François Vacher, Cloutier en Poitou.

Catherine Pinaudeau a épousé en 1824, François Vacher, né un mardi 17 juin 1800 à Melle (79). Ce 3 janvier 1824 il est dit garçon cloutier.

Garçon cloutier travaillant  au bourg de Pamproux né à melle le 17 prairial an 8 fils majeur et légitime  de feu Vacher Alexandre décédé à Melle le 18.5.1806  et de Louise Broussard ici présente et consentante demeurant en la ville de Melle.AD 79 Melle.
Dans les recensements successifs il est dit cloutier, sauf dans celui de 1851 où il est dit huilier et sa femme huilière. 
1856, il a 50 ans et vit seul dans le bourg de Pamproux depuis le décès de sa femme le 2 mai 1856, entre la maison de l’institutrice et celle du boulanger, il est dit « cycloutier ». La rue est commerçante, cordonniers au moins 5, sabotiers , marchande, tailleur d’habits, buraliste, charron, voiturier, maréchal, perruquier, boulanger  sont dans son voisinage. François Séjourné est aussi cloutier. François Vacher fils est rémouleur installé un peu plus loin, 28 ans et père de 4 enfants. le beau-frère de Vacher François fils, Julien Gautier époux de Radegonde Maye vit dans la maison à côté et est terrassier. Plus loin René Bruneteau  (50 ans ) est huilier. Le bourg comprend 359 maisons et 1347 habitants.
En 1866, il a 72 ans, sa femme Catherine est décédée depuis 10 ans et il vit chez son fils François avec sa belle-fille Marie Maye  et leurs 6 enfants. François Vacher fils est dit rémouleur.
De la même façon que Catherine Pinaudeau est issue d’une famille d’huilier, François Vacher vient d’une famille de cloutiers.
11 générations:
11 Noel Vacher, huilier
10 Louis Vacher, cloutier à Chinon 37.
9 Gilles Vacher (1741-1823) cloutier à Melle 79
8 Alexandre Vacher (1766-1806) cloutier à Melle 79
7  François Vacher (1800-1870) cloutier à Pamproux 79
6  François Vacher (1826-1889) rémouleur à Pamproux 79
5  François Vacher (1862-1906) rémouleur à Pamproux 79, Rom 79, Couhé 86.
4 Blanche Vacher épouse Dairé
3 Madeleine Dairé Sosa 5
le 11 mai 1741 a été baptisé dans cette église par moi prêtre soussigné gilles vacher fils de Louis Vacher compagnon cloutier et Madeleine Houdia son épouse légitime le parrain a été Gilles Guion garçon et la marraine Jeanne Leger fille qui ont tous déclarés ne savoir signer.
AD 37 Chinon Image : 7 Cote : 6NUM6/072/383
Louis Vacher l’arrière grand-père de François est compagnon cloutier en 1741 à Chinon dans l’Indre et Loire.

 

 

vacher cloutier encyclopedie

Encyclopédie Diderot et D’Alembert, gravure Cloutier.

Mais qu’est ce qu’un cloutier?
« On donne ce nom à celui qui a le droit de vendre et de fabriquer des clous en qualité de membre de la communauté des Cloutiers -Lormiers-Etameurs-Ferronniers ou de la communauté des Epingliers-Aiguilletiers.
Il y a deux sortes de cloutiers, les cloutiers d’épingle et les cloutiers tout court. La communauté de ceux-ci est régie par quatre jurés, dont deux sont élus tous les ans, un d’entre les nouveaux maîtres, un d’entre les anciens. Chaque maître ne peut faire à la fois que deux apprentis; l’apprentissage est de cinq ans, le compagnonage de deux pour les apprentis de Paris et de trois pour leurs ouvriers de province; tous font chef-d’oeuvre, excepté les fils de maîtres. »
c’est la définition de l’encyclopédie de Diderot et D’Alembert 1.1.1752.
Les cloutiers étaient une corporation alors importante et bien organisée, avec des rites bien établis. Paul Sébillot dans un ouvrage écrit en 1895 « légendes et curiosités des métiers » raconte « les cloutiers » en se référent à Richard Seguin historien  (1772-1847).
Dans le Bocage normand, d'après Richard Séguin, on rencontrait
fréquemment, au coin d'un bois ou d'une pièce de terre, une méchante
cabane noircie, où, dès le point du jour, en été, et plusieurs
heures avant le lever du soleil, en hiver, se rendaient deux ou
trois cloutiers qui travaillaient à la même forge. Un petit garçon,
encore trop faible pour manier le marteau, faisait marcher le
soufflet, assis sur le billot. Le dimanche ils portaient leurs sacs
chez les grossiers, qui les leur payaient et rapportaient un paquet
de verges de fer qu'ils mettaient en oeuvre la semaine suivante.
Ils travaillaient beaucoup et leur gain était petit.

