Louis MOREAU est le grand-père de Nelly, et mon SOSA 36, c’est de lui dont il s’agit aujourd’hui. Le nom Moreau…
Moreau L’un des noms les plus portés en France. Correspond au méridional ou au normand Morel, et désigne celui qui est brun de peau, mais c’est surtout un ancien prénom (latin Maurellus). Outre la région parisienne, c’est dans le Nord et dans l’Indre qu’on trouve le plus de Moreau. Variantes : Moreaud (16, 71, 69), Moreaux (08, 60). ( Jean Tosti, spécialiste en onomastique)
Louis MOREAU, le grand-père de Nelly faisait parti d’une famille Moreau anciennement protestante , famille dont je n’ai pas trouvé beaucoup de traces, vivant entre Saint Maixent (79), Saivres (79), Exireuil, dans les Deux-Sèvres, se mariant tard, ayant au plus deux enfants. Puis il y a eu ce livret militaire, celui de Louis Moreau dont je vais vous parler.
Louis MOREAU naît le 14 septembre 1810, deuxième et dernier enfant de Pierre MOREAU, 60 ans et Jeanne BORRIT, 31 ans. Il fait partie de la classe 1830 comme nous le dit son livret militaire. Nous sommes en février de l’année suivante, le tirage au sort va avoir lieu. On y va en groupe, en chantant, fanfaronnant certains avec déjà une dispense en poche, d’autres espérant tirer le bon numéro, un numéro qui permettra de rester au pays. Louis est le deuxième enfant d’une famille de bordier et quand louis tire un petit numéro, il sait qu’il va partir pour 7 ans durée normale du service militaire en 1831. Il entre au 24ème régiment de ligne le 12.5.1831, en congés illimités le 10.5.1835, libéré définitivement le 31.12.1837.
En 1837 , il a 27 ans au moment de son retour au pays .Son père a 86 ans, toujours bordier à Fontournable d’Exireuil, sa mère 58 ans. Pierre, son aîné de 3 ans travaille dans une autre exploitation. Bref pour Louis, l’avenir n’est surement pas à Exireuil (79), il décide de repartir, de se réengager pour 7 nouvelles années. Certains jeunes hommes ne veulent en aucun cas quitter le pays et sont prêts à payer pour qu’un autre prenne leur place, c’est légal et accepté par l’armée . C’est Jean Fromenteau jeune classe 1836 qui avait tiré le croirez vous le numéro 13…plutôt chanceux puisque Louis part à sa place dans le 9ème régiment de ligne 3ème bataillon. Nous sommes le 14.3.1838.
l’armée et les régiments;Après la défaite de Waterloo, le régime impérial s’écroule ; Louis XVIII organise l’armée en légions départementales afin de casser l’esprit des anciens régiments impériaux. Il choisit à nouveau le drapeau blanc au lieu du drapeau tricolore qui sera définitivement adopté en 1830 par Louis-Philippe. Mais dès 1820 les légions départementales sont dissoutes, 60 régiments de ligne et 20 régiments légers sont créés, chacun, théoriquement à 3 bataillons de 8 Cies. Après une période d’expérimentation, une nouvelle subdivision de l’infanterie est créée : les Chasseurs (10 bataillons en 1854). Ils se joindront à l’armée d’Afrique (Zouaves, Légion étrangère, bataillons d’infanterie légère d’Afrique) pour la conquête de l’Algérie. Entre 1821 et 1868, l’infanterie voit ses effectifs passer de 181000 hommes à 251 000 hommes. http://www.musee-infanterie.com |
Physiquement, Louis mesure 1.61m, visage plein, front large, yeux roux, nez long, bouche ronde, menton relevé, cheveux et sourcils châtains.
Les hommes prêtent serment à l’entrée au service.
« je jure fidélité au Roi des Français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux Lois du Royaume ». |
n°61 article 714 de l’Ordonnance du 19 mars 18.3″
Instruction pour le Sous-officier ou Soldat
Tous les effets délivrés aux hommes doivent être de bonne qualité; il leur est défendu d’y faire aucune altération, rognure ou changement de forme. Le remplacement des effets et armes perdues est au compte des hommes, ainsi que les dégradation faites par leur négligence.
Le commandant de la compagnie doit passer chaque mois la revue de linge et chaussure, l’armement , habillement et équipement.
Tous les trimestres l’Officier Commandant de la compagnie doit arrêter et vérifier le compte de chaque homme à son Livret et au Livret de détail de la compagnie en s’assurant par lui même qu’ils n’ont aucune réclamation à faire…..
Le Commandant de la compagnie doit faire enregistrer par le Fourrier en sa présence et en celle du Sous-officier ou Soldat tous les effets et autres fournitures qui sont délivrés…..
Il y a aussi une nomenclature alphabétique des délits militaires et peines qui y sont attachées, ainsi que les marques extérieures de respect;
Abandon de poste par lacheté Mort
Distraction d’habillement Fers, 5 ans
Falsification de congés Fers, 5 ans
Louis Moreau passera aux voltigeurs le 1er janvier 1841. c’est l’occasion de recevoir un nouvel uniforme, une capote, un habit, une paire d’épaulettes,une veste, un pantalon de drap, un schakos, un bonnet de police et une plaque auquel il adjoindra une nouvelle paire de chaussures, une nouvelle chemise,une paire de guêtres en cuir, un caleçon, un col. Depuis 1838 il a déjà giberne, porte-giberne, bretelle de fusil et baudrier de sabre, tout cela numéroté. Son armement est constitué d’un fusil, baïonnette et nécessaire d’armes n°2139, d’un fourreau de baïonnette n°1831, d’un sabre et son fourreau n° 262, cet armement étant prévu pour durer 50 ans.
Son livret mentionne une lame réparée en 1840, un morceau de sabre en 1842, un vis de gâchette cassé,
deux hospitalisations en avril 1838, mai 1840
trois ou quatre paires de souliers par an et quelques paires de gants blancs….
Plusieurs fois par an, à la même date, 31 mars, 30 juin, 30 septembre et 31 décembre l’existence de chaque effet est contrôlé » afin de pouvoir constater le complet de ces effets, préalablement au paiement aux excédents de masse ». Tout y est répertorié, du pantalon au pompon, en passant par le peigne à décrasser et l’épinglette.
L’armement et l’équipement de l’armée de 1830, restent à peu de chose près ceux en usage à la fin de l’Ancien Régime : les troupes à pied sont armées du fusil de 1822 à silex, énième version du vieux 1777, et, pour les hommes d’élite, les gradés et les tambours, du sabre briquet du modèle de 1816. Giberne, banderole et baudrier, restent ceux réglementés en 1828, mais ne sont en fait que la version à peine touchée des équipements de 1819.
Le havresac lui-même, bien qu’en perpétuelle mutation, conserve toutes les caractéristiques de son aïeul de la Révolution.
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Louis MOREAU sera libérable le 31.12.1843. Il rentrera au pays, dans les Deux-Sèvres, ne sera pas bordier à Exireuil, comme son père ou son frère, mais serviteur domestique à Breloux (79). Il épouse Marie GIRARD originaire d’Aiffres (79) l’année suivante le 8 mai 1844 à Breloux La Crèche (79), lui 33 ans elle 39 ans. Louis ne signe pas. Ils auront un fils unique, Pierre le 23 février 1845, le père de Nelly.
Sources:
Livret militaire de Louis Moreau.
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