Vous l’aurez compris, ma généalogie est à moitié protestante, à moitié catholique. Pour les baptêmes catholiques, les recherches portent principalement sur les registres paroissiaux du lieu d’habitation, la difficulté étant de suivre leurs migrations. Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres bougeaient, changeaient de paroisse. Pour les baptêmes protestants, c’est plus compliqué…et intiment lié à l’histoire.
Rappel historique.
1517, Martin Luther moine augustin, professeur d’écritures Saintes à Wittenberg, rédige 95 thèses où il réclame une réforme de l’église pour lutter contre la simonie, l’achat et la vente de biens spirituels.
1534, Dans la nuit du 18 octobre, des protestants français placardent un violent pamphlet contre la messe jusque sur la porte de la chambre de François Ier, à Amboise. C’est l’affaire des Placards, qui conduit le roi à abandonner sa politique de tolérance. C’est l’année où Jean Calvin sillonne le Poitou, et écrit en 1536 « L’institution de la religion chrétienne » , texte fondateur de la Religion Réformée.
En 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, est institué un registre de baptême avec l’indication du nom du père et « pourra prouver le temps de majorité ou de minorité. »
1563, par le Concile de trente, est fixé sur le registre le nom des parrains et marraines.
l’Edit d’Amboise (19 mars1563) reconnait aux protestants la liberté de conscience, leur accordait la liberté de culte dans les demeures des seigneurs hauts justiciers – mais dans une seule ville par bailliage (ou sénéchaussée), et uniquement dans les faubourgs –, à l’exception de Paris, où seul le culte catholique était autorisé. http://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/%C3%A9dit_d_Amboise/105136
Et donc le droits de faire baptiser leurs enfants dans leur culte.
1598, l’Edit de Nantes est promulgué par Henri IV. La liberté de conscience et l’égalité civile est accordée aux protestants mais la liberté de culte est limitée dans 200 places fortes dont Saint Maixent(79) et Melle (79). Mais l’assassinat d’Henri IV en 1610, puis le siège de La Rochelle par Richelieu en 1628 sont autant d’étapes qui restreignent la liberté des protestants.

1598, Edit de Nantes, première page. http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerres_de_Religion/140624
1667, par l’ordonnance de Saint Germain-en-Laye, l’obligation est faite de tenir deux registres dont un est déposé au greffe. La rédaction des actes est uniformisée; il est demandé aux parrain et marraine de signer l’acte de baptême.
1680, d’abord des incitations par l’argent, la surtaxe des « opiniâtres », puis viennent les brimades, les exclusions de certaines professions, la destruction des temples, enfin les dragonnades. En 1685, le roi considère qu’il n’y a plus de protestants en France.
1685, la révocation de l’Edit de Nantes entraîne la suppression des registres protestants. La messe et le catéchisme sont obligatoires ainsi que le baptême. Une vie clandestine s’organise, » au désert », chaque ancienne église réformée à son lieu secret. Certaines familles résistent et accueillent des assemblées dans leurs maisons ou leurs granges comme les PROUST de l’Enclave. Tous se réunissent la nuit, et enterrent leurs défunts dans les champs ou les jardins. Les baptêmes protestants doivent être inscrits dans les registres catholiques…Il existe quelques registres protestants clandestins.
1698, il est fait obligation de baptiser l’enfant le jour même de la naissance ou le lendemain au plus tard.
1715.1724, Sous la Régence, il y a tolérance de fait.
1750, des juristes considèrent qu’il est indispensable de trouver une solution au problème de droit civil. Sans existence légale, il ne peut y avoir de succession et les enfants sont illégitimes, puisque nés « hors mariage ». En attendant, les protestants comparaissent devant notaire pour contracter un mariage ou écrire leur testament.
1760, on constate un assouplissement et des registres protestants réapparaissent. Dans le Poitou, Pierre Tranchée, François Gobinaud , et d’autres officient comme pasteurs de l’Eglise réformée clandestine aussi appelée « Eglise sous la croix ».
# Registre du pasteur LAPRADE DE BOURNAC 1739-1740 – original aux archives communales de Lezay (79) (Archives des Deux-Sèvres: en ligne) – relevé au Bois-Tiffrais
# Registre du pasteur François GOUNON dit Pradon 1744- original au Musée du Désert à Mialet (30) – relevé au Bois-Tiffrais
# Registres du pasteur Pierre GAMAIN ( mort 1782) 1749-1777- relevé au Bois-Tiffrais # Registres du pasteur Pierre POUGNARD dit Dézerit (mort 1784) 1761-1773 – relevé au Bois-Tiffrais # Registres du pasteur Pierre TRANCHEE 1765-1782 – relevé au Bois-Tiffrais # Registre du pasteur Jacques METAYER l’aîné dit La Barre (mort 1802) 1771-1775 – original aux Archives départementales de Vendée : I 13 (document en ligne) – relevé au Bois-Tiffrais # Registre du pasteur Pierre METAYER dit La Fontaine (mort 1814) 1771-1785 – original aux Archives départementales de Vendée : I 14 (document en ligne) – relevé au Bois-Tiffrais Registres du pasteur François GOBINAUD 1775-1791– relevé au Bois-Tiffrais # Registre du pasteur Louis-Pierre DAVID (mort 1809 )1781-1789 – original aux Archives départementales de Vendée: I 12 (document en ligne ) – relevé au Bois-Tiffrais Registres du pasteur Jean-Pierre MATHIEU 1783-1791 Registres du pasteur Jean MARTEAU 1784-1786 – relevé au Bois-Tiffrais |
1787, l’Edit de Tolérance permet le rétablissement des registres protestants et supprime l’obligation de déclaration des naissances à la paroisse, leur redonne un statut civil.
1792, la tenue des registres est enlevée aux prêtres et confiée aux municipalité.
En réalité tout est dit, il nous reste à passer aux travaux pratiques.
A Suivre…
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerres_de_Religion/140624
http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1621
http://www.bois-tiffrais.org/articles.php?lng=fr&pg=163