Paul Sébillot se réfère également à Agricol Perdiguier; (extrait du livre de compagnonnage ;2ème édition 1841) « Les cloutiers ont quelques choses de particulier; ils suivent encore les plus vielles coutumes; ils commandent leurs assemblées, ils font leurs grandes cérémonies en culotte courte et en chapeau monté. De plus, ils ont des cheveux longs tressés sur leur tête. Si un membre de la société vient à mourir, ils quittent leurs chapeaux, délient leurs longes tresses, et vont l’enterrer avec les cheveux en désordre et leur couvrant presque tout le visage. Les cloutiers sont nombreux à Nantes et se soutiennent comme des frère. »

http://archive.org/stream/lgendesetcuriosi32798gut/pg32798.txt

Des cheveux longs tressés sur la nuque comme les hussards de Napoléon! une coutume surprenante.

vacher cloutier

Figures extraites des quatre planches lithographiées publiées par Agricol Perdiguier vers 1862, Le Compagnonnage illustré. Compagnonnage.info

 Considéré comme  des gagne-petit, les cloutiers étaient attachés à  leurs coutumes depuis le Moyen-âge. On dit bien c’est « un vieux clou » ou encore « ça ne vaut pas un clou »…mais c’était le fruit d’un réel savoir-faire. Le métier périclita avec l’arrivée des clous parisiens fait dans des manufactures. On avait trouvé comment les faire en grande quantité, en série, avec des procédés qui les rendent moins chers. En 1895 Paul Sébillot considère le métier comme en voie de disparition. Les clous étaient carrés, l’industrialisation les a remplacés par des pointes rondes plus faciles à fabriquer industriellement.
François Vacher et Catherine Pinaudeau ont eu 7 enfants; deux filles qui décèdent jeunes et 5 garçons: François Pierre l’aîné mon aïeul, Jean Alexandre décédé à l’armée à 24 ans, Philippe (1831) et Frédéric (1833) perdus de vue, et Michel qui deviendra couvreur à Pamproux (79). Il n’y aura plus de cloutiers, François fils sera rémouleur, c’est une autre histoire.
    Sans relâche dans mon quartier
    J'entends le marteau du cloutier.

    Le jour, la nuit son marteau frappe!
    Toujours sur l'enclume il refrappe!

    Voyez ses bras noirs et luisants
    Retourner le fer en tout sens.

    Jamais il ne voit le ciel bleu,
    Mais toujours la forge et son feu.

    C'est pour sa femme et ses enfants
    Qu'il fait tant de clous tous les ans.

    Grands clous à tête et petits clous,
    Oh! combien de fer pour deux sous!

    Rarement le cabaretier
    Voit dans sa maison le cloutier.

    Mais le dimanche, il chôme enfin,
    Et chante à l'office divin.

    Que Dieu dans son noir atelier,
    Dieu bénisse cet ouvrier!


chanson des cloutiers, A Brizeux 1860.
Sources;
AD 79 et AD 37
encyclopédie Diderot et D’Alembert
Légendes et curiosité des métiers de Paul Sébillot; http://archive.org/stream/lgendesetcuriosi32798gut/pg32798.txt
Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s