A l’origine fête païenne, qui célébrait le solstice d’hiver, la fête de Noël est devenue une célébration chrétienne depuis le IV ème siècle. L’église lui donne alors un sens nouveau. Nous célébrons donc la naissance du christ le 25 décembre pour l’associer à la lumière croissante. Mais vous connaissez et fêtez déjà tous noël mais je vais vous parler d’un noël en Poitou et plus exactement mon noël traditionnel.
La fête commence bien sûr par le sapin. La région n’est pas une région de conifères nous ne sommes donc jamais partis par un beau matin neigeux chercher un sapin dans la forêt. Les jours de décembre ne sont que très rarement enneigés en Poitou et le dicton « Noël au balcon, Pâques aux tisons » nous va bien. Le sapin a néanmoins toujours fait parti du paysage de mes noëls. La première étape une fois le sapin (le plus grand possible ) bien planté sur sa base, est la décoration. Un des grands plaisirs est de redécouvrir les décorations des années précédentes y compris les plus abîmées que l’on a pas réussi à jeter, de faire un sapin le plus coloré possible, le plus lumineux, à la limite du mauvais goût et tout cela en écoutant des chants de Noël qui ont évolués de Tino Rossi à des musiques plus jazzy.
Pendant ce temps les adultes s’affairent en cuisine pour un menu toujours identique. le réveillon se prépare saumon fumé, boudins blancs qui pouvaient être fait- maison et bananes flambées. A la sortie de la messe, dont l’heure a variée au fil du temps, minuit, 11h30, 10h30, puis 9h30, ce sera CHAMPAGNE. mais revenons à l’après midi du 24, la dinde est farcie, les huitres aux frais, ne pas oublier le citron, ni le pain de mie pour le foie gras, et la bûche est en cours de préparation, crème au beurre, chocolat. Ce n’est pas l’atelier du père Noël, mais une vraie ruche où tout le monde joue sa partition. Dans mes souvenirs d’enfant ma grand mère était le grand chef d’orchestre, toujours inégalée y compris pour la chute de la dinde tous les ans au sortir du four, sur le carrelage de la cuisine. Les cousins sont arrivés, de tous les âges, nous sommes 7.
Nous voilà, crèche vivante dans les années 60, le bébé de la crèche était le bébé de l’année A cet âge là nous n’allions pas à la messe de minuit, nous n’avions pas droit au réveillon, mais nous étions très excités, nous avions beaucoup de mal à dormir et surtout étions les premiers debout, devant la porte du salon bien fermée nous demandant si le père Noël avait bien eu le temps de passer nous porter nos cadeaux.
Une fois la porte ouverte je ne vous raconte pas le désordre que peuvent faire une douzaine de personnes dans un salon somme toute pas très grand, les papiers volent, les adultes rient les enfants crient, le désordre est complet.
Une fois les choses rentrées dans l’ordre, les hommes vont dans le « labo » ouvrir les huîtres, fonction exclusivement masculine chez nous avec la découpe de la dinde et le service du vin. Pendant ce temps là les filles mettent le couvert, toujours une nappe de dentelle crème sur un drap rose, des boules de noël de couleurs vieux roses et des guirlandes argentées,verre à eau et à vin, un vrai couvert à la française.
Il nous était difficile de nous mettre à table avant 14 h, personne n’était pressé, et le menu était invariable.
Menu,Huîtres Foie gras et ses toasts dinde farcie, purée de marron, pomme et confiture de groseille fromages de chèvre bûche au chocolat. |
Voila, vous avez mon menu de la semaine prochaine, même si au fil du temps nous avons essayé d’alléger les plats, bonne conscience oblige. Les huitres sont toujours des Marennes-Oléron, la dinde du Poitou et la bûche pâtissière. Le déjeuner se déroule lentement, pour finir avec la bûche sur laquelle des bâtonnets flambent avec des étincelles, le feu d’artifice de Noël.
Le café suit traditionnellement fait avec la machine à dépression de type CONA , le café des jours de fête.
le soir arrive la fête est finie, et nous laisse épuisés avec des étincelles plein les yeux.