C’est en lisant l’ acte de décès de cette aïeule Françoise Lajugie (Sosa 131, génération 8), que j’ai vu pour la première fois l’expression « inhumée dans l’église en payant la fabrique ».
Le dictionnaire de Durand de Maillane n’est pas encore devenu mon livre de chevet (!), mais j’aime m’y référer pour les pratiques de l’église pendant le XVIIIème siècle.
Dictionnaire de droit canonique et de pratique bénéficiale .. Durand de Maillane 1761, réédité en 1770. Durand de Maillane, canoniste, avocat et magistrat, consacra de nombreuses œuvres au droit de l’église.
le mot FABRIQUE vient du mot latin fabrica, qui signifie construction; il est employé dans ce sens dans plusieurs canons. Or comme la construction des églises et leurs réparations sont un objet important et pour les dépenses qu’elles occasionnent et pour l’intérêt qu’y ont les peuples, on assigna des fonds particuliers à la Fabrique, dès le premier partage des biens d’église, et on confia ensuite l’administration aux paroissiens. Ce partage des biens d’église ne s’est pas soutenu: on voit aujourd’hui bien peu de Fabrique en possession de la quatrième portion des dimes; mais la piété des fidèles y a toujours suppléé, et soit par la voie des legs et fondations, soit par les moyens des quêtes ou autrement , il y a toujours eu dans chaque paroisse des revenus à administrer et des administrateurs par conséquent à nommer. Ces administrateurs ont été appelé MARGUILLIERS gagés dans notre langue, et matricularii par les latins
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Suit alors le règlement qui a été fait pour l’église de st Germain en Laye en 1739, qui codifie les assemblées ordinaires, leur fréquence » tous les lundi de quinzaine en quinzaine à deux heures de l’après midi dans la salle du bureau, les trois assemblées générales par an où sont conviées » les personnes de considération, les officiers de judicatures, avocats exerçants la profession, anciens marguillers commissaires de pauvres et autres notables de la paroisse. Une assemblée le jour de Pâques pour l’élection des Marguillers, le jour de st Thomas pour arrêter le compte du Marguiller en exerce de comptable de l’année précédente et la troisième le jour de Noël pour l’élection d’un commissaire des pauvres, puis tous les codes à respecter.
Pour ce qui est des particuliers, ils ont obtenus des sépultures dans l’église paroissiale par certaines rétributions a peu près comme des places pour les bancs. Ceux qui ne sont point en possession de tombeau dans une église peuvent s’en procurer un dans telle église que bon leur semble c. cum liberum de sepult. mais s’ils n’ont fait aucun choix de sépultures et que leur famille n’en ait aucune d’affectée on les enterre au cimetière de la paroisse ou au caveau commun commun de l’église paroissiale en payant un certain droit à la fabrique; ce qui n’a rien de simoniaque (trafic des choses saintes; vente ou achat de biens spirituels,de charges ecclésiastiques) ni par conséquent de contraire à la disposition du ch. abolenda, de sepult. cap. ex parte…
Les canonistes établissent que pour la concession d’une sépulture il faut le consentement de l’évêque, ou au moins celui du provincial, si c’est dans une église de réguliers. Ils ajoutent que cette concession doit prescrire la forme du tombeau, suivant la constitution de Pie V . incip. cum primum, en 1569 et les déclarations des évêques et des réguliers; c’est à dire que le tombeau soit creusé dans la terre et ne soit point sous l’autel, ni même sous les degrés de l’autel, Barbosa.
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le 21 octobre 1771 est décédée à la Vigerie présente paroisse Françoise LAJUGIE épouse de sr Maurence, âgée de 36 ans environ munie des sacrements, le corps de laquelle a été ensevelie dans l’église en payant les droits de la fabrique.
Cheyrade curé.
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Très intéressant ce livre : je vais l’adopter comme livre de chevet ( non , je plaisante… à peine!)
J’ai rencontré il n’y a pas longtemps un procureur de fabrique, enterré dans l’église simplement parce qu’il était procureur de fabrique ! (Heu, rencontré dans un acte de sépulture bien – sûr )