, de découverte en découverte, de patronyme en patronyme, ce fut le stade boulimique. Je découvris aussi rapidement que je ne m’en sortirai pas comme ça. Quelques clics plus tard, je trouvais une communauté de généablogueurs, dynamiques, pétillants et créatifs, généalogistes professionnels ou amateurs. Ce sont eux qui m’ont ouvert les portes de la généalogie. Après avoir lu conseils , comparatifs, je téléchargeais un logiciel Hérédis, me familiarisais avec les  n° Sosa tout continuant à lire les archives départementales.             Mais les trois actes,  naissances, baptêmes, décès me satisfaisaient de moins en moins. Il fallait plus. Je faisais en complément des recherches sur Gallica, lisais des livres google.books  anciens, des livres d’histoire, et poussais de oh et des ah!…si bien que si vous m’aviez rencontré à ce moment là, vous auriez surement eu droit à « Savez vous qu’un protestant pouvait être pendu pour cause de religion en 1720 » ou dans un dîner; « connaissez-vous la profession de garde-étalon »,  et  » le régiment d’Egmont » ?  Mes proches étaient  en overdose et moi frustrée. C’est encore une fois la communauté de bloggeurs qui m’a apporté la solution et en particulier « la gazette des ancêtres » en février 2012.

bouquet source inconnue

Bouquet, Source inconnue.

http://lagazettedesancetres.blogspot.fr/2012/02/genealogie-20-pourquoi-creer-un-blog-de.html

J’ai entrevu une solution. Le nom du blog s’est imposé naturellement « Nelly, ancêtre du Poitou », car j’ai toujours eu le sentiment que mon arrière grand-mère paternelle regardait par-dessus mon épaule avec bienveillance. Le départ a eu lieu en mai 2014.

Quelques 60 articles plus tard, 3700 lectures, 1800 visiteurs, je veux exprimer ma gratitude.

A tous les bloggeurs de généalogie trop nombreux pour que je les nomme, sans qui rien n’aurait été possible et que je lis toujours avec plaisir.

A mes lecteurs, connus ou inconnus.

Aux rencontres généalogiques comme celles au congrès de généalogie à Poitiers .

Aux découvertes, comme le cimetière privé protestant de Vitré (79).

A ce blog et à ce qu’il m’a permis de découvrir, d’approfondir et de chercher à dépasser les trois actes de base naissance, mariage, décès.

Je suis en accord avec ce qu’a écrit Sophie de la Gazette sur la communication, le partage et encourage les hésitants à se lancer dans l’aventure……… pour avoir le plaisir de les lire, bien sûr .

chagall Marc, la danse, 1950-1952, Nice.

Marc Chagall , la danse, 1950-1952, Nice.

 

Identifier et retrouver un baptême protestant sous l’Ancien Régime.

Vous l’aurez compris, ma généalogie est à moitié protestante, à moitié catholique. Pour les baptêmes catholiques, les recherches portent principalement sur les registres paroissiaux du lieu d’habitation, la difficulté étant de suivre leurs migrations. Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres bougeaient, changeaient de paroisse. Pour les baptêmes protestants, c’est plus compliqué…et intiment lié à l’histoire.

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