Le 8 mars a été déclarée la journée officielle des femmes et tous les ans s’organise une manifestation à travers le monde. Cette journée internationale des femmes trouve son origine dans le combat des ouvrières et suffragettes du début du XXème siècle pour obtenir de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
Histoire de cette journée.
L’idée émergea d’une journaliste allemande à la conférence internationale des femmes socialistes en 1910.
mars 1911 un million de femmes manifestent en Europe.
8 mars 1913 des femmes russes organisent des rassemblements clandestins.
8 mars 1914 des femmes réclament le droit de vote en Allemagne.
8 mars 1915 à Oslo, des femmes défendent leurs droits et réclament la paix.
8 mars 1921 Lénine décrète le 8 mars journée des femmes.
8 mars 1946 la journée est célébrée dans les pays de l’Est.
8 mars 1977, les Nations Unies officialisent la journée internationale des femmes.
8 mars 1982, déclarée journée officielle des femmes en France.
Mais avant cela il y eut d’autres femmes pour s’élever contre les injustices . Olympe de GOUGES en fait parti.
OLYMPE de GOUGES (1748-1793).
Marie GOUZE dite Olympe de GOUGES, née à Montauban le 7 mai 1748, morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793, était une femme de lettres françaises, devenue femme politique et considérée comme une pionnière du féminisme. Je l’ai découverte il y a des années au travers…..
La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Olympe de Gouges 1791. d’après collage de Henri Guedon.
Rédigée en septembre 1791, elle y pris pour modèle la déclaration des droits de l’homme et des citoyens (26 août 1789), qui énumère des droits ne s’appliquant qu’aux hommes. Dans de nombreux articles elle a remplacé « l’homme » par » la femme et l’homme ».
La déclaration est constituée d’un préambule adressé à Marie Antoinette suivi de 17 articles.
Un principe de base d’ Olympe est que l’identité des devoirs doit entraîner celle des droits, dans tous les domaines publics ou privés. elle demande que les femmes puissent avoir droit aux votes, à la propriété privée, de pouvoir prendre part à l’éducation et à l’armée, exercer des charges publiques, allant jusqu’à demander l’égalité de pouvoir dans la famille et dans l’église.
Devant l’assemblée constituante, elle réclame l’égalité des sexes.
C’était révolutionnaire, dans un temps….révolutionnaire.
Cette déclaration est sans valeur légale et fut refusée par la convention. Elle ne parut qu’en cinq exemplaires. Alors que « la déclaration de l’homme et des citoyens faisait sensation dans toute la France » et qu’une diffusion s’étendait à l’étranger, seuls quelques extraits furent publiés en 1840. C’est une autre femme de lettres française Benoîte GROULT qui en fit publier la totalité en 1986.
PRÉAMBULE Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent à être constituées en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaltérables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à tous les membres du corps social leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs et au bonheur de tous. En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de la femme et de la citoyenne : Article 1 La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Article 2 Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l’homme. Ces droits sont : la liberté, la prospérité, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression. Article 3 Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la femme et de l’homme ; nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. Article 4 La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. Article 5 Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société ; tout ce qui n’est pas défendu par ces lois sages et divines ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas. Article 6 La loi doit être l’expression de la volonté générale : toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous ; toutes les citoyennes et citoyens étant égaux à ses yeux doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents. Article 7 Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse. Article 8 La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nulle ne peut être punie qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée aux femmes. Article 9 Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. Article 10 Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même fondamentales ; la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir celui de monter à la tribune, pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi. Article 11 La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers leurs enfants. Toute citoyenne peut donc dire librement : je suis mère d’un enfant qui vous appartient, sans qu’un préjugé barbare la force à dissimuler la vérité ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans des cas déterminés par la loi. Article 12 La garantie des droits de la femme et de la citoyenne nécessite une utilité majeure ; cette garantie doit être instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de celles à qui elle est conférée. Article 13 Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions des femmes et des hommes sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles, elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie. Article 14 Les citoyennes et citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la nécessité de la contribution publique. Les citoyennes ne peuvent y adhérer que par l’admission d’un partage égal, non seulement dans la fortune, mais encore dans l’Administration publique et de déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée de l’impôt. Article 15 La masse des femmes, coalisée pour la contribution à celle des hommes, a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. Article 16 Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution. La constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction. Article 17 Les propriétés sont à tous les sexes réunis ou séparés : elles sont pour chacun un droit inviolable et sacré ; nul ne peut être privé comme vrai patrimoine de la nature, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
« Femme, réveille-toi » |
Une de ses citations célèbres est tristement prémonitoire;
« La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune. »
Olympe de Gouges.
Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles.Montaigne, Essais, III, 5 |
Pensez à moi et souvenez-vous de l’action que j’ai menée en faveur des femmes ! Je suis certaine que nous triompherons un jour.
Olympes de GOUGES.
Pour compléter, la vie et les idées d’Olympe de Gouges sont très bien racontées en BD par Catel et Boquet chez Casterman.